Bujold, Geneviève
Geneviève Bujold, comédienne (Montréal, Qc, 1er juillet 1942, - ). Élevée dans un milieu familial et scolaire très catholique, Geneviève Bujold suit des cours au Conservatoire d'art dramatique. Après quelques rôles au cinéma et à la télévision où elle incarne l'adolescente québécoise typique, de 1961 à 1965, Geneviève Bujold est choisie par Alain Resnais pour La Guerre est finie (1965) et, dès lors, sa carrière prend une tournure nettement internationale : en France, Le Roi de coeur (Philippe de Broca, 1966), Rue du Bac (1991); en Angleterre, Anne of the Thousand Days (1969); et surtout aux États-Unis. Après Earthquake (1974) et Murder by Decree (1978), elle va tourner plusieurs films sous la direction d'Alan Rudolph (Choose Me, 1984, Trouble in Mind, 1985, et The Moderns, 1988). Elle joue des rôles importants mais inégaux dans Monsignor (1981), Tightrope (1984), Red Earth, White Earth (1989, TV), An Ambush of Ghosts (1993), The Adventures of Pinocchio (1996), The House of Yes (1997), You Can Thank Me Later (1998), Eye of the Beholder (1999) et The Bookfair Murders (2000, TV). Si ces films démontrent la régularité de son travail, ils ne sont pas toujours l'occasion pour la comédienne de performances exceptionnelles dans des oeuvres d'envergure.Sa carrière canadienne, avec une éclipse de presque 15 ans en son milieu, est autant francophone qu'anglophone. La star tient son premier rôle important dans Entre la mer et l'eau douce (1967), de Michel BRAULT, et est la vedette de Kamouraska (1973), de Claude JUTRA, qui lui méritera le prix du meilleur premier rôle, au festival du film canadien à Toronto.. Elle marque surtout de sa personnalité et de sa présence exceptionnelles cinq films de Paul ALMOND : Isabel (1968), Act of the Heart (1970), Journey (1972), Final Assignment (1980) et The Dance Goes On (1991). Elle apparaît dans quelques autres films canadiens, dont Oh, What a Night (Eric Till, 1992) et trois films de Michel Brault : Les Noces de papier (1989), Mon amie Max (1994), et, dans la partie fiction de la production télévisuelle, L'Emprise (1989). Il faut surtout signaler une performance extraordinaire dans le chef-d'oeuvre de David CRONENBERG, Dead Ringers (1988), dans lequel elle interprète un personnage à la personnalité complexe, tourmentée, mais attachante. Elle y fait la preuve de son immense talent et hérite d'un des plus grands rôles de sa carrière. En 1998, elle retrouve Cronenberg quand tous les deux interprètent un rôle secondaire dans le film délirant de Don McKellar, Last Night, un des meilleurs films canadiens de cette année-là. Elle réussit à merveille dans des rôles où son apparence de femme fragile contraste avec des passions et des pulsions profondes. Après avoir tourné dans plusieurs séries télévisées américaines et canadiennes anglaises, dont Children of my Heart et The Bookfair Murders, Geneviève Bujold revient au Québec en 2001 pour tourner La turbulence des fluides, de Manon Briand. Ce retour aux sources ne fait que raviver tout l'amour que les cinéphiles québécois portaient à l'actrice, qui jouera ce rôle dans la sobriété et la beauté. Viendront ensuite Mon petit doigt m'a dit de Pascale Thomas et Délivrez-moi de Denis Chouinard. À l'aise dans ces deux pays, l'un d'adoption et celui de ses racines, Geneviève Bujold continue sa carrière internationale avec brio et sagesse.