Si’k-okskitsis
(aussi connu sous divers noms tels que Black Wood Ashes, Charcoal, The Palate,
Paka’panikapi, Lazy Young Man et Opee-o’wun), guerrier Kainai, chef spirituel (né autour de 1856
dans la région qui est maintenant connue comme le sud de l’Alberta; décédé le
16 mars 1897 à Fort Macleod, en Alberta). Si’k-okskitsis a été impliqué
dans une dispute familiale qui s’est terminée en meurtre. Il s’est enfui, mais
a éventuellement été capturé par la police, a été jugé et pendu. L’histoire de
la vie de Si’k-okskitsis aborde des thèmes plus vastes sur les relations entre
les peuples autochtones et les colons, l’histoire de la colonisation des
prairies canadiennes, et les changements dans les modes de vie des Plaines.
Jeunesse
Si’k-okskitsis naît et grandit sur le territoire Kainai. Son père se nomme Red Plume, et sa mère se nomme Killed Twice. Il vient d’une large famille, car son père a deux épouses et de nombreux enfants. La famille fait originalement partie de la bande des Mamyowi (Fish Eaters) dirigée par le chef Red Crow, mais les actions guerrières et incontrôlées de Left Hand, un frère de Si’k-okskitsis, poussent la famille à quitter la bande Mamyowi et à en former une nouvelle, appelée Uspoki-omiks (Shooting Up). Parmi la communauté, cette nouvelle bande a la réputation de provoquer le trouble.
Durant sa jeunesse, Si’k-okskitsis est témoin de nombreux changements dans la vie et sur le territoire traditionnel des Kainai. Les bisons, autrefois abondants, sont en voie de disparition ce qui laisse plusieurs peuples autochtones sans la nourriture et les ressources que l’animal leur fournissait. En 1877, alors que Si’k-okskitsis a environ 21 ans, les Kainai signent le Traité no7, ce qui engendre encore plus de changements. Comme pour les autres traités numérotés, le Traité no7 crée des réserves et cède le territoire traditionnel au gouvernement fédéral en échange de certains droits de pêche et de certaines sommes d’argent.
Durant l’hiver de 1883, probablement agité et à la recherche de nourriture, Si’k-okskitsis et certains de ses camarades volent une vache à des éleveurs blancs et la tuent. Si’k-okskitsis est arrêté pour vol, et passe un an dans la prison de la Police à cheval du Nord-Ouest, à Fort Macleod. Quelque temps après, Si’k-okskitsis se tourne vers la religion et se joint à la Dog Society, et plus tard à la Horn Society, deux organisations sacrées parmi les Kainai. (Voir aussi Religion et spiritualité des Autochtones au Canada.)
Meurtre et fuite
Au cours de sa vie, Si’k-okskitsis a plus d’une épouse. Autour de 1896, peu de temps après avoir épousé une autre femme nommée Iyokaki (Sleeping Woman), il apprend que sa première épouse, Anu’tsis-tsis-aki (Pretty Wolverine Woman), a une liaison avec son cousin Nina’msko’taput-sikumi (Medicine Pipe Stem). À l’automne 1896, après les avoir trouvés ensemble, Si’k-okskitsis tue Nina’msko’taput-sikumi.
Si’k-okskitsis croit qu’il sera pendu pour son crime. Homme spirituel, il cherche à suivre une coutume Kaini sacrée afin d’assurer son passage en toute sécurité vers le monde des morts. Pour ce faire, il a besoin de trouver un messager qui annoncera son arrivée dans le monde des esprits. Ce messager doit être une personne importante. Selon l’historien Hugh Dempsey, il existe une seconde étape à ce plan : il doit tuer sa première femme et se suicider. L’intention de cet acte est que leurs esprits soient à jamais liés l’un à l’autre.
Certains récits racontent que Si’k-okskitsis a tiré et blessé l’instructeur agricole Edward McNeill, et qu’il aurait également tenté de tuer Red Crow. Il quitte sa maison, amenant avec lui certains membres de sa famille. Ils s’enfuient vers Lee Creek dans le sud, et se dirigent vers la frontière de l’Alberta et du Montana.
Recherché par la Police à cheval du Nord-Ouest
Les actions de Si’k-okskitsis suscitent de l’inquiétude parmi les habitants et la Police à cheval du Nord-Ouest, qui a été également impliquée dans une autre affaire de meurtre notoire avec Kitchi-Manito-Waya (Almighty Voice) en 1895. Le 17 octobre, la P.C.N.-O. trouve et attaque le camp de Si’k-okskitsis, mais celui-ci réussi à échapper à la capture. Cette nuit-là, après avoir volé deux chevaux de la P.C.N.-O., il s’enfuit vers Porcupine Hills, au nord.
Le 30 octobre, l’officier Sam Steele de la P.C.N.-O. arrête la famille de Si’k-okskitsis afin de les empêcher d’aider celui-ci à s’échapper. Par la suite, Sam Steele libère deux des frères de Si’k-okskitsis, Left Hand et Bear Back Bone, en échange de leur aide.
Environ une semaine plus tard, la P.C.N.-O. et des éclaireurs Piikani repèrent Si’k-okskitsis près de Pincher Creek. Le sergent William Brock Wilde et l’équipe de recherche se rapprochent de l’endroit où il est, mais dans un échange de coups de feu, William Wilde est tué. Pour Si’k-okskitsis, la mort du sergent lui permet non seulement de s’enfuir, mais elle lui fournit également la personne importante qui est nécessaire à son entrée dans le monde des esprits.
Capture et décès
Peu de temps après, Si’k-okskitsis se rend au camp de ses frères sur la réserve de Kainai, où il est capturé le lendemain matin suivant. Il tente de se suicider, mais échoue. Le 12 novembre, il est remis à la P.C.N.-O.
Si’k-okskitsis est jugé pour les meurtres de William Brock Wilde et de Nina’msko’taput-sikumi. Bien qu’il soutient avoir eu raison d’abattre ces deux hommes, il est tout de même reconnu coupable. Si’k-okskitsis est pendu le 16 mars 1897.
Les policiers et les colons blancs perçoivent la recherche, l’arrestation et la mort de Si’k-okskitsis comme faisant partie des efforts pour assurer le succès de la colonisation des prairies canadiennes. Comme l’explique l’historien DJ Hall, la Police à cheval du Nord-Ouest et les colons blancs « craignaient que les actions de quelques criminels n’incitent plusieurs autres personnes instables. »