Cinq technologies numériques et leurs défis | l'Encyclopédie Canadienne

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Cinq technologies numériques et leurs défis

En l’espace de quelques décennies, les technologies numériques ont révolutionné la façon dont les Canadiens travaillent, communiquent, consomment des produits et accèdent à l’information. Bien que des technologies comme les voitures sans conducteur et l’Internet des objets puissent nous sembler déjà bien avancées, bon nombre de ces outils n’en sont qu’à leurs débuts. Au gré de la croissance de l’économie numérique, les technologies numériques présenteront à la fois des occasions et des défis. Voici un aperçu de cinq de ces technologies et des risques qui les accompagnent.

1. Informatique en nuage

L’informatique en nuage fait référence à l’utilisation de logiciels et de matériel informatique hébergés à distance plutôt que sur des ordinateurs personnels ou connectés à un réseau local. Le « nuage » se compose de serveurs et de centres de données connectés à Internet. Les utilisateurs ont accès aux applications dans le nuage via un navigateur Web et paient en s’abonnant à un service ou en visionnant des publicités. L’affichage de ces dernières est généralement déterminé en fonction des habitudes de navigation des utilisateurs.

Représentation visuelle de l'informatique en nuage

« Cloud Computing » de FutUndBeidl est autorisée par CC BY 2.0.

Le modèle d’informatique en nuage financé par des publicités pourrait contribuer à rendre les technologies informatiques plus abordables pour un plus grand nombre de personnes en se substituant aux frais d’abonnement. Certains sont toutefois d’avis qu’il s’agit d’un modèle envahissant. Ses détracteurs s’inquiètent à savoir si les données recueillies et leur confidentialité sont protégées adéquatement. En outre, les centres de données ont une grande empreinte écologique, car ils utilisent d’énormes quantités d’électricité pour faire fonctionner leurs ordinateurs et refroidir leurs espaces.

2. Médias sociaux

Les médias sociaux sont des voies de communication qui permettent à un grand nombre d’utilisateurs d’interagir les uns avec les autres, à la fois en tant que producteurs et de consommateurs sur des sites Web ou des applications. Selon un rapport produit en 2020 par le Social Media Lab de l’Université Ryerson, les trois plateformes de médias sociaux les plus populaires au Canada sont Facebook, YouTube et Instagram.

Des études réalisées sur les adolescents ont montré que plus ceux-ci passent de temps sur les médias sociaux, plus ils s’inquiètent et ressentent des émotions négatives. Cela pourrait s’expliquer par le fait qu’ils finissent par passer plus de temps seuls, au détriment des liens émotionnels qu’ils pourraient établir en personne.

Les campagnes politiques ont parfois recours aux médias sociaux pour influencer des processus démocratiques comme les élections. Elles le font en diffusant des informations fausses ou biaisées (des « fausses nouvelles », de la mésinformation et de la propagande). Le respect de la vie privée est également une préoccupation au vu de la quantité de données accumulées par les réseaux sociaux à propos de leurs utilisateurs.

3. Reconnaissance faciale

La reconnaissance faciale est la capacité d’un ordinateur à reconnaître une personne à partir d’une image fixe ou d’une vidéo. Un bon exemple en est le iPhone X d’Apple, qui peut utiliser cette capacité pour être déverrouillé. L’Agence des services frontaliers du Canada utilise parfois la reconnaissance faciale pour vérifier l’identité des voyageurs. La GRC et plusieurs autres forces policières au Canada l’ont également utilisée à certaines occasions pour faire enquête sur des crimes.

Ceux qui s’opposent aux technologies de reconnaissance faciale avancent que la conservation d’images et de renseignements personnels porte atteinte à la vie privée. Il n’est pas toujours évident de savoir si la collecte de données par cette méthode est légale ou illégale. De plus, l’exactitude des logiciels de reconnaissance faciale peut varier selon la race et le sexe. L’intelligence artificielle peut produire des résultats erronés dans la vraie vie lorsque des humains l’entraînent à l’aide de données biaisées.

4. Internet des objets

L’Internet des objets désigne les appareils « intelligents » pouvant se connecter, échanger des données et travailler de concert. Certains réfrigérateurs, voitures, carillons et thermostats sont dotés de fonctions de l’Internet des objets pour offrir plus de sécurité et de commodité. C’est le cas, par exemple, des carillons à caméra vidéo intégrée et des thermostats réglables à distance.

hoto of a smart doorbell with video camera

« File:Remo% 2B-eliot-raymond-03312019-7.jpg » de C05731 est autorisée par CC BY-SA 4.0.

Ces appareils peuvent menacer la sécurité lorsqu’ils sont piratés ou utilisés pour réaliser une intrusion dans la vie privée. Ils peuvent également être difficiles à entretenir. Certes, un réfrigérateur intelligent peut garder à jour une liste d’épicerie, mais sa réparation pourrait poser de grandes difficultés en raison d’un manque de techniciens qualifiés.

5. Voitures sans conducteur

Les voitures sans conducteur font appel à l’intelligence artificielle pour se déplacer dans les rues et sur les autoroutes. Elles détectent les objets qui les entourent, y compris les autres véhicules en mouvement, afin de calculer leur trajectoire et leur vitesse. Les voitures sans conducteur ne sont généralement pas légales au Canada. Toutefois, les premières versions de cette technologie sont déjà présentes dans les véhicules vendus sur le marché de masse. C’est le cas notamment des dispositifs de prévention des collisions et des guides permettant de rester dans une voie.

Il existe une zone grise en matière de législation et de réglementation quant aux voitures sans conducteur. À l’heure actuelle, le conducteur est responsable de respecter les lois en vigueur. Dans le cas des voitures sans conducteur, rien dans la loi ne prévoit comment cette responsabilité pourrait être partagée. La responsabilité d’un accident pourrait incomber au propriétaire, au(x) passager(s), au constructeur automobile et/ou aux autres créateurs de la technologie. Il n’y a pas non plus de norme en place pour garantir qu’une voiture sans conducteur est suffisamment sécuritaire pour une utilisation générale. Les utilisateurs de la technologie, à ce stade-ci, peuvent donc prendre un ensemble de risques différent de celui des conducteurs de voitures non autonomes. (Voir aussi Droit de la circulation routière au Canada.)