Cité libre
Cité libre Magazine d'idées fondé en 1950, il regroupe à l'origine des intellectuels québécois qui s'opposent à Maurice DUPLESSIS. Inspiré par le personnalisme d'Emmanuel Mounier, le comité de rédaction, dont Gérard PELLETIER et Pierre Elliott TRUDEAU font partie, met en avant l'existence d'un homme universel à défendre contre le totalitarisme. Humaniste, progressiste et non doctrinaire (René LÉVESQUE, Pierre VADEBONCŒUR et Pierre VALLIÈRES y côtoient Maurice Blain, Jean Le Moyne et Gilles Marcotte), Cité libre témoigne à sa façon de l'inquiétude de la société québécoise durant l'époque dite de la "grande noirceur".
Laïque et anticléricale, la publication approfondit les questions religieuses. À la médiocrité intellectuelle et à l'intolérance, elle oppose un rationalisme inspiré des grands penseurs libéraux. Sur les questions socio-économiques, elle pose des jugements parfois audacieux, sans remettre toutefois en question les structures établies; elle propose plutôt des changements graduels. Fédéraliste et antinationaliste, Cité libre considère la politique dans une perspective éthique et encourage l'éducation à la démocratie et la lutte contre la corruption.
La quête de nouvelles valeurs et la recherche d'une identité sont plus apparentes dans la première série de ses publications (1950-1959) que dans la deuxième (1960-1966); entre les deux s'est amorcée la RÉVOLUTION TRANQUILLE. À compter de juillet-août 1991, sous la direction d'Anne-Marie Bourdouxhe, la Coopérative d'information Cité libre fait paraître une troisième série et organise des rencontres régulières avec ses lecteurs, avant de lancer une édition anglaise en 1998. Son objectif est clair: défendre le "sens critique" contre l'"unanimisme nationaliste". D'une série à l'autre, la primauté des droits individuels sur les droits collectifs donne son unité à la revue. Cité libre suspend de nouveau sa publication à l'été 2000, après dix ans d'activités.
Voir aussi PÉRIODIQUES LITTÉRAIRES DE LANGUE FRANÇAISE.