Claudette Bradshaw, militante communautaire, femme politique (née le 8 avril 1949 à Moncton, Nouveau-Brunswick). Au début de sa carrière, Claudette Bradshaw s’est consacrée au travail social à but non lucratif. Elle a fondé Moncton Headstart, un des premiers centres d’intervention familiale, et a défendu les jeunes à risque. Elle a été députée de Moncton–Riverview–Dieppe de 1997 à 2006 et a occupé plusieurs fonctions ministérielles dans les gouvernements libéraux de Jean Chrétien et Paul Martin, incluant celles de ministre du Travail et ministre d’État (Développement des ressources humaines). Depuis, elle est devenue une importante défenseuse de la santé mentale, de l’alphabétisation et du logement abordable.
Jeunesse
Claudette Bradshaw naît à Moncton, Nouveau-Brunswick, fille de Cyril et Corinne (Robichaud) Arsenault. Elle fréquente l’école secondaire Georges-Vanier. Elle épouse Douglas Bradshaw, avec qui elle fonde Moncton Headstart, un des premiers centres d’intervention familiale.
Travail social
Claudette Bradshaw commence sa carrière en travail social en 1968 comme directrice de programme pour le Club Garçons et Filles de Moncton. En 1974, avec son mari, elle fonde Moncton Headstart, un programme de garde d’enfants et la première garderie accréditée au Nouveau-Brunswick. Son mandat est par la suite élargi pour en faire un « organisme caritatif communautaire destiné à fournir des interventions précoces de qualité pour les familles et des services de soutien pour aider les enfants et leurs familles à réaliser leur plein potentiel ». Ceci inclut des programmes pour les enfants à haut risque et leurs familles, une cuisine d’apprentissage, du logement social et du recyclage.
C’est le début d’une longue carrière consacrée à promouvoir les droits et le bien-être des personnes marginalisées. En 2017, Claudette Bradshaw commente son expérience et le besoin constant de sensibilisation. « Si jamais j’écris un livre sur ce que j’ai vécu et […] les choses qu’on m’a dites, les gens penseront […] non, cela ne se passe pas dans ma ville, mais cela se passe dans votre ville. »
Carrière parlementaire
Claudette Bradshaw sollicite l’investiture libérale pour Moncton–Riverview–Dieppe dans l’élection fédérale de 1997. La bataille est dure car elle n’est pas la candidate favorite du parti local. Néanmoins, elle remporte le siège le 2 juin 1997 (avec 44,6 % du vote) et amorce une florissante carrière parlementaire, où elle prendra en charge plusieurs portefeuilles ministériels reflétant ses intérêts et son expertise. Elle est réélue en 2000 (58,7 %) et en 2004 (59,3 %).
Claudette Bradshaw est nommée ministre du Travail en 1998. Elle est à nouveau nommée ministre du Travail le 15 janvier 2002 puis le 12 décembre 2003. Pendant ce temps, elle détient également le poste sous-ministériel de ministre chargé de la question des sans-abri. Selon un fonctionnaire, l’expérience de Claudette Bradshaw en travail social confère une « crédibilité instantanée » au nouveau portefeuille consacré aux sans-abris. À ce poste, elle promeut un meilleur accès au logement abordable.
Claudette Bradshaw est aussi Secrétaire d’État (Multiculturalisme) (Situation de la femme) de 2002 à 2003, ministre d’État (Développement des ressources humaines) de 2004 à 2006, secrétaire parlementaire du ministre de la Coopération internationale de 1997 à 1998 et ministre responsable de la Francophonie de 1997 à 1998. Elle siège également à plusieurs comités de la Chambre des communes et du Cabinet ainsi qu’à des comités mixtes.
En 2000, Claudette Bradshaw milite pour que le Canada ratifie la Convention sur l’élimination des pires formes du travail des enfants de l’Organisation internationale du travail. Le Canada ratifie la convention la même année. Elle promeut aussi des programmes et des stratégies d’alphabétisation à travers le pays.
Claudette Bradshaw ne se présente pas à l’élection fédérale de 2006. Elle remarque qu’elle n’avait pas l’intention de rester en politique plus de 10 ans.
Carrière ultérieure
En 2007, Claudette Bradshaw est nommée coordonnatrice pour la Commission de la santé mentale du Canada (CSMC), un poste qu’elle conserve jusqu’en 2011. En 2008, elle accepte de diriger la première étude « Logement d’abord », un projet de recherche et de démonstration lancé par la CSMC. Le projet At Home/Chez Soi, à Moncton, offre un appartement meublé et une aide professionnelle à plus de 100 personnes itinérantes et étudie l’impact de ce changement sur leurs vies. La décision de participer à ce projet lui est inspirée par l’histoire d’Ashley Smith, une adolescente du Nouveau-Brunswick qui s’est suicidée dans une prison d’Ontario en 2007. Claudette Bradshaw et ses collègues croient que l’approche Logement d’abord permettra « à des dizaines de communautés du Canada de réaliser la transition du traitement habituellement utilisé au Logement d’abord, et éventuellement, de mettre fin à l’itinérance ».
De 2006 à 2007, Claudette Bradshaw est membre du Groupe d’étude du premier ministre sur le secteur communautaire sans but lucratif du Nouveau-Brunswick.
Claudette Bradshaw œuvre aussi à la sensibilisation sur les troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF). Elle est membre du conseil d’administration du réseau de recherche CanFASD jusqu’en 2019. Cette année-là, le prix d’innovation Claudette Bradshaw FASD est créé pour récompenser l’innovation en ce domaine.
Claudette Bradshaw est coprésidente du conseil d’administration de l’Alliance canadienne pour mettre un terme à l’itinérance. Elle est aussi membre et coprésidente du Conseil national de prévention du crime.
Claudette Bradshaw a été membre de plusieurs organismes, dont le Groupe de travail provincial sur le logement et le Conseil national du bien-être social.
Vie personnelle
Claudette Bradshaw est mariée à Douglas Bradshaw et a deux enfants, Chris et Nick. Nick Bradshaw est un bédéiste bien connu. Les Bradshaws ont aussi été parents adoptifs.
Claudette Bradshaw est renommée pour sa chaleur et son entregent. Lors de la visite de la reine Elizabeth II au Nouveau-Brunswick, en 2002, elle serre la monarque dans ses bras, dans un de ces bear hugs (étreinte d’ours) dont elle a le secret. « Et Mme Bradshaw, relate le Globe and Mail, ne s’est pas arrêtée là. Selon les médias locaux, elle a demandé à la reine de revenir au Nouveau-Brunswick pour un plus long séjour, suggérant qu’elles visitent la province ensemble en voiture. »
Prix et récompenses
- Prix Ann Bell, New Brunswick Child Welfare Association
- Prix Builder of Youth, Clubs Garçons et Filles du Canada
- Prix du leadership communautaire, Family Service Canada
- Prix du travail communautaire exceptionnel, Médaille Richelieu International
- Prix de la fondation Muriel McQueen Fergusson, femme d’affaire de l’année, Chambre de commerce du Grand Moncton
- Prix Paul Harris pour leadership communautaire
- Doctorat honorifique en travail social, Université de Moncton (2001)
- Doctorat honorifique en sociologie, Université d’Ottawa (2014)
- Ordre du Nouveau-Brunswick (2009)
- Ordre de Moncton (2010)