Country Life Movement
Ce mouvement de vagues alliances connaît beaucoup de succès de 1900 à 1920, en réaction à l'exode vers les villes et à la perception d'une perte des valeurs rurales. Il est animé par l'exubérance de la colonisation des Prairies de l'Ouest et par l'importance que la Première Guerre mondiale prête aux cultivateurs. Le mouvement ressuscite d'anciennes idéalisations de l'agriculture. Il est fondé sur une idéologie valorisant la vie rurale et promu par les collèges d'agriculture, les départements universitaires de l'extension de l'enseignement, les agents immobiliers, les groupes de femmes, les partisans de l'éducation « nouvelle » et la presse rurale. La publication The Farm and Ranch Review (Calgary) diffuse les préceptes de Socrate pour qui l'agriculture est l'emploi qui convient le mieux à la nature de l'homme. Elle est « source de santé, de force, d'abondance, de richesse et de mille joies discrètes et plaisirs honnêtes ». Elle enseigne « la sobriété, la tempérance, la justice, la religion, bref, toutes les vertus ». La vie rurale est tout simplement plus près de Dieu que la vie urbaine. Ses partisans sont, entre autres, J.B. Reynolds, président du Collège d'agriculture du Manitoba et, plus tard, de celui de l'Ontario; S.E. Greenway, directeur de l'Extension de l'enseignement de la Saskatchewan; J.W. Gibson, directeur de l'instruction agricole élémentaire de la Colombie-Britannique; et James W. Robertson, président de la Commission royale sur l'éducation technique (1909-1913).
Le Country Life Movement sous-tend plusieurs croisades de réforme, soit les campagnes pour la santé et la saine alimentation, les ligues de TEMPÉRANCE et de réforme morale, le mouvement CITY BEAUTIFUL et les campagnes de conservation, ainsi que les clubs agricoles et de jardinage scolaires. La littérature canadienne de l'époque en est imprégnée, sans compter qu'il est à la base de presque toutes les stratégies d'éducation visant à faire valoir la vie sur la ferme.