Désert
Désert, région où l'évaporation excède nettement les précipitations, ce qui provoque une disette d'eau dont seules quelques formes de vie peuvent s'accommoder. Les déserts extrêmement arides, où les précipitations annuelles sont inférieures à 125 mm sont totalement stériles, alors qu'une végétation éparse et une vie animale rare survivent dans les déserts arides où les précipitations annuelles sont inférieures à 250 mm. La pluie survient habituellement sous forme d'orages à haute densité espacés de quelques années. De plus, les hauts taux d'évaporation éliminent le peu d'humidité qui pourrait s'y trouver.Pourquoi les déserts sont-ils aussi secs?
L'absence de précipitations dans les déserts s'explique par un phénomène ou par une combinaison de phénomènes.
La présence de masses d'air circulant vers le bas, comme dans les zones climatiques tropicales situées entre 15 ° de latitude Nord et 35 ° de latitude Sud, où la pression est haute, produit des masses d'air très sec en tout temps.
L'air humide ne peut atteindre les régions continentales intérieures trop éloignées des océans
Les chaînes de hautes montagnes constituent des obstacles physiques qui empêchent les masses d'air océaniques d'atteindre les régions continentales intérieures. Elles forcent l'air océanique rempli d'humidité à s'élever, lequel se condense et perd l'humidité qu'il contient. Du côté sous le vent des montagnes, les masses d'air qui manquent d'humidité descendent. Au fil de leur descente, elles s'étendent et deviennent chaudes et très sèches, ce qui produit les célèbres vents catabatiques, comme le CHINOOK, qui prend naissance dans les Rocheuses, dans l'Ouest du Canada.
Les courants océaniques froids qui descendent des régions polaires vers les tropiques en suivant les côtes occidentales des continents entraînent des conditions très arides sur les terres adjacentes, ce qui explique la présence des régions les plus sèches du monde, dont le désert d'Atacama, au Chili.
Température
Parce que l'air des déserts est très aride, le jour rien n'empêche l'énergie solaire (insolation) d'atteindre et de réchauffer la surface de la terre qui, à son tour, réchauffe l'air du désert jusqu'à des températures très élevées le soir; pour la même raison, rien n'empêche l'air de perdre sa chaleur (rayonnement). Cela entraîne des fluctuations anormalement élevées de la température quotidienne. Sur les surfaces sablonneuses des déserts, on enregistre parfois des températures de l'air atteignant 60° C à l'ombre et des températures au sol atteignant 83,5° C. Mais ces températures tombent à zéro la nuit. Le température au cours de l'année oscille entre -40° C en hiver et 80° C à l'ombre en été.
Topographie
Les déserts sont caractérisés par une série de particularités topographiques spécifiques. Certaines d'entre elles, comme les montagnes et les plaines, sont dues à la fois à l'érosion et au relief. Les montagnes, les hauts plateaux et les reliefs tabulaires des déserts, les yardangs creusés dans la masse rocheuse érodée par les vents et les basses plaines rocailleuses sont des particularités très anciennes qui découlent d'une longue histoire géologique de formation, de météorisation et d'érosion subaérienne. Dans le détail, les montagnes et les autres particularités du relief ont des formes angulaires et se terminent plutôt abruptement au pied des plaines, où elles font place à des substratums rocheux érodés, légèrement inclinés, concaves (pédiments), couverts de sédiments alluvionnaires. Localement, plusieurs pédiments peuvent se trouver disposés en échelons (escaliers) séparés les uns des autres par des escarpements anguleux, abrupts.
La plupart des régions désertiques ont leur propre système de drainage. Des cours d'eau temporaires y transportent les eaux pluviales par des chenaux (oueds et arroyos) jusqu'à des bassins. C'est dans ces bassins que se forme le relief venant des dépôts dans les déserts. En périphérie de ces bassins, à côté des montagnes, une étroite bande de cônes alluviaux ou de cônes coalescés (bajadas) se forme à partir du dépôt des cailloutis et des sables fluviaux à grains grossiers. Le centre du bassin peut être occupé par une zone sèche (playa) qui, à l'occasion, reçoit les eaux de pluie charriant argile et silt. Parfois, il arrive qu'un lac s'y forme, à la suite d'orages intenses, mais il ne dure que quelques jours ou quelques semaines. Dans les déserts plus étendus, les régions basses peuvent retenir un lac salin habituellement peu profond, plus ou moins permanent.
Une partie relativement faible des régions désertiques (20 % ou moins) est occupée par des dunes de sable, qui peuvent être transversales, barkhanes, allongées (appelées aussi longitudinales ou siouf), en forme d'étoile ou de dôme (voir RELIEF ÉOLIEN) suivant les paramètres éoliens locaux du milieu.
Influence du climat
Les données géologiques provenant des régions désertiques de la terre montrent que le climat n'a pas toujours été aussi rigoureux qu'aujourd'hui. La plupart des régions désertiques ont subi des changements climatiques cycliques, passant d'un climat humide et subhumide à un climat aride ou même très aride. Au cours de l'époque glaciaire quaternaire, le refroidissement du climat planétaire a réduit les taux d'évaporation, ce qui, combiné avec des précipitations élevées, a entraîné une accumulation d'eau excessive, inondant un bon nombre des bassins de drainage fermés.
Les fluctuations climatiques actuelles sont telles que les conditions qui présentent les caractéristiques des déserts s'étendent dans la plupart des pays du monde. Si le RÉCHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE se poursuit, les déserts envahiront alors les régions limitrophes moins arides, ce qui aurait des conséquences catastrophiques sur toutes les formes de vie qui s'y trouvent. Le terme « désertification » décrit la contribution des humains à la formation ou à l'expansion des régions désertiques par la destruction négligente des milieux physiques et biologiques précaires et par l'exploitation inconsidérée des ressources naturelles, en particulier de l'eau souterraine.
Exemples canadiens
Il n'y a pas de désert véritable au Canada, mais seulement quelques régions qui en présentent les caractéristiques. À titre d'exemple, l'étendue sablonneuse au sud du lac Athabasca constitue une aberration environnementale éolienne, sise au milieu d'une région nordique boisée au CLIMAT humide. Du point de vue de la botanique, il s'agit d'un désert, parce que l'eau souterraine nécessaire à la croissance d'une végétation permanente se trouve enfouie beaucoup trop profondément dans le sol et que les graines qui germent à la surface meurent avant que leurs racines n'aient pu atteindre la nappe d'eau. Cette région désertique s'est formée sur des dépôts deltaïques glaciaires surélevés, à grains grossiers, et où l'humidité superficielle ne permet pas la croissance de végétaux. La région est occupée par de grandes dunes de sable séparées par des surfaces couvertes de pierres et de cailloux, érodées par les vents.
Des régions plus petites de l'Arctique canadien exposées à de grands vents et où la végétation est quasi inexistante présentent également une apparence désertique. Dans les parties les plus sèches des Prairies, dans le Sud-Ouest de la Saskatchewan et dans la région avoisinante de l'Alberta (y compris dans les collines Cypress, qui sont un peu plus fraîches et par conséquent plus humides), et dans les régions les plus méridionales de certaines des principales vallées fluviales de la Cordillère canadienne, les précipitations n'atteignent parfois que 250 à 300 mm et la végétation est celle des sols semi-arides (armoise et bigelovie puante).
Dans les prairies semi-arides, de grands lacs salés situés au centre de bassins fermés contiennent des données interposées témoignant d'une longue histoire d'alternance entre les climats humide et sec. Les recherches climatiques qui y ont été effectuées récemment laissent croire que le réchauffement de la planète aurait des répercussions défavorables, non seulement en transformant la portion semi-aride des prairies en régions désertiques, mais en étendant ces conditions au-delà de ces limites, dans les terres agricoles canadiennes les plus utiles.