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Doug Wilson

Douglas Wilson, poète, professeur, défenseur des droits des homosexuels et des lesbiennes (né le 11 octobre 1950 à Meadow Lake en Saskatchewan; décédé le 26 septembre 1992 à Toronto en Ontario). Doug Wilson est devenu la première personnalité publique homosexuelle de la Saskatchewan en 1975, après que sa tentative de créer une association homosexuelle à l’Université de la Saskatchewan lui a valu d’être suspendu de son rôle de superviseur des étudiants. Son cas a été le premier cas concernant les droits des homosexuels à être entendu par la Commission des droits de la personne de la Saskatchewan. Douglas Wilson est devenu plus tard président du Gay Community Centre of Saskatoon et directeur général de la Saskatchewan Association on Human Rights. Il a également cofondé la Saskatchewan Gay Coalition et a fondé la maison d’édition Stubblejumper Press. En 1988, il est devenu l’un des premiers hommes ouvertement homosexuels au Canada à se présenter aux élections fédérales.

Jeunesse et éducation

Doug Wilson naît et grandit sur une ferme près de Meadow Lake en Saskatchewan. Après l’école secondaire, il déménage à Saskatoon pour obtenir un diplôme de premier cycle en éducation à l’Université de la Saskatchewan. Il enseigne brièvement dans les écoles publiques de la petite ville de Makwa avant de s’inscrire en tant qu’étudiant diplômé en fondation éducative à l’USask, où il donne des cours de premier cycle et supervise des enseignants en formation.

Affaire judiciaire

En septembre 1975, Doug Wilson publie une annonce dans le journal étudiant afin de solliciter de l’intérêt pour une organisation homosexuelle sur le campus. En réponse, le doyen de la faculté d’éducation suspend Doug Wilson de son poste de supervision des étudiants. Il affirme que l’homosexualité ouverte de Doug Wilson et son implication dans le mouvement de libération des homosexuels nuisent aux relations du programme avec les écoles publiques locales.

En réponse, le Committee to Defend Doug Wilson est formé. Il porte l’affaire devant la Commission des droits de la personne de la Saskatchewan, marquant la première fois que la Commission accepte une affaire sur les droits des homosexuels. Cependant, l’université dépose une injonction et fait appel devant un tribunal provincial. Elle détermine que bien que la discrimination fondée sur le sexe soit interdite par le Fair Employment Practices Act de la province, il n’en est pas de même pour l’orientation sexuelle. La Commission des droits de la personne de la Saskatchewan est forcée d’abandonner l’affaire de Doug Wilson.

Doug Wilson attire cependant une considérable attention de la part des médias ainsi que la sympathie du public. En mars 1976, l’université adopte une politique selon laquelle l’orientation sexuelle ne sera pas prise en compte lors des décisions d’embauche ou de l’attribution des tâches.

Groupes communautaires et édition

Doug Wilson, qui est maintenant le premier personnage public ouvertement homosexuel de la province, décide d’abandonner le programme d’études supérieures pour se concentrer sur la création de mouvements. Il devient éventuellement président du Gay Community Centre de Saskatoon et directeur général de la Saskatchewan Association on Human Rights. Il contribue également à la fondation de la Saskatchewan Gay Coalition, qui s’efforce d’atteindre les homosexuels des petites communautés rurales. Il fonde également une petite maison d’édition appelée Stubblejumper Press et il autopublie son premier livre : The Myth of the Boy: Poems (1977).

En 1979, Doug Wilson rencontre son compagnon de vie, Peter McGehee, lors d’un voyage à San Francisco. En 1983, ils déménagent tous deux à Toronto. Alors qu’il était à Saskatoon, Doug Wilson publiait un bulletin d’information intitulé Gay Saskatchewan qui avait une large portée dans les communautés rurales d’Amérique du Nord. À Toronto, il poursuit un travail similaire en publiant un bulletin d’information intitulé Focus on Equality, ainsi qu’un magazine intitulé Rites: For Lesbian and Gay Liberation. Ces deux publications s’adressent non seulement aux homosexuels, mais également aux femmes, aux lesbiennes et aux minorités racialisées.

Doug Wilson commence bientôt à travailler au Race Relations and Equity Office du Conseil scolaire de Toronto (aujourd’hui le Conseil scolaire du district de Toronto). Il contribue à l’élaboration de programmes scolaires anti-oppressifs. Il organise également une conférence annuelle pour étudiants s’opposant à l’apartheid en Afrique du Sud.

Engagement politique

En 1988, Doug Wilson se lance en politique en se présentant comme candidat du NPD au Parlement dans Rosedale, une circonscription qui est l’une des enclaves les plus riches de Toronto et qui inclut le village gai. Il devient ainsi l’un des premiers hommes ouvertement gais à se présenter aux élections fédérales. (Le député de la région de Vancouver, Svend Robinson, révèle publiquement son homosexualité un peu plus tôt cette même année.) Cependant, au milieu de sa campagne, Doug Wilson est hospitalisé pour une pneumonie à pneumocystis et son test du sida s’avère positif.

Pendant la campagne, Doug Wilson est réticent à accorder trop d’attention à la lutte contre le sida. Comme l’écrit plus tard son ami Tim McCaskell : « Il ne voulait pas être catalogué comme un candidat à enjeu unique. Son engagement envers la justice sociale était bien plus vaste que les droits des homosexuels ou le sida. » Toutefois, l’année suivante, Doug Wilson s’implique fortement dans le groupe de Tim McCaskell, AIDS Action Now!, qui est à l’époque le principal organisme faisant pression pour des réponses politiques proactives à la crise du sida.

Décès et legs

Peter McGehee meurt en septembre 1991. L’année suivante, Doug Wilson se rend à New York, à San Francisco et en Saskatchewan pour disperser les cendres de Peter McGehee. Doug Wilson meurt en septembre 1992. En 1995, l’Université de la Saskatchewan rend hommage à sa contribution en créant le prix Doug Wilson pour honorer les défenseurs des droits des homosexuels et des lesbiennes à l’université. En 2009, le cinéaste David Geiss sort le docu-fiction Stubblejumper, sur la vie et le travail de Doug Wilson.

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