Écriture et calligraphie gothique | l'Encyclopédie Canadienne

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Écriture et calligraphie gothique

L'écriture manuscrite a répondu aux besoins en communication et en documentation de toutes les cultures instruites et a été considérée comme un outil essentiel de la civilisation. Par ailleurs, l'écriture a souvent été développée par-delà sa fonction utilitaire pour devenir une forme d'art.

Écriture et calligraphie gothique

L'écriture manuscrite a répondu aux besoins en communication et en documentation de toutes les cultures instruites et a été considérée comme un outil essentiel de la civilisation. Par ailleurs, l'écriture a souvent été développée par-delà sa fonction utilitaire pour devenir une forme d'art. La CALLIGRAPHIE artistique qui devient florissante après le XVIIe siècle chez les peuples du Sud de l'Allemagne, de l'Alsace et de la Suisse est connue sous le nom de « fraktur ». Issu du mot anglais « fracture », le terme suggère un type de caractère comportant des brisures ou des ruptures dans le texte qui lui donnent un effet ornemental ou décoratif.

Les MENNONITES émigrant de Pennsylvanie vers l'Ontario entre les années 1780 et 1830 ont apporté avec eux cette forme d'art. La calligraphie artistique s'est surtout développée dans trois régions de l'Ontario de l'époque : la péninsule du Niagara (comtés de Lincoln et de Welland), le haut comté de York (particulièrement les cantons de Markham et de Vaughan) et le comté de Waterloo. De magnifiques cahiers de chansons décorés de « frakturs » de même que des cahiers de dessins et d'exercices ont été réalisés par Samuel Moyer et d'autres enseignants mennonites à Vineland, dans le comté de Lincoln, au début des années 1800. Dans la région de Markham, dans le comté de York, un artiste intéressant, Christian L. Hoover, adopte cette activité à une époque où il est gravement malade, rédigeant des certificats de naissance écrits et décorés à la main pour des parents ou des amis.

La plus grande production de cet art se fait entre les années 1820 et 1890 dans la communauté mennonite assez importante du comté de Waterloo, où de nombreux artistes produisent des textes et des dessins colorés décorés de « frakturs ». Anna Weber, l'une des rares femmes à pratiquer cet art, semble avoir été une personne solitaire à la santé fragile. Elle réalise de magnifiques dessins d'oiseaux, d'arbres et d'animaux pour des amis et des visiteurs, et pour les enfants des familles qui s'occupent d'elle durant les dernières années de sa vie.

Au cours des dernières années, cet art a, en quelque sorte, connu une renaissance en raison de sa réintroduction dans certaines écoles mennonites radicales de la région de Waterloo, dans le Sud de l'Ontario, et en raison de l'intérêt croissant du grand public pour l'apprentissage de ces formes d'art oubliées. En Ontario au XIXe siècle, époque culminante de cet art, le « fraktur » était l'un des arts folkloriques traditionnels les plus riches du Canada.

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