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Évolution

À la même époque, A.R. Wallace élabore la théorie de la sélection naturelle de façon indépendante, et les deux scientifiques présentent conjointement leur théorie à la Linnaean Society of London, en 1858. Au cours des décennies suivantes, des biologistes tels que T.H.
Burgess, schistes de
Lits de fossiles au mont Stephen, dans le Parc national Yoho (photo de Thomas Kitchin).

Évolution

On a commencé à comprendre l'évolution avec la publication, en 1859, du livre de Charles Darwin, On the Origin of Species by Means of Natural Selection (trad. De l'origine des espèces par voie de sélection naturelle). Dans cet ouvrage révolutionnaire, Darwin utilise une longue liste d'arguments pour démontrer que tous les êtres vivants descendent d'ancêtres différents d'eux-mêmes. Il propose également un mécanisme naturel dynamique, qu'il appelle « sélection naturelle », pour expliquer l'évolution des lignées.

À la même époque, A.R. Wallace élabore la théorie de la sélection naturelle de façon indépendante, et les deux scientifiques présentent conjointement leur théorie à la Linnaean Society of London, en 1858. Au cours des décennies suivantes, des biologistes tels que T.H. Huxley améliorent cette théorie, la défendent contre les critiques des antiévolutionnistes, la font connaître et apportent d'autres arguments à son appui. On présente ci-dessous trois arguments probants.

Fossiles

Les êtres vivants n'ont pas toujours été tels que nous les connaissons actuellement. Les fossiles montrent qu'il y a eu une succession exceptionnelle de formes de vie, des plus simples aux plus complexes, et que certains groupes en ont remplacé d'autres, qui se sont éteints et n'ont jamais réapparu. Les fossiles des roches anciennes ressemblent moins aux organismes actuels que ceux des roches récentes, et plus on remonte vers les ancêtres fossiles de groupes que l'on considère comme de lointains parents, plus il y a de ressemblances entre ces groupes.

Dans les endroits où la roche sédimentaire n'a pas été remaniée, les strates inférieures contiennent des fossiles plus anciens que les supérieures (par exemple le SITE DES SCHISTES DE BURGESS, en Colombie-Britannique, et le PARC PROVINCIAL DINOSAUR, en Alberta). Certaines successions permettent l'observation directe des changements évolutifs chronologiques, c'est-à-dire d'espèces donnant directement naissance à de nouvelles espèces au fil des générations.

Anatomie et embryologie comparées

La seule façon d'expliquer la similarité entre les développements anatomique et embryonnaire d'organismes de différentes espèces est que celles-ci descendent d'une seule espèce différente de tous ses descendants. Par exemple, les membres antérieurs des chauves-souris, des taupes, des chevaux et des humains sont en apparence très dissemblables et fonctionnent de différentes façons selon leur structure particulière. L'anatomie et le développement de leurs os, de leurs muscles, de leurs nerfs et de leurs vaisseaux sanguins sont cependant identiques. Ils diffèrent seulement dans les proportions. L'anatomie originale des Mammifères qui sont leurs ancêtres a été modifiée pour répondre aux divers besoins adaptatifs de chaque groupe.

Biogéographie

Les organismes se distribuent géographiquement selon leurs liens et non pas selon leur rôle écologique. Ainsi, des environnements similaires, s'ils sont grandement séparés, n'abritent pas nécessairement les mêmes espèces. Par exemple, la plupart des Mammifères australiens sont des MARSUPIAUX (ils ont un placenta différent des Mammifères placentaires et les jeunes se développent dans une poche externe), mais on ne trouve pas de Marsupiaux en Afrique ou dans le Sud-Est de l'Asie, où le climat est pourtant semblable à celui de l'Australie.

Il n'y a rien dans le climat ou la géographie de l'Australie qui laisse croire que le développement dans une poche représente plus d'avantages là qu'ailleurs. La diversité des Marsupiaux australiens provient des modifications subies par leur ancêtre, un animal semblable à un opossum qui serait arrivé en Australie depuis l'Amérique du Sud, il y a au moins 50 millions d'années. Lorsque les liens terrestres entre les continents sont coupés, les Marsupiaux australiens évoluent dans des milieux isolés et remplissent les niches écologiques occupées ailleurs par des Mammifères placentaires. Ils ne peuvent se disperser en Afrique et en Asie en raison des océans, qui constituent une barrière.

Sélection naturelle

Comment se fait l'évolution? Darwin se rend compte, et la BIOLOGIE évolutive actuelle le confirme, que la sélection naturelle est le principal mécanisme régissant les changements évolutifs. Puisque les organismes changent, aucun membre d'une même espèce (l'unité évolutive fondamentale) n'est identique. Plusieurs modifications peuvent être transmises de façon héréditaire, des parents à leurs petits.

La taille de la population de tout organisme est limitée par les ressources environnementales. À chaque génération, le nombre de naissances surpasse le nombre d'individus qui peuvent survivre ou se reproduire, et certains individus survivent plus longtemps et produisent plus de jeunes que les autres. Si l'augmentation des taux de survie et de reproduction est causée par des changements héréditaires, les jeunes qui ont hérité de ces caractères avantageux survivront eux aussi plus longtemps et auront un meilleur taux de reproduction.

Conséquemment, à moins que ces caractères deviennent neutres ou défavorables en raison de changements environnementaux, les individus qui en ont hérité représenteront une proportion croissante de l'espèce, c'est-à-dire que des changements évolutifs auront lieu. La tendance sera inévitablement l'accumulation de caractères favorables. Des facteurs environnementaux (physiques et biologiques) agissant directement sur les individus détermineront la sélection des modifications (ce qui veut dire que la sélection ne se fait pas au hasard). Si les organismes ne s'adaptent pas aux changements environnementaux, de moins en moins d'individus survivront et se reproduiront, et l'espèce finira par s'éteindre.

À une certaine époque, on croyait que la sélection était soit « naturelle » et contribuait à prolonger la vie reproductrice d'un organisme, soit « sexuelle » et menait à une attraction plus forte des partenaires. On croyait que les caractéristiques physiques, comme la taille du panache ou la couleur du plumage ainsi que certains comportements héréditaires, découlaient de la sélection sexuelle. Aujourd'hui on considère simplement cette dernière comme une forme de sélection naturelle.

Différents points de vue

Ces dernières années, particulièrement en Amérique du Nord, l'évolution et son mécanisme ont fait l'objet de critiques de la part de certains groupes chrétiens adeptes du créationnisme, une croyance qui veut que la Terre et ses habitants aient été créés miraculeusement il y a seulement 6000 ans. Les créationnistes n'ont aucune explication scientifique sur l'adaptation des plantes et des animaux ou sur l'histoire et la diversité de la vie, et ils n'ont donc aucune crédibilité auprès de la communauté scientifique.

Voir aussi BIOGÉOGRAPHIE; DARWINISME SOCIAL (NÉO-DARWINISME).