Fermiers unis du Québec
Le mouvement des Fermiers unis du Québec a été fondé en 1920. La décision du premier ministre Borden d'enrôler les jeunes ruraux provoque une énorme manifestation de fermiers à Ottawa le 15 mai 1918 et permet aux fermiers québécois un premier contact avec le mouvement des Fermiers unis du Canada anglais. En juillet, quelque 20 associations locales naissent dans l'Ouest du Québec. En septembre, elles se regroupent au sein de l' Union interprovinciale des fermiers-unis du Canada. En janvier 1920, 300 fermiers réunis à Montréal votent en faveur de la transformation de l'union qui devient alors les Fermiers unis du Québec. En 1921, les Fermiers unis comptent quelque 5000 membres dans plus de 20 comtés. Cette année-là ils se joignent à l'Union des cultivateurs du Québec, fondée en 1919, pour former le Parti fermier-progressiste du Québec. Ils ont le soutien de Joseph-Noé Ponton et de son Bulletin des agriculteurs. Leur programme détaillé suit les grandes lignes du mouvement progressiste, mais comprend aussi des éléments du mouvement nationaliste d'Henri BOURASSA.
Le Parti fermier-progressiste appuie 21 candidats aux élections fédérales de décembre 1921, mais aucun n'est élu. Les libéraux les traitent de conservateurs déguisés, de marionnettes d'Arthur MEIGHEN, symbole honteux de la CONSCRIPTION. Les libéraux balaient la province. Les fermiers n'obtiennent que 42 000 voix (à peine 11 p. 100) : ils ne se remettront jamais de cette défaite. Apolitique, l'Union catholique des cultivateurs, fondée en 1924, deviendra l'association dominante des fermiers et marquera la fin du Parti fermier-progressiste.