Flore, publications sur la
Avant 1900, une « flore » sous forme d'ouvrage publié est une description complète et détaillée des PLANTES d'une région géographique donnée. Généralement, plus qu'une simple liste, elle se doit d'être une description analytique, traitant de l'habitat et de la distribution des plantes, et citant les sources précédentes. Cette définition ne s'applique pas aux récits de voyage, aux histoires naturelles, aux livres d'art de botanique ou aux manuels populaires, que l'on trouve en grand nombre au Canada à la fin du XIXe siècle.
Auparavant, les publications sur la flore traitant de la région comprenant le Canada actuel étaient écrites et publiées ailleurs par des explorateurs botanistes et des savants sédentaires qui identifiaient les spécimens fournis par des résidents des colonies, des voyageurs et des collectionneurs professionnels.
Publications avant le XIXe siècle
Jusqu'au XIXe siècle, les seuls ouvrages publiés traitant principalement des plantes du Canada sont ceux de Jacques Phillipe Cornut, en 1635 (Canadensium Plantarum Historia) et de Pierre-François-Xavier de CHARLEVOIX, en 1744 (Histoire et description générale de la Nouvelle-France). Les manuscrits sur la flore canadienne que l'on sait avoir été entrepris au XVIIIe siècle par Michel SARRAZIN, Jean-François GAULTIER et Pehr KALM n'ont pas été publiés.
Publications au XIXe siècle
Au début du XIXe siècle, André MICHAUX et Frederick PURSH incluent plus de 400 plantes du Canada dans leurs flores nord-américaines, et Auguste Jean Marie Bachelot de la Pylaie écrit une modeste flore de Terre-Neuve, mais ne termine jamais la suite prévue. En 1815, Pursh commence à rassembler les spécimens d'une flore canadienne, mais meurt à Montréal en 1820, peu après la destruction de sa collection lors d'un incendie.
L'ère du visiteur botaniste itinérant ou du savant éloigné atteint son apogée au Canada avec William Jackson Hooker, qui assemble les collections d'explorateurs, de collectionneurs et de résidents d'un océan à l'autre pour sa monumentale Flora Boreali Americana (1833-1840). Parmi ses fournisseurs du Québec figure un petit groupe de botanistes, parmi lesquels Harriet et William Sheppard, encouragés par Pursh, qui envoient aussi des spécimens à John Torrey et Asa Gray pour leur Flora of North America (1838-1843).
Flores dans les revues canadiennes
Sheppard, marchand de bois, ne limite pas ses communications aux professionnels étrangers. En 1829, la première revue savante du Canada, Transactions of the Literary and Historical Society of Quebec, publie l'identification et la description populaire par Sheppard des plantes de Charlevoix et, en 1831 et 1837, ses articles intitulés « Notes on some of the plants of Lower Canada ». Bien que destinée aux amateurs locaux, cet ouvrage de pionnier classe et indique les synonymes linnéens, traduit les précisions descriptives écrites en latin par Pursh et fournit des détails sur l'habitat, l'usage et certaines particularités des plantes.
Des articles sur la botanique comprenant des listes de plantes paraissent dans les journaux suivants : Canadian Journal (fondé en 1852, à Toronto); Canadian Naturalist and Geologist (fondé en 1856, à Montréal); Annals of the Botanical Society of Canada, de courte durée (fondé en 1861, à Kingston); et Proceedings and Transactions of the Nova Scotian Institute of Science (fondé en 1863, à Halifax). Leurs pages annonçaient fréquemment des intentions de compiler des flores régionale ou nationale, mais aucune n'a été publiée.
Le crédit pour la première flore de grande envergure par un Canadien appartient à un autre amateur québécois, l'abbé Léon PROVANCHER, dont la Flore Canadienne, en deux volumes, sort en 1862. Comme il avait ouvertement emprunté de nombreuses illustrations des deux livres de l'influent Asa Gray, cette flore a rarement été citée par les botanistes contemporains. Par la suite, l'abbé Provancher a orienté, avec succès, ses recherches scientifiques vers l'entomologie, dont bon nombre ont été publiées dans son « Naturaliste canadien » (fondé en 1868).
Plus tard, des périodiques régionaux comme le Transactions of the Ottawa Field-Naturalists' Club (créé en 1880) et le Bulletin of the Natural History Society of New Brunswick (créé en 1882) comportent des flores locales détaillées ainsi que des notes de botanique. Les botanistes canadiens les plus professionnels, tels que George LAWSON à Halifax, continuent à publier des articles de grande qualité à l'étranger ou dans le Transactions of the Royal Society of Canada (créé en 1882). Pendant cette période, des flores abrégées étaient annexées à beaucoup de livres ou de manuels de botanique publiés au Canada, et les listes des plantes des régions lointaines étaient incluses dans les rapports de la COMMISSION GÉOLOGIQUE DU CANADA écrits par des hommes de terrain infatigables comme Robert BELL et John MACOUN.
Parmi les nombreux et très beaux livres de fleurs sauvages illustrés publiés au XIXe siècle, le livre de Catherine Parr TRAILL, Studies of Plant Life in Canada (1885), pourrait se qualifier comme une flore détaillée avec ses descriptions en langue courante de quelques 260 fleurs indigènes, arbustes, arbres et fougères.
La meilleure publication de l'histoire des flores canadiennes et la première qui pourrait se comparer favorablement aux meilleures publications étrangères était le Catalogue of Canadian Plants, compilé par Macoun et publié en sept parties (1883-1902). Ce livre, malgré ses milliers d'espèces, certaines avec descriptions, synonymes, habitats, situations et sources, Macoun le considérait modestement comme seulement un préliminaire à une « Flore du Canada » qui a dû attendre le XXe siècle.
Néanmoins, le développement de la description botanique canadienne pourrait être considéré comme adulte, après les affres de l'adolescence marquée par des pertes catastrophiques, des espoirs déçus et des négligences déplorables. Cette lente maturation mérite la reconnaissance en tant que processus de découverte dans des conditions difficiles.Voir aussi BOTANIQUE, HISTOIRE DE LA.