Formation et début de carrière
Greg Selinger naît dans un quartier pauvre de Regina le 16 février 1951. Il déménage souvent pendant son enfance, d’abord à Vancouver, puis dans la maison de ses grands-parents, dans la campagne de la Saskatchewan, après la séparation de ses parents, puis avec sa mère Margaret à Winnipeg. Sa mère ouvre un magasin de vêtements prospère, ce qui lui permet d’éduquer son fils dans un milieu de classe moyenne.
Après l’école secondaire, Greg Selinger étudie à l’Université du Manitoba et devient travailleur social dans le quartier défavorisé de North End, à Winnipeg. Il étudie ensuite l’administration publique à l’Université Queen’s et obtient un doctorat de la London School of Economics. Après son doctorat, il enseigne à la faculté de travail social de l’Université du Manitoba. Il milite en faveur de la justice sociale, réclame de meilleurs services sociaux et une augmentation des taux d’aide sociale, et s’oppose à l’expropriation de maisons dans un quartier ouvrier de Winnipeg.
Greg Selinger épouse Claudette Toupin, avec qui il aura deux fils.
Politique municipale
Greg Selinger fait sa première incursion en politique au niveau municipal. En 1989, il est élu au conseil municipal de Winnipeg en tant que membre d’une coalition assez libre de militants appelée Winnipeg Into the Nineties (Winnipeg dans les années 1990), qui cherche à faire entrer de nouveaux visages à l’Hôtel de Ville. Il préside les comités des finances et d’administration du conseil et siège au comité exécutif.
Il se présente à la mairie en 1992, mais est vaincu avec une faible majorité par Susan Thompson. Greg Selinger admet que son refus d’accepter les dons des syndicats et des entreprises durant sa campagne a peut-être contribué à sa défaite. « Malgré cette décision, nous étions en pleine montée vers la fin de la campagne », dit-il, avant d’ajouter, citant un mot de Ron Lancaster, un quart arrière de la Ligue canadienne de football : « Nous n’avons pas perdu, nous avons seulement manqué de temps. »
Politique provinciale
Greg Selinger se tourne vers la politique provinciale en 1999 et remporte un siège dans la circonscription de St. Boniface, en banlieue de Winnipeg, sous la bannière du Nouveau Parti démocratique du Manitoba. Il est immédiatement nommé ministre des Finances par le nouveau premier ministre, Gary Doer, et pendant les 10 années qu’il passe à ce poste, tous les budgets qu’il présente sont équilibrés. Pendant cette période, Greg Selinger, qui est bilingue, devient aussi responsable au Cabinet des Services en français et de l’administration de la Loi sur l’examen public des activités des corporations de la Couronne et l’obligation redditionnelle de celles-ci (1999), de la fonction publique (2001), de la Loi sur la réglementation des alcools (2002), de la Loi sur l’Hydro-Manitoba (2006) et de la Loi sur la Corporation manitobaine des loteries (2007).
En 2009, le premier ministre Gary Doer est nommé ambassadeur du Canada aux États-Unis et Greg Selinger annonce peu après qu’il se présente à la chefferie du NPD. Il défait son unique adversaire, Steven Ashton, avec la plus grande majorité de l’histoire du parti (66 % du vote) et est assermenté le 19 octobre 2009.
Premier ministre
Deux ans plus tard, Greg Selinger remporte facilement sa première élection en tant que chef du NPD, enlevant 37 sièges sur 57 le 4 octobre 2011, et devient le 21e premier ministre du Manitoba.
La popularité de son gouvernement est de courte durée. En 2013, il augmente la taxe de vente provinciale de 7 à 8 %, trahissant une promesse faite pendant sa campagne de 2011. En décembre 2013, dans son discours annuel sur l’état de la province, Greg Selinger admet que l’augmentation de taxe a « provoqué quelques brûlures d’estomac » mais il souligne des réussites comme les réparations aux infrastructures, l’augmentation de la population et l’expansion du commerce.
Le NPD chute dans les sondages à cause de la hausse de taxe, et une révolte interne éclate dans le parti. En 2014, Greg Selinger doit déclencher une course à la chefferie, après avoir rejeté la requête de cinq ministres influents du Cabinet qui demandaient publiquement sa démission. Durant la campagne au leadership qui s’ensuit, il invoque les réalisations économiques de son gouvernement, dont un taux de chômage peu élevé et une bonne croissance économique. Le 8 mars 2015, il est reconduit à la tête du parti par une courte majorité, défaisant l’ancienne ministre du Travail Theresa Oswald par 33 votes au deuxième tour, avec un peu plus de 51 % des votes.
Cependant, la campagne à la chefferie nuit à l’image du parti. Avant l’élection de 2016, les sondages montrent que Greg Selinger est devenu le premier ministre le moins populaire au Canada. Il lance la campagne de 2016 par une annonce où il reconnait ses échecs : « Ce fut une année difficile et nous n’avons pas toujours bien réussi, mais j’ai toujours pris des décisions en pensant à vos intérêts », déclare-t-il aux électeurs.
Le 18 avril 2016, les progressistes-conservateurs, dirigés par Brian Pallister, mettent fin à près de 17 ans de gouvernement du NPD au Manitoba, remportant 40 sièges, comparativement à seulement 14 pour le NPD de Greg Selinger. Bien que réélu député, celui-ci démissionne de son poste de chef du NPD.
En 2017, il siège toujours à la législature provinciale en tant que député de St. Boniface.