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Grimes, Roger

Roger Grimes, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, 2000-2003, (Grand Falls-Windsor, T.- N., 1950). Roger Grimes est assermenté comme premier ministre après une longue carrière d'enseignant, de dirigeant syndical et de ministre.

Grimes, Roger

Roger Grimes, premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, 2000-2003, (Grand Falls-Windsor, T.- N., 1950). Roger Grimes est assermenté comme premier ministre après une longue carrière d'enseignant, de dirigeant syndical et de ministre. Fils d'un ouvrier d'usine d'une ville de pâtes et papiers qui s'appelle aujourd'hui Grand Falls-Windsor, il fait ses études supérieures à l'Université Memorial, d'où il obtient un baccalauréat ès sciences ainsi qu'un baccalauréat et une maîtrise en éducation. Il enseigne les mathématiques, la physique et la chimie dans différentes écoles de Grand Falls, Bishop's Falls et Norris Arm. Tout en poursuivant sa carrière d'enseignant, monsieur Grimes s'engage dans des activités syndicales et occupe des postes de direction à la Newfoundland and Labrador Teachers' Association (NLTA). Il en sera élu président par la suite (1985-1987). Il devient aussi membre du conseil d'administration de la Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants.

Roger Grimes commence ensuite à s'intéresser à la politique. Aux élections provinciales de 1989 qui voient l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement libéral de Clyde Wells, il l'emporte de justesse dans la circonscription d'Exploits et est nommé adjoint parlementaire de Wells. Il fait rapidement face à une série de défis politiques de plus en plus exigeants : il devient ministre de l'Emploi et des Relations de travail en 1991, ministre du Tourisme, de la Culture et des Loisirs en 1994, ministre de l'Éducation en 1996 dans le nouveau gouvernement de Brian Tobin, ministre des Mines et de l'Énergie en 1998 et ministre de la Santé en 2000. Le plus souvent, c'est pour qu'il éteigne les «feux de broussailles» qui y sévissent qu'on lui confie les ministères en question. À l'Éducation, il mène la campagne visant le remplacement du système d'enseignement confessionnel de la province; aux Mines et à l'Énergie, il s'occupe de la question controversée du projet d'exploitation de la baie Voisey et à la Santé, il supervise les compressions effectuées dans le système hospitalier.

Quand, à l'occasion des élections de 2000, Brian Tobin décide de revenir à la politique fédérale, monsieur Grimes se porte candidat à sa succession à la direction du Parti libéral, dans le cadre d'une lutte fratricide à trois en février 2000. Il l'emportera par 14 voix sur son plus proche rival, John Efford, mais voit ce dernier et Paul Dicks, deux anciens ministres, abandonner la politique provinciale. Après que les progressistes-conservateurs, stimulés par leur nouveau chef Danny Williams, eurent gagné deux élections partielles dans des circonscriptions traditionnellement libérales, le gouvernement Grimes s'efforce de se distinguer et de renouveler l'image des libéraux, alors au pouvoir depuis près d'une douzaine d'années.

S'engageant à appliquer un plan d'ouverture et de responsabilisation, il rétablit le poste de Protecteur du citoyen, qui s'appellera désormais le Représentant des citoyens, introduit la télédiffusion des débats de la House of Assembly, met en œuvre une réglementation des prix du carburant et nomme le premier défenseur des droits des enfants. Le gouvernement Grimes reçoit un encouragement en matière d'énergie lorsque, en mars 2002, Husky Oil annonce la mise en route du projet d'exploitation de 2,3 milliards de dollars du gisement pétrolier extracôtier White Rose, lequel devient ainsi le troisième plus important projet énergétique extracôtier de la province. (La production de pétrole avait commencé en 1997 avec Hibernia, projet de 6 milliards de dollars, et s'était poursuivie en janvier 2002 avec Terra Nova, projet de 3 milliards de dollars.) Et les négociations en cours avec INCO pour la mise en valeur de la baie Voisey approchent visiblement d'une conclusion heureuse. Sur le front fédéral-provincial, R.Grimes passe la majeure partie de sa première année de mandat à dénoncer le caractère rétrograde du programme fédéral de péréquation dans la mesure où il touche les provinces de l'Atlantique, en particulier Terre-Neuve-et-Labrador. Lors de l'annonce du budget provincial de 2002, il stupéfie les observateurs en s'engageant à instituer une commission d'enquête parlementaire sur la place de la province dans la fédération. En avril 2002, il annonce la composition et le calendrier des travaux de la Commission royale d'enquête sur le renouvellement et le renforcement de notre (sic) place au sein du Canada. Présidée par Victor Young, ancien président de FPI, secondée de sœur Elizabeth Davis, ancienne chef de la direction de la Health Care Corporation of St. Johns et du juge James Igloliorte, la Commission avait pour mandat de présenter son rapport avant le 30 juin 2003.