Guelph
Guelph. Ville fondée en 1827 par John Galt au coeur de l'Ontario agricole. En 1988, sa population s'élevait à 80 786 âmes, dont une importante communauté italienne. Bien que l'Université de Guelph (1964) n'ait décerné qu'à partir de 1967 le B.A. avec majeur en musique, la présence de la musique à Guelph remonte à plus d'un siècle. Des documents d'archives mentionnent que la Sunley's Band (fanfare) donna des concerts publics et joua lors d'une visite (1849) à Guelph du gouverneur général lord Elgin. La Dyson's Cornet Band (1856), la 30th Battalion Band (1860) et la City Band (1880, devenue en 1898 la Guelph Musical Society Band) assurèrent des divertissements musicaux jusqu'au premier quart du XXe siècle. William Philp (Cobourg, 1848 - Guelph, 30 juin 1925) dirigea la dernière formation ainsi que des corps de musique à Waterloo et Elmira. Les musiciens d'église du XIXe siècle furent des pionniers dans le développement de Guelph. John Hockin (Saint Trudy, Cornwall, Angl., 28 août 1815 - Guelph, 24 janvier 1888) fut dir. mus. de la Primitive Methodist Church et fabriqua un violoncelle d'érable et de pin pour enrichir l'orchestre de son église de cinq ou six instrumentistes. Il fabriqua aussi une flûte afin de maintenir ses choristes au diapason et, à partir de noyer noir indigène et autres matériaux disponibles, construisit vers 1850 le premier orgue de Guelph. William Bell, qui fonda à Guelph dans les années 1860 la Bell Piano and Organ Co. (1864-1928), fut impressionné par le savoir de Hockin et le persuada de démonter et de réassembler son orgue afin de lui montrer comment il était fait. Dans les années 1880, le père Theodorus Fleck, un jésuite (Niederbronn, Alsace, 8 novembre 1827 - Metz, Belgique, 30 octobre 1897), passait pour avoir le meilleur choeur en ville. Il arriva à Guelph en 1877 pour enseigner le latin et diriger le choeur de la Church of Saint Bartholomew, devenue en 1878 la Church of Our Lady. Le père Fleck adapta pour le choeur des messes de Haydn, Mozart et Gounod et prépara des exécutions, sous la direction de F.H. Torrington, du Stabat Mater de Rossini et de la Messe no 3 de Haydn à l'occasion de l'inauguration de la nouvelle et imposante Church of Our Lady en 1886. Il quitta Guelph en 1888 pour le Sault-au-Récollet, près de Montréal. Roberta Geddes-Harvey fut o. m. c. à l'église anglicane Saint George's, et Charles Kelly, un des premiers professeurs d'Edward Johnson, vécut longtemps à Guelph.
L'année 1898 vit naître le Presto Music Club avec comme objectif de présenter des concerts de ses membres et d'artistes invités. Le groupe donna son premier concert en 1899, forma sa propre chorale en 1906 et fut actif jusqu'en 1959. La Community Concerts Assn lui succéda, suivie, plus tard (1975), du Guelph Music Club qui en 1991 présentait toujours des artistes canadiens et étrangers. Le Guelph Kiwanis Music Competition Festival (1946-57) fut relancé en 1982 sous le nom de Kiwanis Music Festival of Guelph. La Guelph Light Opera Company (1955-71), qui opéra aussi sous les noms de Guelph Opera and Concert Singers (1958-71) et Guelph Oratorio Choir (1971-74) pour ses présentations d'oratorios, fut remplacée en 1978 par les Royal City Musical Productions consacrées à la présentation de spectacles de musique et de danse. Au nombre de leurs productions, on remarque Oliver (1978), Carousel (1980), Oklahoma! (1988), Mame (1990) et Camelot (1991). Parmi les autres organismes et formations dignes de mention ont figuré le Guelph Music Festival (1929-31), le Guelph Civic Symphony Orchestra and Chorale (1955-59) et l'Edward Johnson Music Foundation (1958 -). Cette dernière a parrainé le Festival du printemps de Guelph (1968 -) et perpétue le souvenir du plus célèbre des musiciens de Guelph, Edward Johnson (1878-1959), ténor qui fut gérant général du Metropolitan Opera. Dans les années 1920, un don de 25 000 $ de Johnson permit l'établissement de classes de musique dans les écoles de Guelph, initiative qui engendra le premier festival de musique de Guelph, les 7 et 8 mai 1929. Johnson lui-même chanta au concert final, assisté du Guelph Vogt Choir et du TSO. En 1990, on dévoilait les plans d'un Guelph Centre for the Performing Arts, qui, entre autres, servirait de siège permanent au Festival du printemps de Guelph. On prévoyait de rénover le Speed Skating Rink (ancienne patinoire datant de la fin du XIXe siècle) pour en faire un auditorium et salle de concert de 800 places, un théâtre de 250 places, des salles de réunion et de répétition, et une aire de réception publique. La patinoire fut détruite par le feu le 18 mai 1991, mais la façade et les murs latéraux, de pierre, ont été sauvés et feront partie intégrante du nouvel édifice, comme éléments de décoration.
Parmi les initiatives récentes qui offrent beaucoup à la jeune génération, on peut citer la Guelph Chamber Music Society (1980), qui a parrainé des concerts et des ateliers; elle a fondé le Guelph Chamber Choir et, avec le Guelph Arts Council, a collaboré à la fondation et au maintien des Guelph Children Singers pour enfants de 7 à 16 ans (1991), du Guelph Youth Orchestra (1978), de la Suzuki String School of Guelph (1972), et des concerts biennaux Youth in Performance (1980). Le Hillside Festival s'est tenu à Guelph à partir de 1983. En 1991, l'ONJ tint sa 31e session d'été, d'une durée de six semaines, au War Memorial Hall de l'Université de Guelph.
Au nombre des musiciens éminents natifs de Guelph, on trouve le chef d'orchestre John Barnum, Ralph Bowen, Jane Fair, Nina Gale, Laura Lemon, Joseph Macerollo, Fred Mills du Canadian Brass, Edith Miller, David Ouchterlony, Bill Phillips et Tommy Reilly. Les facteurs d'instruments les plus connus de Guelph ont été la Bell Piano and Organ Company et Joseph F. Rainer, qui construisit des pianos carrés (1870-85).