Guerre hispano-américaine
Conflit opposant les États-Unis à l'Espagne en 1898, au cours duquel les États-Unis enlèvent à l'Espagne Cuba, Porto Rico, Guam et les Philippines, en annexant les trois derniers. Pendant cette guerre, les représentants consulaires des États-Unis au Canada rendent compte de l'espionnage espagnol, de l'opinion canadienne, des mouvements des navires et des tentatives faites par l'Espagne pour acheter du charbon. L'Espagne renforce ses postes à Halifax, à Québec et à Victoria en y affectant des consuls jusqu'alors basés aux États-Unis. Le personnel de la légation espagnole à Washington déménage à Toronto et à Montréal où il s'adonne à des activités d'espionnage et de relations publiques. L'industrie canadienne du transport maritime bénéficie des fournisseurs et des passagers soucieux d'éviter les attaques de la marine espagnole. Des vaisseaux canadiens, financés par la Banque de Montréal, assurent le blocus américain de Cuba et de Porto Rico.
L'opinion canadienne penche du côté des États-Unis, et l'appui du Canada profite à ce pays. Des espions espagnols basés à Montréal doivent dès lors quitter le Canada, mais non les agents américains ayant volé les renseignements permettant de les incriminer. Alors que la pression des médias force les Espagnols à quitter le pays, les autorités canadiennes échangent des renseignements avec les agents américains. L'Espagne ne peut acheter de charbon pour ses navires, malgré l'existence de revendeurs prêts à contourner l'embargo canadien sur la vente aux belligérants. La marine américaine n'essuie pas un tel refus.
Toutefois, les lois britanniques sur la neutralité interdisent aux Canadiens de s'engager dans les forces armées de l'un ou l'autre camp. En outre, le Lake Ontario de la Beaver Line, qui mouille dans le port de Montréal, n'a pas le droit de transporter des troupes vers Cuba, tandis que le port d'Halifax abrite un navire espagnol, le San Ignacio de Loyola.
Le soutien du Canada à l'effort de guerre américain n'empêche pas les échanges commerciaux entre le Canada et Porto Rico de décliner par la suite, et les États-Unis refusent d'adoucir leur position concernant l'AFFAIRE DES FRONTIÈRES DE L'ALASKA. Néanmoins, la ville de Sudbury profite de la situation grâce aux nouveaux débouchés que lui procurent les marines de pays étrangers, impressionnées par la qualité des alliages de nickel qui protègent efficacement la marine américaine contre les tirs espagnols.