Marais de 2900 ha de terre organique (tourbeuse) situé près de Bradford, en Ontario, à 50 km au nord de Toronto. Arrosée vers le nord-est par la rivière Holland (un affluent de la baie de Cook, un prolongement du lac Simcoe), c'est une région plate s'étendant dans un bassin peu profond (orienté vers le nord-est-sud-ouest), autrefois prolongation du lac glaciaire Algonquin. Au fur et à mesure que les glaciers se retirèrent, la terre se souleva et le niveau de l'eau du lac s'abaissa, formant un marais dans lequel il poussa du carex, des scirpes, diverses variétés de plantes herbacées et quelques arbres. La végétation décomposée qui s'accumula au rythme d'environ 30 cm par 500 ans se transforma en une couche de matière organique qui recouvrit une croûte argileuse à l'intérieur du bassin. À l'état naturel, le marais et la rivière abritaient plusieurs espèces de poissons, de petits animaux et d'oiseaux. Les premiers humains à utiliser le marais comme source de nourriture furent les Amérindiens de la région (les derniers étant les Hurons). Vers l825, les colons européens y pratiquèrent aussi la pêche et la chasse. Aux environs de l'année 1900, la Bradford Mattress Factory utilisa l'herbe des marais pour en faire de la bourre à matelas. Le nom du marais a été emprunté à la rivière Holland, appelée ainsi en l'honneur de l'arpenteur Samuel Holland.
En 1904, un épicier de Bradford, W. D. Watson, persuade W. H. Day, un professeur de physique au Collège d'agriculture de l'Ontario, à Guelph, d'étudier la possibilité de drainer le marais. Le professeur Day effectue alors des tests du sol et réussit à y cultiver des légumes. En 1925, tout autour du marais commencent alors des travaux de drainage et la construction d'un canal et de digues longues de 28 km et profondes de 2 m dans le but de modifier le cours de la rivière Holland. Des pompes sont installées pour régler la hauteur de la nappe phréatique à l'intérieur des digues. Le projet est achevé en 1930. En 1931 et en 1934, 18 familles hollandaises s'établissent près du marais, formant ainsi le noyau d'une communauté agricole prospère et en expansion. Après la Deuxième Guerre mondiale, d'autres immigrants venant d'Hollande et de différents pays d'Europe et d'Asie s'y installent. Aujourd'hui, le marais Holland est une exploitation maraîchère intensive qui approvisionne l'Ontario et les marchés étrangers; on y produit surtout des carottes et des oignons, en plus de la laitue, des pommes de terre, du céleri, du navet, du chou, du chou-fleur et des betteraves. On y trouve aussi des serres produisant des tomates, des concombres et des fleurs commerciales.
Voir aussi Marécage, Marais et Tourbière.