L’île Meares, un terrain spectaculaire de 84,8 hectares de forêt pluviale tempérée et d’eaux de marées abritées, est située à 2 km de Tofino, en Colombie-Britannique, dans la baie Clayoquot. L’endroit a été nommé ainsi en 1862 en l’honneur de John Meares. Son nom traditionnel est Wanachus-Hilthuuis, de la langue nuu-chah-nulth.
Histoire
Le village autochtone d’Opitsat se trouve sur l’île. Selon les récits oraux et les archives botaniques, les ressources de l’île Meares ont longtemps été utilisées par les Nuu-chah-nulth (Nootka), et plus particulièrement par les peuples tla-o-qui-aht et ahousaht. On y trouve d’anciens thuyas géants (la base des objets d’artisanat et des techniques traditionnelles de la côte Ouest), et de nombreuses autres espèces végétales. L’île possède également des petites rivières où les saumons migrent, et une abondance de faune sauvage, de sauvagine, et d’aliments intertidaux, plus particulièrement dans les vastes vasières de Lemmens Inlet.
Deux pentes escarpées (792 m et 730 m) fournissent de l’eau potable et offrent une magnifique vue sur le district de Tofino, et entre les deux se trouve un habitat marin propice à une vaste mariculture.
Les premiers permis de coupe du bois sur l’île Meares sont accordés en 1905, et une petite scierie est exploitée à Mosquito Harbour. En 1955, la plupart des forêts de l’île sont constituées en deux concessions de ferme forestière, et les coupes à blanc intensives commencent dans la baie Clayoquot. À la suite d’une étude effectuée par une équipe de planification gouvernementale, MacMillan Bloedel Ltd obtient des permis pour exploiter l’île Meares. Cependant, en novembre 1984, des manifestants bloquent le passage des premiers bûcherons, les deux bandes ayant décrété que l’île est un parc tribal. En 1985, les Nuu-chah-nulth obtiennent une injonction du tribunal qui suspend l’exploitation forestière jusqu’à ce que leur revendication territoriale soit réglée. Cette question fait partie des négociations d’un traité global entre les Nuu-chach-nulth et le gouvernement de la Colombie-Britannique.
De nos jours, le parc tribal de l’île Meares se trouve sous la direction de Tla-o-qui-aht Tribal Park Guardians.