En plus de la communication orale, certaines cultures autochtones ont historiquement utilisé des langues des signes pour communiquer. Bien qu’un petit nombre de personnes connaissent les langues de signes autochtones, la langue de signes américaine et la langue de signes québécoise ont largement remplacé les langues de signes autochtones. Des efforts sont en cours dans diverses communautés autochtones pour revitaliser ces systèmes de communications perdus. (Voir aussi Culture des sourds; Langues autochtones au Canada.)

Variations
La langue des signes des Indiens des Plaines (LSIP) (aussi appelée langue des signes des Autochtones des Plaines) est sans doute la langue des signes autochtone la plus connue au Canada et aux États-Unis. Elle est utilisée par plusieurs Premières Nations qui vivent dans les Prairies, dont les Cris, les Dakotas et les Siksika. La LSIP n’est pas nécessairement destinée seulement aux sourds; des personnes qui entendent parfaitement l’utilisent également pour ajouter une narration visuelle à leurs paroles. (Voir aussi Peuples autochtones des Plaines au Canada.)
Parmi les autres langues des signes autochtones, on trouve la langue des signes du Plateau, historiquement utilisée par les Salish, les Ktunaxa et d’autres peuples du Plateau, et la langue des signes inuite, utilisée dans l’Arctique canadien. (Voir aussi Peuples autochtones du Plateau au Canada; Inuits.)
Démographie
Bien qu’il soit difficile d’évaluer le nombre de personnes encore capables de communiquer à l’aide des langues des signes autochtones, Darin Flynn, professeur de linguistique à l’Université de Calgary, affirme que la LSIP est encore connue par quelques membres de la communauté des Plaines, tandis que la langue des signes du Plateau n’est plus connue que partiellement par quelques aînés. La langue des signes inuite s’en tire un peu mieux en termes de population : selon le linguiste Joke Schuit, elle est connue par environ 80 Inuits en 2012. Néanmoins, les langues des signes américaine et québécoise remplacent largement les langues des signes autochtones au Canada. (Voir aussi Culture des sourds.)
Efforts de revitalisation
Des efforts sont en cours dans diverses communautés autochtones pour revitaliser ces systèmes de communications perdus. Par exemple, en 2013, le docteur Jamie MacDougall, chercheur sur la surdité, organise un atelier pour des personnes sourdes inuites dans l’objectif de promouvoir et préserver la langue des signes inuite. De même, en 2019, la Nation crie de Poundmaker en Saskatchewan organise un camp de langues des signes des Plaines qui réunit des aînés, des membres de la communauté et des experts linguistiques dans un effort commun pour sauver la langue. De plus, Marsha Ireland, ambassadrice de l’accessibilité pour l’Assemblée des Premières Nations, et son mari Max Ireland travaillent à la création d’une langue des signes oneida. (Voir aussi Revitalisation des langues autochtones au Canada.)
Protections juridiques
En 2019, la Loi canadienne sur l’accessibilité reconnait « la langue des signes américaine, la langue des signes québécoise et les langues des signes autochtones comme étant les principales langues de communication pour les personnes sourdes au Canada ». Le but de cette loi est de promouvoir l’inclusion dans des domaines comme les industries des biens et services, les transports et les technologies des communications.
Également en 2019, la Loi sur les langues autochtones vise à « soutenir et promouvoir l’utilisation des langues autochtones, incluant les langues de signes autochtones ». Certains experts linguistiques et membres de la communauté des sourds soutiennent que, bien que la protection des langues par le gouvernement soit importante, une nouvelle législation spécifique à la protection de la langue des signes autochtones est la bienvenue.