Industrie de l'informatique
L'industrie canadienne de l'informatique est composée d'entreprises qui fournissent du matériel et des logiciels, des technologies de réseautique et des services connexes.En 1993, l'industrie canadienne de l'informatique compte 13 268 entreprises qui emploient plus de 79 100 employés (dernières données disponibles en 1996). Ces chiffres englobent deux catégories : environ 300 fabricants de matériel informatique embauchent à peu près 12 800 personnes, tandis que 12 968 entreprises classées comme étant du domaine des services informatiques et connexes, dont le développement de logiciels, emploient près de 66 300 employés. Le secteur de l'informatique représente ainsi environ 1,3 p. 100 du produit intérieur brut (PIB) du Canada en 1993.
En 1994, la International Data Corp (Canada) Ltd. (IDC Canada), une firme spécialisée en recherche dont le siège social est à Toronto, estimait à 11,7 milliards de dollars le total des revenus du secteur canadien de l'informatique, soit une augmentation de 12 p. 100 par rapport à 1993. Ce taux de croissance est toutefois plus faible que certains taux de 20 p. 100 enregistrés au cours des années 70, mais il est conforme à ceux affichés par le secteur pendant la plupart des années 80. Le secteur parvenant peu à peu à maturité, son taux de croissance annuel devrait ralentir pour passer à moins de 10 p. 100 vers la fin des années 90.
Matériel
Historiquement, on a divisé le matériel informatique en trois grandes catégories : les gros macro-ordinateurs, les mini-ordinateurs un peu plus petits et les ordinateurs personnels ou micro-ordinateurs, lesquels sont devenus des appareils familiers dans les foyers et les bureaux depuis le milieu des années 80. Cette dernière catégorie comprend maintenant les ordinateurs portatifs ou bloc-notes, faciles à transporter.
De nos jours, l'industrie met davantage l'accent sur le concept informatique « utilisateur-serveur ». Les ordinateurs personnels clients utilisés par des individus sont reliés à des serveurs locaux, qui sont en général de plus gros ordinateurs. Cette distinction estompe celle qui existe entre macro-ordinateurs et mini-ordinateurs et même, quoique dans une moindre mesure, entre les mini-ordinateurs et les ordinateurs personnels. À l'avenir, on les classera sans doute comme ordinateurs clients ou de bureau ou comme serveurs plutôt qu'en tant que macro-ordinateurs, mini-ordinateurs ou ordinateurs personnels.
À mi-chemin entre les ordinateurs et les appareils électroniques destinés au grand public, se trouve une nouvelle catégorie qui comprend des assistants numériques personnels et autres appareils assez petits pour être transportés dans la main ou dans une poche.
Tous les types d'ordinateurs possèdent des unités périphériques, telles que des imprimantes, des écrans, des unités de stockage de données externes et des modems servant à envoyer et à recevoir des données au moyen des lignes téléphoniques.
Les sociétés canadiennes jouent un rôle restreint dans la fabrication du matériel informatique. Presque toutes les entreprises fabriquant du matériel pour des macro-ordinateurs et des mini-ordinateurs au Canada sont des filiales de sociétés étrangères dont la plupart ont leur siège social aux États-Unis.
Toutefois, il existe quelques importants fabricants d'ordinateurs personnels au Canada. En 1994, par exemple, la Evans Research Corp. (Toronto) comptait cinq entreprises canadiennes (Sidus Systems, 3D Microcomputers, Seanix Technology, Empac et STD Technology) dans sa liste des dix premiers fournisseurs d'ordinateurs personnels au Canada (une liste semblable dressée par la International Data ne comptait que Sidus Systems et Seanix Technology parmi ses dix premiers fournisseurs). Cependant, ces entreprises, à l'instar de tous les fabricants d'ordinateurs personnels, achètent beaucoup de leurs pièces d'autres fabricants. La plupart des principales composantes d'ordinateurs personnels, tels les microprocesseurs qui s'occupent du traitement même, les puces de mémoire et les lecteurs de disque utilisés pour le stockage des données, sont fabriquées à l'extérieur du pays.
Les sociétés canadiennes se taillent toutefois des créneaux dans le domaine des périphériques informatiques. L'entreprise ATI Technologies Inc., de Markham, en Ontario, en est un excellent exemple : ses modems et ses cartes graphiques, soit des cartes à circuits pouvant être ajoutées à un ordinateur personnel pour améliorer sa capacité de traitement graphique, sont vendus partout, non seulement au Canada, mais aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
En 1994, on estime à 5,3 milliards de dollars les ventes de l'industrie canadienne du matériel informatique, une hausse de 12 p. 100 par rapport à l'année précédente. Si l'on décompose ce chiffre entre systèmes à plusieurs utilisateurs (en général des macro-ordinateurs et des mini-ordinateurs) et systèmes à un seul utilisateur (ordinateurs personnels et postes de travail un peu plus puissants pour ingénieurs et techniciens), on voit à quel point le secteur s'éloigne de plus en plus des gros systèmes. En 1994, les ventes de systèmes à un seul utilisateur affichent une hausse de 22 p. 100 pour s'établir à 3,5 milliards de dollars et celles de systèmes à plusieurs utilisateurs, une chute de 5 p. 100, passant à 1,8 milliard de dollars.
Logiciel
Le logiciel, plus que le matériel, a toujours été le point fort des entreprises canadiennes, en partie parce que la conception de logiciels demande moins de capitaux que la fabrication de matériel informatique. Au moins deux concepteurs canadiens de logiciels pour ordinateurs personnels se classent premiers dans leur domaine respectif : Delrina Corp., à Toronto, et Corel Corp., à Ottawa.
Taux de croissance
Le taux de croissance annuel du total des dépenses en biens et services informatiques atteint un taux record de 20 p. 100 pendant les années 70, mais il se situe plus près de 12 p. 100 au cours des dernières années. Ce recul ne traduit pas un quelconque ralentissement en ce qui concerne l'utilisation d'ordinateurs : à ce chapitre, le Canada se classe deuxième derrière les États-Unis, compte tenu du pourcentage du PIB consacré aux dépenses annuelles en informatique. Il s'agit plutôt d'une diminution importante des prix du matériel et d'une amélioration des compétences en matière d'exploitation et de programmation découlant de progiciels plus puissants et plus conviviaux.
Recherche et développement
En 1985, on prévoyait dépenser un total de 300 millions de dollars au Canada dans la recherche et développement en informatique et en communication, dont 25 p. 100 seraient consacrés aux laboratoires du gouvernement, 25 p. 100, aux universités et 50 p. 100, au secteur privé. Parmi les dépenses du secteur privé, environ 75 p. 100, ou 100 millions de dollars, sont destinés aux sociétés canadiennes. Par contraste, les dix entreprises les plus importantes au monde prévoient dépenser 8 milliards de dollars en recherche et développement. Les dépenses de l'industrie canadienne sont nettement insuffisantes et ne serviront qu'à la création de très petits créneaux spécialisés sur le marché mondial de l'informatique.
Au Canada, plusieurs centres de recherche industrielle et de fabrication d'ordinateurs sont situés en Ontario. Ce sont des entreprises comme Gandalf et Mitel dans la région d'Ottawa. IBM et Xerox possèdent des établissements dans la région de Toronto. D'autres installations, telles que celles de Matrox, se trouvent à Montréal, celles de Develcon à Saskatoon et celles de Myrias Research à Edmonton. LSI Logic possède des installations de fabrication à Calgary et des bureaux de conception de système un peu partout au pays.
Les grandes entreprises de télécommunication du pays ont leurs propres installations de et certaines ont également des installations de fabrication. Ces établissements se trouvent un peu partout au Canada et ont tendance à se spécialiser dans des systèmes informatiques de contrôle des communications et dans des terminaux intelligents comportant des micro-ordinateurs.
En 1987, on a installé au Canada 1 561 000 ordinateurs personnels, soit bien plus que les 25 000 autres ordinateurs. De ce total, 610 500 sont utilisés en affaires, 301 300 en éducation et 649 700 au foyer. L'importance des macro-ordinateurs ou des gros systèmes centraux a considérablement diminué. La puissance et le potentiel du soi-disant « micro-ordinateur » a permis à l'utilisateur moyen d'effectuer 90 p. 100 du traitement exigé par un ordinateur autonome, qui peut être branché à un macro-ordinateur pour accomplir des opérations trop grandes pour être traitées localement ou pour accéder à de grandes bases de données.
Une étude de 1986 sur les 100 premières sociétés informatiques conclut qu'IBM a connu une décroissance de 7 p. 100 à laquelle les fournisseurs de macro-ordinateurs ont répondu par une décroissance quasi identique de 7,1 p. 100. Par contre, le nombre de fournisseurs de petits et de moyens systèmes a enregistré une hausse de 18 p. 100. Jusqu'à la fin du XXe siècle, les services informatiques et connexes ont connu de profonds changements, et les secteurs liés à l'informatique seront d'une extrême importance pour le bien-être économique du Canada.
Quelques spécialistes ont prédit que d'ici l'an 2000, l'industrie de l'information (c'est-à-dire l'industrie des communications par ordinateur) rivaliserait avec le secteur des transports quant à sa contribution au produit intérieur brut du Canada d'ici l'an 2000.
Voir HAUTE TEHNOLOGIE; SEMICONDUCTEURS ET TRANSISTORS; ROBOTIQUE.