Isabelle Garcia Phillips | l'Encyclopédie Canadienne

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Isabelle Garcia Phillips

Isabelle Garcia Phillips, ancienne combattante de la Deuxième Guerre mondiale (née le 11 mars 1921 à New Westminster, en Colombie-Britannique; décédée le 21 août 2000 à Surrey, en Colombie-Britannique). Isabelle Garcia Phillips a été l’une des milliers de femmes canadiennes à se porter volontaire pour le service durant la Deuxième Guerre mondiale. Elle a travaillé brièvement comme riveteuse pour Boeing Aircraft of Canada durant la guerre, avant de s’enrôler dans le Service féminin de l’Armée canadienne. Elle a été l’une des rares femmes d’origine philippine à servir dans le Service féminin. Son père, Peter Garcia, a également servi dans l’Armée canadienne, tandis que son frère, Don Garcia, est éventuellement devenu une figure importante du mouvement ouvrier.

En pause pendant leur formation de masque à gaz. Chilliwack, Colombie-Britannique, janvier 1945.

Jeunesse

Isabelle Garcia Phillips naît Sophia Isabelle Garcia le 11 mars 1921 à New Westminster, en Colombie-Britannique. Elle est résidente de New Westminster de la sixième génération philippine dont les racines remontent à des familles d’immigrants philippins et insulaires du Pacifique, ainsi qu’à des peuples squamish locaux (voir Salish de la côte centrale). Son père Peter Garcia et sa mère Sadie Elizabeth Garcia (née Clarke) sont tous deux nés en Colombie-Britannique. En 1920, le couple se marie dans l’État de Washington où les proches de Peter demeurent. La première fille du couple, Sophia Isabelle, est nommée en l’honneur de la mère de Sadie, Sophie Browne, mais elle est connue sous le nom de Isabelle ou « Issie ». Le couple a ensuite cinq autres filles et trois garçons, incluant le syndicaliste Don Garcia. Isabelle Garcia grandit avec la famille élargie de sa mère dans la région de Brownsville, à Surrey. Après avoir terminé l’école primaire, elle fait son école secondaire à South Westminster et y termine sa neuvième année.

Deuxième Guerre mondiale

Avant la Deuxième Guerre mondiale, Isabelle Garcia occupe des emplois saisonniers comme l’emballage de poissons, la mise en conserve de fruits et la marinade de légumes. Toutefois, une nouvelle opportunité s’ouvre pour les résidents locaux en 1939, lorsque Boeing Aircraft of Canada construit une usine de fabrication sur Sea Island, située au milieu du delta du fleuve Fraser, à Richmond, en Colombie-Britannique. Dans cette usine, des centaines d’employés fabriquent les avions nécessaires à la guerre alors que le Canada s’y implique de plus en plus.

De nombreux employés sont des femmes qui ont été recrutées pour effectuer les travaux qui étaient réservés aux hommes auparavant. (Voir Les femmes canadiennes et la guerre.) Isabelle Garcia, qui mesure 5 pieds et 1 pouce et pèse 104 livres, est embauchée comme riveteuse à l’usine de Boeing. Tout comme Rosie la riveteuse, l’icône populaire du temps de guerre, Isabelle Garcia et ses collègues prennent le relais alors que les hommes s’enrôlent pour s’entraîner et aller combattre outre-mer. (Voir aussi Veronica Foster, « Ronnie, la fille au fusil-mitrailleur » du Canada.) Cependant, le travail est physiquement demandant et Isabelle Garcia, qui trouve que le bruit est trop fort, démissionne après six mois d’emploi.

En juillet 1944, Isabelle Garcia passe une entrevue pour un poste avec le Service féminin de l’Armée canadienne, espérant être chauffeuse. Toutefois, compte tenu de sa petite taille, elle n’obtient pas cet emploi. Déçue, elle passe les quelques mois suivants à rester la maison ou à visiter la famille, et à travailler brièvement à l’usine d’emballage de poissons. Au début de 1945, elle décide de s’enrôler dans le Service féminin de l’Armée canadienne, prête à accepter n’importe quel métier ou poste qui lui sera offert. Son père, Peter Garcia, sert également dans l’armée durant la guerre avec le Corps royal de l’intendance de l’Armée canadienne.

Crédits: Ministère de la Défense nationale canadien / Bibliothèque et Archives Canada / PA-145516 Restrictions d'utilisation: Néant. Droits d'auteur: expirés

Le 28 février 1945, Isabella Garcia est acceptée en tant que soldate et elle reçoit son numéro de matricule, le W-111595. En avril, la soldate Isabelle Garcia termine un entraînement de base de quatre semaines au camp d’entraînement du Service féminin de l’Armée canadienne à Kitchener, en Ontario, suivi d’une formation spécialisée en tant que commis à Toronto, en mai et juin. Au mois de juillet, elle est transférée à Vancouver. Cependant, après les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki au mois d’août, la guerre prend rapidement fin. Isabelle Garcia travaille en tant que commis et porteuse de courrier pour le Service féminin jusqu’à ce qu’elle reçoive officiellement son congé du service le 14 mai 1946. Elle reçoit la médaille 1939-1945, et l’Insigne du service général no 886, 840.

Les trois services féminins sont dissous en 1946 : le Service féminin de l’Armée canadienne est dissous en septembre, le Service féminin de la Marine royale du Canada est dissous au mois d’août et le Service féminin de l’Aviation royale canadienne est dissous en décembre. Ce n’est qu’en mai 1951, lors de la guerre de Corée, que les femmes peuvent à nouveau s’enrôler dans les forces armées. (Voir Femmes dans les Forces armées canadiennes.)

Après-guerre

Toutefois, Isabelle Garcia, ne s’enrôle pas à nouveau dans les forces armées. Après avoir reçu son congé du Service féminin de l’Armée canadienne, son intention est de se marier; elle ne prévoit pas se retrouver un emploi à l’extérieur du foyer, et encore moins dans l’armée. Elle épouse William Phillips et elle se consacre à la gestion de leur domicile familial de Bridgeview, à Surrey, et à l’éducation de leur fille. Isabella Garcia meurt le 21 août 2000, à l’âge de 79 ans, à Surrey. Elle est incinérée et ses restes sont placés dans une niche du Valley View Memorial Gardens de Surrey, où son époux repose également.

Le saviez-vous?
En avril 1926, Isabella Garcia a reçu une obligation de la Victoire d’un montant de 100 $ provenant d’un tirage fait par les anciens combattants du Shaughnessy Military Hospital à Vancouver. Les obligations de la Victoire étaient des prêts consentis au gouvernement par les citoyens canadiens pour financer les opérations militaires et les autres coûts en temps de guerre.