Le style de Sterbak est difficile à définir, tout comme les matériaux qu'elle utilise. Influencée à ses débuts par le minimalisme, elle choisit délibérément des matériaux souvent non conventionnels, guidée par son désir d'établir un rapport direct et frappant entre l'idée et la matière. Ainsi, elle utilise à plusieurs reprises du fil électrique, du ruban de couturière, du bifteck, ainsi que des matériaux plus traditionnels tels que le plomb, le verre et le bronze. Le résultat peut sembler menaçant et agressif, comme dans la robe électrique I Want You to Feel the Way I Do... (The Dress) (1984-85), ou témoigner d'une fraîcheur ironique, comme dans Generic Man (1987) ou Standard Lives (1988), dont le mordant est quelquefois accentué par l'utilisation de texte.
Terrain psychologique
Son sujet est le corps et, à travers le corps, l'identité. Son oeuvre explore le terrain psychologique entre la liberté et la contrainte, et de nombreuses sculptures sont conçues de façon à prolonger ou limiter le corps d'une manière quelconque. Politique sexuelle, conformisme social et mortalité font l'objet d'une observation ironique et minutieuse. D'autre part, elle invite avec compassion la volonté humaine à dépasser les limites du corps et la puissance de l'inspiration créatrice. Cependant, plus souvent qu'autrement, elle offre des résultats tout au plus ambigus, comme dans son oeuvre de jeunesse Golem: Objects as Sensations, ou son oeuvre plus récente Sisyphus II.
Sterbak, dans ses rares commentaires autobiographiques, souligne le détachement propre à l'artiste émigrée. En fin de compte, son oeuvre est anti-utopique, recherchant la complicité tacite de l'observateur dans sa triste révélation des défauts humains.
Voir aussi COURANTS ARTISTIQUES CONTEMPORAINS.