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Jonathan McCully

​Jonathan McCully, Père de la Confédération, sénateur, politicien, journaliste, avocat, enseignant (né le 25 juillet 1809 dans le comté de Cumberland, en Nouvelle-Écosse; décédé le 2 janvier 1877 à Halifax, en Nouvelle-Écosse).


Jonathan McCully, Père de la Confédération, sénateur, politicien, journaliste, avocat, enseignant (né le 25 juillet 1809 dans le comté de Cumberland, en Nouvelle-Écosse; décédé le 2 janvier 1877 à Halifax, en Nouvelle-Écosse). Jonathan McCully s’affiche comme un farouche avocat de la Confédération dans la presse de la Nouvelle-Écosse entre 1864 et 1867. Il écrit ainsi plusieurs éditoriaux en faveur de la Confédération dans le Morning Chronicle et l’Unionist and Halifax Journal d’Halifax. Il a participé à la Conférence de Charlottetown et à la Conférence de Québec en tant que membre de la délégation des Libéraux de la Nouvelle-Écosse. Après la Confédération, Jonathan McCully devient sénateur et est nommé juge à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse.

Enfance et famille

Jonathan McCully naît sur la ferme familiale de 60 hectares située dans le comté de Cumberland, en Nouvelle-Écosse. C’est le cinquième enfant d’une fratrie de neuf pour ses parents, Samuel McCully et Esther Pipes. Il fait sa scolarité dans une école ne comportant qu’une seule salle et y enseignera de 1828 à 1830 pour rassembler les fonds nécessaires à des études de droit. Charles Tupper, un des élèves de Jonathan McCully, sera premier ministre de la Nouvelle-Écosse (de 1864 à 1867). Après une formation de cinq ans, Jonathan McCully est admis au Barreau en 1837 et il ouvre alors un cabinet d’avocats à Amherst, en Nouvelle-Écosse.

En 1842, il épouse Elizabeth « Eliza » Creed, une Haligonienne de dix ans sa cadette, à l’église anglicane St. George’s. Ils auront trois enfants : un fils, Clarence, et deux filles. La famille s’installe à Halifax en 1849.

Jonathan McCully devient journaliste politique et sympathisant du Parti libéral à partir de 1837. En plus de ses activités professionnelles d’avocat, c’est un auteur et un éditeur prolifique. Il commence à écrire pour l’Acadian Recorder et devient, en 1857, éditeur du Morning Chronicle, un journal d’Halifax. Après son congédiement du Morning Chronicle, en 1865, à cause de ses opinions en faveur de la Confédération, Jonathan McCully achète le Morning Journal and Commercial Advertiser. Il le rebaptise l’Unionist and Halifax Journal et continue à écrire des articles soutenant la Confédération.

Carrière politique

En 1848, Joseph Howe, premier ministre de la Nouvelle-Écosse, nomme Jonathan McCully au Conseil législatif, un poste que McCully conservera jusqu’en 1867. Tout au long de sa carrière politique, Jonathan McCully assumera diverses responsabilités liées à la construction de voies de chemin de fer dans la province. En 1853, il est nommé juge successoral et c’est en cette qualité qu’il soutient les projets de Howe concernant le chemin de fer, notamment la construction d’une ligne reliant Halifax à Truro, en Nouvelle-Écosse. Il occupe le poste de commissaire des chemins de fer de 1854 à 1857 et dirige Nova Scotia Railway de 1860 à 1863. Ses opinions abruptes, son côté dominateur et sa réputation d’arriviste le rendent impopulaire auprès de ses collègues. Les vers suivants décrivent de manière satyrique son style de gestion à la tête de Nova Scotia Railway :

« Je suis le monarque de tout ce que j’arpente,

Nul ne peut discuter ma volonté,

Les trains passent où je le décide.

Et ils sifflent quand je leur ordonne de siffler. »

[Traduction]

Confédération

À la Conférence de Charlottetown, Jonathan McCully se dit convaincu des avantages que présente la Confédération. Cette conversion génère un certain cynisme de la part de ses collègues au sein du Conseil législatif de la Nouvelle-Écosse. Initialement, Jonathan McCully ne devait pas participer à la Conférence de Charlottetown, mais Charles Tupper le choisit comme remplaçant lorsqu’un des délégués se désiste en dernière minute. Jonathan McCully comprend les avantages sociaux et économiques dont peut bénéficier la Nouvelle-Écosse en intégrant une plus grande nation. En 1865, il écrit : « Les affaires politiques locales sont devenues une véritable mascarade […] des querelles qui ne font que diviser, […] du genre : qui sera le grand connétable de la paroisse, le premier valet du gouverneur ou le maître de cérémonie du prochain pique-nique politique. […] Les petits pays n’enfantent que de petits messieurs. »

En tant que premier ministre de la Nouvelle-Écosse, Charles Tupper apprécie le soutien de Jonathan McCully, son ancien professeur, alors qu’il doit faire face à l’opposition que manifestent les élites du milieu des affaires de la Nouvelle-Écosse à l’encontre de la Confédération. À son retour de la Conférence de Québec, Jonathan McCully écrit les mots suivants à John A. Macdonald : « Nous avons travaillé dur là-bas. Une grande partie des élites, notamment les marchands les plus riches de la ville, ne ménagent pas leur peine pour faire échec au projet. [Adams George] Archibald et McCully m’ont apporté un soutien sans faille et j’espère que nous allons pouvoir aller de l’avant ».

Voir aussi La Nouvelle-Écosse et la Confédération.

Vie ultérieure

Sir John A. Macdonald récompense Jonathan McCully d’avoir soutenu la Confédération en le nommant au Sénat, un siège que conserva McCully de 1867 à 1870. Au Sénat, Jonathan McCully est président du Comité spécial sur la Terre de Rupert, la colonie de la rivière Route et les Territoires du Nord-Ouest durant la rébellion de la rivière Rouge en 1869. En 1870, McCully est nommé juge puîné à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, un poste auquel il gagnera la reconnaissance du public pour avoir résorbé efficacement le retard accumulé dans le traitement des dossiers. Il meurt en 1877, à l’âge de 67 ans, en laissant derrière lui un important héritage de 100 000 dollars.

Héritage

La carrière de Jonathan McCully illustre l’influence qu’a eue le journalisme politique sur la Confédération. Ses éditoriaux et ses positions au sein des milieux juridiques de la Nouvelle-Écosse ont contribué à faire évoluer l’opinion publique en faveur de la Confédération.