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La Biosphère de Montréal

La Biosphère de Montréal est un musée consacré à l’environnement, exploité par la Ville de Montréal. Située dans le parc Jean‑Drapeau, sur l’île Sainte‑Hélène, il s’agit de l’un des cinq musées de la ville axés sur le monde naturel. Il est abrité à l’intérieur d’un dôme géodésique, conçu par le célèbre architecte américain Buckminster Fuller, ayant servi, à l’origine, de pavillon américain, pendant l’Expo 67. La Biosphère de Montréal est le seul musée au Canada exclusivement voué à l’éducation du public sur les enjeux environnementaux.

Expo 67

Le dôme géodésique, qui abrite aujourd’hui la Biosphère de Montréal, était à l’origine le pavillon américain de l’Exposition universelle et internationale de 1967, mieux connue sous le nom d’Expo 67, une exposition universelle, organisée à Montréal, pour célébrer le 100e anniversaire de la Confédération canadienne. Les pavillons de nombreux pays ont été démantelés. Pourtant, l’ancien président américain Lyndon Johnson a fait don du pavillon américain à la ville de Montréal, le 20 juillet 1967.

Le saviez vous?

Les expositions universelles, souvent simplement appelées « expos », sont des vitrines internationales de l’innovation. Des pays du monde entier conçoivent et meublent des pavillons qui mettent en valeur leurs réalisations culturelles et scientifiques. La première exposition universelle a eu lieu à Londres, en Angleterre, en 1851, et depuis elles sont organisées environ tous les cinq ans. Parmi les plus récentes de ces expositions, on trouve Shanghai, en 2010, Milan, en 2015, et Dubaï en 2020. Outre le dôme géodésique à Montréal, de nombreuses autres constructions emblématiques, héritées des expositions universelles, sont présentes dans diverses villes du monde, comme la tour Eiffel à Paris et le Space Needle à Seattle.


Après l’exposition de 1967, la Ville de Montréal a continué d’utiliser les pavillons et le parc des expositions pour une exposition intitulée « Terre des hommes ». Le pavillon américain est rapidement devenu un élément important de cette nouvelle exposition saisonnière, qui s’est déroulée chaque année, jusqu’en 1984. Constituant déjà un point de repère solidement ancré dans la géographie locale, le pavillon comportait un cinéma, une galerie et un espace d’exposition. Préfigurant sa future utilisation comme musée dédié à l’environnement, le pavillon américain a accueilli des expositions scientifiques et populaires sur les questions environnementales. Il abritait également des expositions botaniques et une collection d’oiseaux et de plantes rares.

Musée

Le dôme géodésique du pavillon américain est constitué d’un squelette en poutres d’acier triangulées enveloppé d’une « peau » en acrylique transparente. Lors des travaux de rénovation du 20 mai 1976, un incendie ravage cette structure. La peau acrylique brûle, mais la structure de poutres en acier ne subit aucun dommage, la construction restant debout; n’étant plus, depuis, utilisée pour des expositions, elle restera déserte au cours des 14 années suivantes.

En 1990, Montréal adopte un plan d’aménagement du parc Jean‑Drapeau et Environnement Canada signe une entente de 17,5 millions de dollars avec la Ville, pour convertir le site en musée. Cet accord stipule que le musée présentera et étudiera les écosystèmes aquatiques des Grands Lacs et du Saint‑Laurent. Il précise également qu’il encouragera l’action citoyenne en matière d’environnement. Lors de son ouverture, en 1995, la Biosphère de Montréal devient le premier musée canadien consacré à l’étude de l’eau. La conception des nouvelles structures internes du dôme est l’œuvre de l’architecte montréalais Éric Gauthier.

Environnement Canada exploite la Biosphère pendant un quart de siècle, conformément aux termes de l’entente originale avec la Ville de Montréal. En 2021, Montréal récupère l’administration du musée, qui devient l’un des cinq musées de la nature exploités par la Ville.

La Biosphère de Montréal

Dôme géodésique

Conçu par l’architecte américain Buckminster Fuller, le dôme géodésique de la Biosphère mesure 76 m de large et 62 m de haut. Bâtiment emblématique de Montréal, le New York Times l’a choisi, en 2021, parmi les 25 œuvres architecturales d’après‑guerre les plus importantes au monde.

Le dôme est un emplacement approprié pour un musée dédié à la promotion et à la protection de l’environnement. Parmi les missions qu’il s’était fixées dans la vie, Buckminster Fuller avait comme objectif d’améliorer les bâtiments d’habitation en les rendant plus efficaces et plus abordables; et il a conçu le dôme géodésique comme un moyen d’atteindre cet objectif. En effet, les conceptions « géodésiques » qui utilisent des formes simples et triangulaires pour créer des objets sphériques permettent d’abriter sous le dôme plus d’espace que toute autre structure, sans colonnes d’appui, avec, à la clé, des économies réalisées aussi bien sur les matériaux que sur les coûts. Elles permettent également une réduction des dépenses énergétiques par rapport aux espaces rectilignes, notamment parce que l’air chaud et froid peut circuler uniformément dans toute la structure.

Objectif et expositions

La Biosphère de Montréal se consacre à l’exploration des liens entre la société et l’environnement. Sa mission est d’inciter les citoyennes et les citoyens à s’impliquer activement dans les questions écologiques et environnementales. On demande, par exemple, aux personnes venues visiter l’exposition « Habitats 2067 », quels éléments permettent de bâtir, dans les villes, des quartiers durables, tandis que « Vaisseau spatial Terre » explore la philosophie environnementaliste de Buckminster Fuller. La Biosphère accueille également un belvédère, offrant une vue panoramique sur le parc Jean‑Drapeau, le Vieux‑Port de Montréal et la ville elle‑même, ainsi que des toits verts, un jardin intérieur, des murs végétalisés vivants, des installations artistiques et une fontaine. Le musée propose un laboratoire interactif conçu pour stimuler la curiosité sur la recherche environnementale, ainsi que des expositions immersives sur le changement climatique, la météorologie, le réchauffement mondial et la relation de l’humanité avec le monde naturel. La Biosphère est illuminée la nuit, comme beaucoup d’autres lieux emblématiques de Montréal.