Lanois, Daniel
Daniel Lanois. Producteur de disques, ingénieur du son, chanteur, compositeur, guitariste (Hull, Québec, 19 septembre 1951).Vie
Élevé dans une famille musicale (son père et son grand-père sont tous deux des violoneux réputés), Daniel Lanois s'installe avec sa mère à Hamilton (Ontario) en 1963, où il joue de la guitare dans des groupes rock de l'endroit (par exemple Tranquility Base). Plus tard, il accompagne en tournée plusieurs artistes folk. En 1968, il aménage avec son frère Bob un studio d'enregistrement dans la maison de sa mère, dans la petite ville voisine d'Ancaster, puis il construit et dirige de 1974 à 1985 le Grant Avenue Studio, studio recherché à Hamilton. C'est là qu'il produit au début des années 1980 des 33 tours de Martha and the Muffins (groupe où sa soeur Jocelyne joue de la guitare basse, voir M+M), de Parachute Club, de Raffi, de Ian Tyson et de plusieurs autres. Ses réalisations au studio de Grant Avenue en collaboration avec le Britannique Brian Eno, compositeur pop expérimental (notamment Apollo : Atmospheres & Soundtracks, 1983, Editions EG-ENO-5) font connaître Lanois à l'extérieur du Canada.
Après avoir vécu à Londres à la fin des années 1980, il s'installe en Nouvelle-Orléans en 1989, où il crée le Kingsway Studio. Par la suite, il construit d'autres studios dans sa maison de la communauté de Silverlake près de Los Angeles et dans un ancien cinéma d'Oxnard (Cal.).
Production d'enregistrements
« Je deviens directeur musical - et l'un des membres du groupe - lorsque je produis un album », dit Lanois à la BBC. Son premier important effort de production (en tant qu'ingénieur et producteur adjoint) est l'album The Unforgettable Fire (1984) du groupe rock irlandais U2. Son œuvre attire l'attention du chanteur britannique Peter Gabriel, qui engage Lanois pour coproduire la trame sonore du film Birdy (1984) et produire et diriger l'album So (1986). Combiné au succès commercial de So, le travail de Lanois sur The Joshua Tree (1987) de U2 fait de lui le producteur de musique rock le plus convoité.
Suivent d'importants projets tels Oh Mercy de Bob Dylan et le premier enregistrement en solo de Robbie Robertson, assurant la réputation de Lanois en tant que producteur pouvant initier d'importants changements dans la direction d'un artiste. Dans les années 1990, son approche instinctive et son son immédiatement reconnaissable contribuent au succès obtenu des enregistrements des Neville Brothers (Yellow Moon), d'Emmylou Harris (Wrecking Ball) et de Willie Nelson (Teatro). Lanois continue aussi de travailler étroitement avec U2, produisant Achtung Baby (1991), Zooropa (1993) et All That You Can't Leave Behind (2000).
De plus, Lanois produit des trames sonores populaires, avec, entre autres, celles des films Philadelphia (1993, v.f. Philadelphie), Blown Away (1994, v.f. Blown Away), Trainspotting (1996, v.f. Trainspotting), Sling Blade (1996, v.f. Sling Blade) et Good Will Hunting (1997, v.f. Le Destin de Will Hunting).
Enregistrements en tant qu'interprète
En 1989, il sort son propre album, Acadie (Opal 2-25969), recueil de chansons originales en français et en anglais, évocatrices mais sobres et marquées par le style folk (p. ex. « The Maker » et « Jolie Louise »). Il fait ensuite une tournée internationale en compagnie d'un ensemble incluant son collaborateur de longue date en studio, le pianiste et guitariste Malcolm Burn. En 1993, Lanois publie For The Beauty of Wynona (Warner Bros. 45030), qui renforce sa réputation d'auteur-compositeur particulier et d'interprète charismatique. Son album live, Cool Water (ITM 910065), est enregistré lors d'une tournée canadienne en 1993. Dix ans passent avant la parution de son album suivant en tant qu'interprète : Shine (Anti 86661) est enregistré sur plusieurs années et comprend des contributions d'anciens clients, dont Bono de U2, Emmylou Harris et le batteur jazz Brian Blade.
Prix
En tant que producteur et coproducteur, Lanois remporte des Grammy en 1987, 1992, 1997, 2000 et 2001. En 1990, il remporte le prix Juno du chanteur le plus prometteur et celui de producteur de l'année, en 1987 et 1989 avec Robbie Robertson et en 2002 avec Brian Eno. Il est intronisé au Panthéon de la musique canadienne en 2002.
Bibliographie
Peter GODDARD, « Producer's style is constantly changing », Toronto Star (27 avr. 1985).
Greg QUILL, « Daniel Lanois spins rock into gold », ibid. (8 nov. 1987).
Nicholas JENNINGS, « A musical magician at the controls », Maclean's (14 mars 1988).
Richard FLOHIL, « From producer to songwriter », CompCan, CCVL (9 nov. 1989).
Joshua KLEIN, « Daniel Lanois' Shine : Lighting the Way », Washington Post (27 avr. 2003).
Christopher O'CONNOR, « Magic and Gloss », Phoenix New Times (11 sept. 2003).