Laval
Ville au nord de Montréal délimitée par l'île Jésus. L'occupation du sol se fit dans le cadre du régime seigneurial jusqu'en 1854. La fertilité des sols orienta les habitants vers l'agriculture, mais au début du XXe siècle, le visage de l'île Jésus se modifia et les estivants découvrirent les berges des rivières ceinturant l'île. Après la Deuxième Guerre mondiale, des industries s'y fixèrent grâce à la construction de ponts. En 1965, les 14 municipalités de l'île se regroupèrent pour créer Laval. En 1991, la ville comptait une population d'environ 300 000 âmes; elle était la deuxième ville du Québec en importance au point de vue de la superficie et de la population.
À partir de 1965, la ville connut un essor économique, démographique et culturel, mais c'est particulièrement dans les années 1980 que de nombreux organismes culturels ont vu le jour. En 1991, Laval comptait plus d'une dizaine d'orchestres, choeurs, ateliers d'opéra et harmonies se produisant soit à la salle André-Mathieu du cégep Montmorency (inaugurée en 1978), à la Maison des arts de Laval (inaugurée en 1986) ou dans diverses églises et amphithéâtres de la région. On donnait également des concerts en plein air au Centre de la nature. Dans le domaine de la facture d'orgues, Laval a acquis une certaine notoriété grâce à Hellmuth Wolff; installé à Laval en 1968, il a fabriqué de nombreux instruments renommés au Canada et aux États-Unis.
L'OS de Laval, créé en 1984 sous le nom de Philharmonie de Laval et rebaptisé l'année suivante, a été dirigé par Gilbert Patenaude jusqu'en 1987, puis par Marc Fortier (1987-88) et Paul André Boivin (1988 -). Le concert inaugural, en novembre 1985, obtint un franc succès. Le nombre des concerts, établi à trois lors de la première saison, n'a cessé d'augmenter depuis. En 1987, l'orchestre fut invité par le Conseil de arts de la Communauté urbaine de Montréal à inaugurer les festivités du 20e anniversaire de Terre des hommes. En 1991, l'orchestre a commandé deux oeuvres : Suite concertante Sayat Nova de Petros Shoujounian et Sinfonirik d'Anthony Rozankovic. Parmi les solistes invités, notons Claudine Côté, Hélène Fortin, Bruno Laplante, Marc-André Hamelin, Sophie Rolland et Marie-Josée Simard. L'Orchestre de chambre de l'OS de Laval, regroupant une vingtaine de musiciens, fut créé en 1989.
Les Petits chanteurs de Laval furent fondés en 1981 par Julien Belzil et dirigés par Rolland Counoyer (1983-87) puis par Gregory Charles (1987 -). Ce choeur, composé exclusivement de voix masculines (50 enfants et 15 adultes), s'est produit aux États-Unis, en Belgique, en France, en Suisse, au Québec et en Ontario. Il a chanté avec l'OS de Laval et le Théâtre d'art lyrique de Laval. Il a participé à l'enregistrement du CD Negro Gospel Happening en 1989 (nos 5 à 10, Amplitude JACD-4015).
Le Choeur de Laval fut fondé en 1968 par son dir. Germain Lefebvre. Il a chanté sous la direction de Franz-Paul Decker, Otto-Werner Mueller, Miklós Takács, Janus Cziffra, Paul André Boivin et Jacques Lacombe. Il s'est produit au Festival international de Lanaudière, à la PDA (notamment dans Nabucco de Verdi en 1990) et dans diverses églises de la région. En 1988, il fit une tournée en France, en Autriche et en Italie. Il a enregistré en 1979 les Sept paroles du Christ de Dubois avec l'organiste Yves Godbout, la soprano Louise Le Cavelier, le ténor Paul Trépanier et la basse Roland Gosselin (SNE 504).
L'Harmonie de Laval fut créée en 1980 par Pierre Gosteau qui la dirigea jusqu'en 1982. Ses directeurs subséquents ont été Jean-Yves Hardy (1983), Alain Cazes (1984-90) et André Moisan (1990 -). Formée d'une quarantaine de musiciens, l'Harmonie a également mis sur pied un camp musical et une agence de promotion.
Le Théâtre d'art lyrique de Laval fut fondé en 1981 par Céline Bigras-Brousseau, Roger Lessard, Jacques Poissant, Jean-Louis Tremblay et Nicole Pontbriand-Beaudoin. Jean-Paul Desjardins en fut le premier dir. mus., et Gilbert Patenaude lui succéda en 1986. Les objectifs du Théâtre sont d'offrir à des chanteurs, comédiens, musiciens, metteurs en scène, chorégraphes et costumiers la possibilité de réunir leurs talents pour réaliser un spectacle de qualité; donner au public de Laval l'occasion d'assister à des représentations d'opérette et d'opéra sans avoir à se déplacer hors de la ville; et finalement, permettre à des jeunes qui se destinent à une carrière de prendre l'expérience de la scène en étant dirigés par une équipe professionnelle. Le répertoire se partage entre l'opérette (La Vie parisienne d'Offenbach, La Veuve joyeuse de Lehár) et l'opéra (Carmen de Bizet). En 1987, le Théâtre présenta deux opéras canadiens : Colas et Colinette de Joseph Quesnel et Une mesure de silence de Maurice Blackburn. La troupe s'est produite à plusieurs reprises à travers le Québec. Elle présenta en 1989 la première européenne de l'opéra Pour ces quelques arpents de neige de Patenaude, en France et en Belgique, après l'avoir créé à Laval.
L'éducation musicale a tenu une place importante dans la région lavalloise. On y trouvait en 1991 deux écoles à concentration musicale, l'école Alpha et l'école des Cèdres. Plusieurs de ces jeunes musiciens âgés de 11 à 16 ans se sont réunis pour former la Symphonie des Mille-Îles. Ce groupe instrumental, fondé en 1987 par son dir. Gilbert Patenaude, fait partie des projets spéciaux de la Commission scolaire des Mille-Îles. Patenaude dirige également, depuis sa fondation en 1988, un choeur de jeunes filles de 9 à 16 ans, l'Art qui chante au féminin. En plus d'apprendre la pose de voix, ces jeunes filles s'initient au solfège. Le choeur a présenté en 1991 l'opéra Le Paradis des chats de Vladimir Kojoukharov.
Laval est réputé pour ses corps de tambours et de clairons. Les Châtelains et Châtelaines de Laval ont remporté plusieurs championnats, dont le championnat mondial des corps de clairons, sections filles, à Denver, Col., en 1978. Ils se méritent de plus, pour la même section, les championnats internationaux en 1981 et 1982, tenus à Montréal.
Parmi les musiciens natifs de Laval, on compte Paul André Boivin, Charles-François Coron, Joseph Lajeunesse, Germaine Malépart et Edmond McMahon.