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L'encéphalopathie spongiforme bovine

L'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée « maladie de la vache folle », est une maladie progressive et fatale du système nerveux chez le bétail.

L'encéphalopathie spongiforme bovine

L'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), communément appelée « maladie de la vache folle », est une maladie progressive et fatale du système nerveux chez le bétail. Elle fait partie d'une famille de maladies apparentées qui incluent la tremblante du mouton, la maladie débilitante chronique des cerfs et des wapitis et la maladie Creutzfeldt-Jakob des humains. Bien que la cause exacte de la ESB demeure inconnue, elle est reliée à la présence d'une protéine anormale appelée « prion ». Il n'existe actuellement aucun traitement ou vaccin contre la maladie.

La BSE n'est pas contagieuse, c'est-à-dire qu'elle ne se transmet pas d'un animal vivant à un autre. On croit qu'elle se propage lorsqu'un animal vulnérable consomme de la nourriture contaminée par de la matière infectieuse. Du point de vue du contrôle de la maladie, l'une des caractéristiques du prion ESB qui pose le plus problème est qu'il n'est pas détruit à travers les processus de production d'aliments du bétail, telle la cuisson à température élevée.

L'ESB est une maladie peu ordinaire, car le temps qui s'écoule entre l'exposition d'un animal à la maladie et l'apparition des premiers symptômes cliniques varie de quatre à cinq ans. Les animaux infectés peuvent présenter différents symptômes, dont un comportement nerveux ou agressif, une posture anormale, un manque de coordination ou de la difficulté à se relever d'une position couchée, une diminution de la production laitière et une perte de poids malgré un plus fort appétit. Ces symptômes peuvent durer de deux à six mois avant que l'animal meure.

L'ESB a d'abord été identifiée et définie chez le bétail en 1986 au Royaume-Uni. Il se peut qu'il ne soit jamais possible de déterminer exactement quand et où la maladie est apparue. Certains scientifiques croient que le prion ESB provient du prion responsable de la tremblante, présent chez les moutons au Royaume-Uni depuis au moins 200 ans. Selon cette théorie, le prion de la tremblante aurait sauté d'une espèce à l'autre et affecté le bétail lorsque des abats de moutons (des restes d'animaux dépecés) ont été ajoutés à des suppléments de protéines donnés au bétail. D'autres théories continuent d'être explorées. Il n'en reste pas moins qu'à partir de 1986, le Royaume-Uni a connu une éclosion sévère d'ESB qui a atteint son maximum en 1992, avec plus de 30 000 cas.

Le premier cas d'ESB au Canada a été détecté en 1993, chez une vache de boucherie qui avait été importée du Royaume-Uni en 1987. L'animal fut abattu et des mesures additionnelles furent prises immédiatement par le gouvernement fédéral afin de limiter le risque potentiel posé par le bétail importé avant cet événement. Le premier cas d'ESB chez un animal né et élevé au Canada a été détecté en mai 2003. Depuis ce temps, 10 cas additionnels ont été répertoriés au Canada.

Le Gouvernement du Canada, à travers l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) et Santé Canada, a réagi face aux défis présentés par l'ESB en développant une série de mesures scientifiques qui sont internationalement reconnues, afin de minimiser efficacement les risques pour la santé des animaux et des humains.

Voici les principales mesures :

• En 1990, l'ESB devient une maladie à déclaration obligatoire de manière à ce que tout cas suspect d'ESB soit déclaré à un vétérinaire fédéral.

• En 1997, on interdit de donner à manger des produits protéiques d'équarrissage de ruminants (bovins, moutons, chèvres, bisons, wapitis, cerfs) à d'autres ruminants.

• Le contrôle de l'importation des produits visant à prévenir l'importation d'animaux à risque élevé et les produits animaux potentiellement infectés en provenance de d'autres pays.

• En 2003, on exige le retrait de certains tissus appelés matières à risque spécifiées (MRS) chez tous les animaux abattus destinés à la consommation humaine. Les MRS sont des tissus qui, chez les bovins atteints d'ESB, contiennent l'agent qui peut transmettre la maladie.

• La création, en 1992, d'un programme de surveillance permettant de contrôler les populations de bétail pour la présence du ESB, et d'évaluer l'efficacité des mesures de protection contre l'ESB.

• En 2007, on renforce l'interdiction frappant les aliments du bétail, en proscrivant l'utilisation de tissus MRS désignés dans la fabrication d'aliments du bétail, d'aliments pour animaux de compagnie et de fertilisants.

En mai 2007, l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE) a officiellement reconnu le Canada comme pays présentant un risque maîtrisé à l'égard de l'ESB. Ce statut reconnaît l'efficacité des mesures de surveillance, de mitigation et d'éradication qu'a adoptées le Canada. Le système de catégorisation scientifique administré par l'OIE établit un cadre pour un commerce international juste et standardisé, basé sur des mesures de protection adoptées par les 172 pays membres.

Le Gouvernement du Canada travaille de concert avec l'industrie canadienne du bétail, les gouvernements provinciaux et les professionnels de la santé animale afin d'éradiquer l'ESB du Canada.