Limite forestière
La limite forestière (voir ARBRES) atteint les plaines continentales en latitude, les hautes terres et les montagnes en altitude. Certaines essences poussent au-delà de cette limite, mais sous forme d'arbustes, jusqu'à la « limite des essences forestières ».
Facteurs d'influence
La limite des arbres est fonction du CLIMAT du SOL. Dans le Nord, elle correspond habituellement à la position modale (la plus courante) de la limite Sud du front arctique en été, et à la ligne isotherme moyenne de 10 °C en juillet. Cependant, dans les endroits où le sol est plus profond et la température plus chaude que la normale, comme dans les vallées fluviales (celle de la RIVIÈRE THELON, entre autres) ou sur les ESKERS sablonneux des hautes terres, des rubans d'arbres pénètrent profondément dans la toundra.
Essences de la limite des arbres
Les essences de la limite des arbres sont le sapin subalpin, le pin albicaule (ou à écorce blanche) et le mélèze subalpin dans les montagnes rocheuses; l'épinette noire, l'épinette blanche et le mélèze, en Alaska et dans le Nord du Canada. Des espèces apparentées d'épinette et de mélèze mêlées au bouleau et au pin blanc prolongent la limite des arbres dans toute l'Eurasie.
Limite instable
Les données sur le pollen (voir PALYNOLOGIE) et le bois fossile révèlent que la limite des arbres de ce continent a beaucoup varié dans le passé, avançant sur centaines de kilomètres durant les périodes de réchauffement et reculant vers le sud au cours des périodes de refroidissement. On connaît trois mouvements importants. Le premier a eu lieu durant l'ère tertiaire (il y a entre 65 et 1,65 million d'années) et a atteint l'île Ellesmere; plus tard, au cours de l'ère pléistocène (il y a entre 1,65 million à 10 000 ans), il a atteint la partie la plus septentrionale du Groenland, de même que l'île Meighen et l'île Banks; plus récemment, pendant l'ère holocène (il y a environ 10 000 ans), il a atteint la vallée du Mackenzie et Tuktoyaktuk (T.N-O.). Ces mouvements durent plusieurs centaines d'années.
Les changements climatiques peuvent provoquer des déplacements brusques de la limite des arbres, parce que la production de graines et la survie des jeunes plants y sont précaires. Le risque d'incendie, particulièrement grand dans les forêts de conifères durant les périodes sèches, ajouté aux coupes faites par l'homme, font qu'aujourd'hui la limite des arbres est diffuse et instable. Les lignes pointillées et la légende « Limite approximative des arbres » que l'on voit sur les cartes nationales de levés topographiques sont délibérément imprécises, en partie faute d'études suffisantes sur le terrain.