Melanie Joy Mark (également connue sous le nom Hli Haykwhl Ẃii Xsgaak), politicienne, dirigeante (née le 17 octobre 1975 à Vancouver, en Colombie-Britannique). Melanie Mark est la première femme membre des Premières Nations à être élue membre de l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique et à occuper un poste de ministre. Melanie Mark est la petite-fille de survivants des pensionnats indiens, et elle est de descendance nisga'a, gitxsan, crie, ojibwée, française et écossaise. Son nom nisga’a est Hli Haykwhl Ẃii Xsgaak, qui signifie « l’aigle qui transmet à la génération suivante ». En tant que candidate du Nouveau Parti démocratique (NPD) de gauche, Melanie Mark a été élue députée de la circonscription de Vancouver-Mount Pleasant en 2016. Elle a ensuite remporté les élections provinciales de 2017 et de 2020. Melanie Mark a parlé ouvertement des défis liés au fait de grandir dans la pauvreté, d’être élevée par une mère célibataire et du temps qu’elle a passé dans le système des familles d’accueil. En 2017, Melanie Mark a été nommée au cabinet en tant que ministre de l’Enseignement supérieur, des Compétences et de la Formation, et elle est plus tard devenue ministre du Tourisme, des Arts, de la Culture et du Sport en 2020. Elle a démissionné de son poste de députée en février 2023.
Jeunesse
Melanie Mark grandit dans la région de Vancouver-Est et dans les environs. Sa mère travaille dans une conserverie de poisson. Alors que Melanie Mark a trois ans, sa mère quitte son père en raison de violence conjugale. Il meurt plus tard d’une surdose d’héroïne dans le quartier Downtown Eastside lorsque Melanie Mark est dans sa vingtaine.
L’enfance de Melanie Mark est remplie d’adversité et de traumatismes. Elle subit de la violence physique dès l’âge de cinq en raison de la dépendance à l’alcool de sa mère (voir aussi Enfants maltraités). À l’âge de 10 ans, Melanie Mark est agressée sexuellement (voir aussi Exploitation sexuelle des enfants). Elle décrit la perte de son frère Wayne, qui a été tué par un semi-remorque alors qu’il roulait à bicyclette, comme étant l’une de ses expériences les plus traumatisantes.
À 16 ans, la mère de Melanie Mark la force à quitter son domicile. Elle dort chez des amis pendant quelque temps avant d’être placée en famille d’accueil à l’âge de 17 ans. Après que Melanie Mark ait dû quitter la maison, sa mère se tourne vers les drogues, ce qui mène à la négligence de ses frères et sœurs qui à leur tour se retrouvent placés en familles d’accueil. L’une des familles avec lesquelles Melanie Mark vit est la famille de sa tante et de son oncle et leurs six enfants. C’est à cet endroit qu’elle trouve une certaine stabilité.
Elle a souvent dit : « L’éducation et la participation aux sports sont de grands facteurs de stabilisation. » Ce sont ces facteurs qui l’ont aidée à se sortir de la pauvreté. Elle devient la première membre de la famille à obtenir son diplôme d’études secondaires et postsecondaires. Elle a à cœur de devenir policière afin d’obtenir justice pour les enfants vulnérables. À la poursuite de ce désir, Melanie Mark obtient un diplôme en criminologie au Native Education College et au Douglas College. Elle poursuit ensuite des études en sciences politiques avec une mineure en sociologie à l’Université Simon Fraser.
Défense des enfants et des jeunes
Melanie Mark est fière de son identité autochtone. Elle a écrit sur le sujet dans un essai intitulé My Life So Far, déclarant : « Je savais que j’étais Nisga'a, Gitksan, Crie, et Écossaise. Mes grands-parents parlaient la langue et j’ai grandi avec la nourriture traditionnelle comme le saumon, le cerf et les tacos autochtones. Mais je savais également que le fait d’être Autochtone n’était pas une bonne chose… J’ai appris à avoir honte de dire aux gens que j’étais Autochtone. »
Les choses commencent à changer lorsque Melanie Mark se trouve un emploi en tant qu’interprète d’art à l’aéroport international de Vancouver pour le regretté artiste haïda Bill Reid. Elle a écrit dans son essai : « Plus j’en apprenais sur la mythologie et la spiritualité autochtone, plus j’étais intriguée par l’idée d’en apprendre davantage sur ma propre histoire. » Dans sa vingtaine, Melanie Mark découvre l’histoire des horreurs que trois de ses grands-parents ont vécues dans les pensionnats indiens qu’ils ont été forcés de fréquenter.
À la lumière de ses expériences de traumatismes et de négligence, le bien-être des enfants et des jeunes devient l’inspiration pour la carrière de Melanie Mark. Elle occupe des postes de travailleuse auprès des jeunes, de défenseure des enfants et des jeunes et de coordinatrice pour Aide à l’enfance – Canada. En travaillant dans ces fonctions, elle passe des années à parler avec les enfants et les jeunes autochtones à travers le Canada qui ont été affectés par l’exploitation sexuelle. Avant d’être élue, Melanie Mark travaille au sein de l’équipe de direction du Office of the Representative for Children and Youth de la Colombie-Britannique, qui aide les jeunes à s’orienter dans le système de la protection de l’enfance et de la jeunesse.
Carrière politique
L’amélioration des politiques publiques est importante pour Melanie Mark. Elle croit pouvoir contribuer à apporter des changements systémiques sur les enjeux les plus importants pour les individus et les familles. En 2015, la députée de longue date Jenny Kwan renonce à son siège de Mount Pleasant pour se présenter aux élections fédérales canadiennes. Jenny Kwan obtient plus tard un siège à la Chambre des communes en représentant Vancouver-Est. Quelques mois plus tard, lors d’une élection partielle, Melanie Mark remporte la victoire dans ce bastion du NPD.
L’importance historique de l’élection de Melanie Mark est démontrée publiquement lorsqu’elle prête serment à l’Assemblée législative de la Colombie-Britannique, le 17 février 2016. Melanie Mark porte les insignes de la couverture à boutons de sa grand-mère Thelma Mark. Des batteurs et des chanteurs de la Nation de Nisga’a font entrer Melanie Mark, entourée de sa famille, à l’Assemblée législative selon leur protocole traditionnel.
John Horgan, l’ancien premier ministre de la Colombie-Britannique, nomme Melanie Mark au cabinet en tant que ministre de l’Enseignement supérieur, des Compétences et de la Formation en 2017. Elle devient plus tard la ministre du Tourisme, des Arts, de la Culture et du Sport, en 2020.
Au cours de ses sept années en tant que ministre, Melanie Mark met en œuvre une multitude d’initiatives et elle réduit les obstacles pour accroître l’accès à une éducation abordable. Ces initiatives priorisent l’éducation pour les communautés autochtones, les femmes, les jeunes en familles d’accueil (jeunes qui se retrouvent dans le système de la protection à l’enfance) et pour les immigrants. Sous sa direction, le ministère finance un diplôme de maîtrise de langues autochtones, et il crée le premier diplôme ainsi que l’école de droit autochtone à l’Université de Victoria. Ces changements sont effectués en réponse aux appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation. Melanie Mark supervise également la démarche visant à éliminer les intérêts sur les prêts étudiants en Colombie-Britannique, et elle introduit une exonération des frais de scolarité pour les jeunes de 19 à 26 ans qui sortent du système des foyers d’accueil.
En tant que ministre du Tourisme, des Arts, de la Culture et du Sport, Melanie Mark supervise les nombreux investissements et annonces faits par le gouvernement. Elle est ministre lorsque le gouvernement annonce le financement du Chinese Canadian Museum à Vancouver. De plus, elle participe à la préparation d'une candidature pour accueillir la Coupe du monde de la FIFA de 2026. À ce poste, elle s’implique également dans l’annonce du projet d’investissement pour reconstruire le Royal BC Museum. Selon les rapports, l’édifice n’est pas sécuritaire sur le plan sismique, il est inaccessible et a d’autres problèmes qui nécessitent des réparations. Avec un coût projeté de 789 millions de dollars, les critiques soutiennent que le projet est trop coûteux.
En février 2023, Melanie Mark annonce qu’elle se retire de la politique pour concentrer son attention sur l’éducation de ses filles, Maya et Makayla. Dans un même temps, elle révèle son diagnostic de trouble déficitaire de l’attention-hyperactivité (TDAH). Le discours de démission de Melanie Mark, qui comporte une description de son bonheur d’avoir été ministre ainsi que de son passage à l’Assemblée législative qu’elle décrit comme une « chambre de torture » fait les manchettes à travers la province. Plus précisément, Melanie Mark parle de la façon dont se déroule la période de questions et ses expériences de diffamation de la part de l’opposition. Elle déclare : « Je voulais être députée pour être une voix forte pour ma communauté… Je voulais perturber le statu quo. » Elle s’engage à continuer de promouvoir la réconciliation, et la justice économique, sociale et environnementale.