Metchosin (Colombie‑Britannique), constituée en
municipalité de district en 1984, population de 4 708 habitants (recensement de 2016), de 4 803
habitants (recensement de 2011). Le district de Metchosin est situé sur l’île de Vancouver, en surplomb du détroit de Juan de Fuca. Metchosin fait partie de
la région du Grand Victoria. De la fin des années 1800 à 1958,
un poste de quarantaine a été en activité à William Head, à Metchosin. De
nombreux immigrants, arrivant au Canada par bateau, y ont été confinés, avant d’être
autorisés à entrer au pays. Il s’agissait alors d’essayer de prévenir la
diffusion de maladies infectieuses répandues sur des bateaux surpeuplés. En
outre, de 1924 à 1956, l’île Bentinck, toute proche, abritait une léproserie.
Histoire et colonisation
Le terme Metchosin trouve son origine dans un mot de la langue des Salish
des détroits, smets‑shosin, qui signifie « l’endroit
du poisson puant » ou « l’endroit qui sent l’huile de poisson ».
Il est possible que cette appellation trouve son origine dans l’échouage d’une
baleine morte sur la plage. Sir James
Douglas, un marchand de la Compagnie
de la Baie d’Hudson qui sera, plus tard, gouverneur de l’île de
Vancouver, nomme cette région « Metchosin », l’orthographe
qui est utilisée aujourd’hui.
Des agriculteurs viennent s’installer dans la région au début des années 1850,
plantant des légumes et des arbres fruitiers et élevant des bovins laitiers,
des porcs et des moutons. L’expansion de Victoria, après la Deuxième
Guerre mondiale, conduit les résidents de Metchosin à
demander leur incorporation, en tant que municipalité de district, afin de
pouvoir maintenir leur mode de vie.
Stations
de quarantaine
En 1883, une station de quarantaine est construite à Albert Head, à
Metchosin. À l’époque, la quarantaine constitue la méthode de défense la plus
connue contre la propagation de maladies infectieuses comme le typhus, la
fièvre jaune et le choléra. Les
passagers, arrivant sur des navires, sont examinés et mis en quarantaine, pour
ces maladies infectieuses et pour d’autres, avant de pouvoir entrer au pays.
Lorsque l’on estime que la station de quarantaine d’Albert Head n’est plus
adaptée, elle est remplacée par une autre station, située à proximité, à
William Head. Le premier rapport de quarantaine à William Head remonte à 1894.
Pendant la Première
Guerre mondiale, 84 473 Chinois, membres du
Chinese Labour Corps, passent par William Head, au cours de leur périple les
menant de Chine jusqu’en France et en Belgique. Ces travailleurs chinois,
recrutés par la Grande‑Bretagne pour travailler derrière les lignes de front,
effectuent des tâches telles que le nettoyage des champs de bataille, la
construction de routes et le creusement de tranchées. De William Head, ils se
rendent jusqu’à Vancouver, où ils
embarquent dans des trains, en direction de Halifax, avant
d’effectuer la traversée par bateau jusqu’en France.
Des prisonniers de guerre, rentrant chez eux du Japon pendant la Deuxième
Guerre mondiale, sont également mis brièvement en
quarantaine à William Head, avant de rentrer au pays. La station de quarantaine
ferme ses portes en 1958. En 1959, le gouvernement ouvre l’Établissement
William Head, une prison fédérale à sécurité minimale.
Léproserie
de l’île Bentinck
Une
léproserie, remplaçant un autre établissement de ce type qui fonctionnait sur l’île
D’Arcy, au nord de Victoria, depuis 1891, est en activité
sur l’île Bentinck de 1924 à 1956. L’île de Bentinck est située juste
au sud de Metchosin et de la station de quarantaine de William Head, sur le détroit
de Juan de Fuca.
Économie
Metchosin s’efforce, encore aujourd’hui, de maintenir son caractère
rural et son développement économique est mis en œuvre prudemment. Des jardins
maraîchers y ont remplacé les fermes d’origine.
Vie culturelle
Le Metchosin Day est célébré, chaque année, le dimanche suivant la fête
du Travail. Ce jour‑là, on organise, entre autres manifestations et activités
communautaires, des concours ainsi qu’un défilé d’animaux de compagnie. Le
Metchosin Schoolhouse Museum et le Metchosin Pioneer Museum proposent des
expositions sur l’histoire des pionniers de la région. Au chapitre des arts, de
la culture et de l’éducation, la municipalité s’enorgueillit de la publication
mensuelle Metchosin Muse, ainsi que du Metchosin Arts and Cultural
Center et du Collège
du Pacifique Lester B. Pearson, un établissement
réputé à vocation internationale.