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Metropolitan-Hinterland, thèse

Metropolitan-Hinterland, thèse

La thèse qui oppose la métropole et l'arrière-pays, connue en anglais sous le titre Metropolitan-Hinterland, est une théorie qui tente d'expliquer les relations historiques entre une communauté urbaine puissante (la métropole) et le territoire qui l'entoure (l'arrière-pays), que la métropole domine par des moyens essentiellement économiques. Formulée par le spécialiste en histoire économique N.S.B. Gras dans les années 20, cette théorie est largement et continuellement utilisée en histoire du Canada, depuis les années 50, pour éclairer la croissance de pouvoir urbain, le RÉGIONALISME et l'interaction d'ensemble entre forces centrales et territoriales. Gras considère qu'il y a quatre phases qui expliquent l'accession d'une ville majeure au statut dominant de métropole. Tout d'abord, on lui confère un rôle essentiel dans la vie commerciale d'un grand territoire adjacent. Ensuite, on y concentre les activités industrielles. On poursuit en y bâtissant un réseau de transport. Enfin, elle devient un centre de services financiers qui renforcent son contrôle sur l'arrière-pays. On s'aperçoit peu à peu que ces divers éléments constituent plutôt des attributs clés dans le développement d'une métropole économique que des phases qui se succéderaient de façon linéaire. On élargit également le concept pour inclure des aspects non économiques, tels que le pouvoir politique exercé par les centres métropolitains (surtout s'ils sont aussi le siège du gouvernement) ou la situation dominante que ceux-ci occupent dans le domaine social et les secteurs de la culture et de l'information. Quelle que soit la situation, les relations entre métropoles et arrière-pays ne sont pas à sens unique, mais réciproques, génératrices d'une complémentarité tout autant que de rivalités selon des modèles complexes qui peuvent impliquer des ensembles entiers de centres urbains, tout comme des arrière-pays changeants, se chevauchant les uns les autres.