La mitrailleuse légère Bren est une arme automatique conçue en Tchécoslovaquie, avant la Deuxième Guerre mondiale. Après y avoir apporté des modifications, les armées de la Grande-Bretagne et du Commonwealth l’adoptent comme arme d’appui principale de leurs pelotons d’infanterie. La mitrailleuse Bren est utilisée dans l’Armée canadienne de 1939 aux années 1950.
Contexte
En 1935, l’Armée britannique accepte de remplacer ses mitrailleuses Lewis, de l’époque de la Première Guerre mondiale, par une mitrailleuse tchécoslovaque. Les Britanniques y apporte toutefois plusieurs modifications, notamment : changer le calibre de l’arme à .303, retirer les ailettes de refroidissement du canon et changer la crosse, le canon, le magasin et la frette de prise de gaz. Les mitrailleuses, dès lors nommées Bren, sont ensuite fabriquées à la Royal Small Arms Factory en Grande-Bretagne. L’arme tire son nom des deux premières lettres des villes où se trouvent le fabricant tchèque (Brno) et l’usine britannique (Enfield).
Conception
La mitrailleuse Bren est conçue avec un canon à emprunt de gaz et est refroidie à l’air. Avec son magasin incurvé de 30 munitions installé sur le dessus, elle peut être utilisée en mode automatique ou semi-automatique. Son canon à changement rapide peut être remplacé en quelques secondes, ce qui permet d’éviter la surchauffe et la déformation, en plus de contribuer à maintenir un certain rythme de tir. En théorie, l’arme peut tirer jusqu’à environ 500 balles par minute. En mode semi-automatique, elle a une portée efficace de 550 à 730 mètres. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le modèle original, Mark I, est modifié de manière importante à trois reprises, notamment quant à la longueur et au poids du canon.
Production
Au départ, les Britanniques produisent 300 mitrailleuses Bren par semaine, mais augmentent leur production hebdomadaire à 400 après le début de la guerre en 1939. En 1943, la production atteint 1 000 unités par semaine. Au Canada, l’entreprise John Inglis and Company commence à produire des mitrailleuses Bren en 1940. En 1943, 60 % de toute la fabrication de ces armes a lieu au Canada.
Le saviez-vous?
Bon nombre des mitrailleuses Bren d’un calibre de 7,92 mm fabriquées au Canada ont été utilisées par les troupes nationalistes chinoises.
Utilisation
Chacune des trois sections des pelotons d’infanterie est armée de mitrailleuses Bren. Les sections sont alors divisées en deux groupes. Le premier, composé de la majorité de la section (normalement huit soldats), est armé de fusils, tandis que l’autre, formé de deux hommes, est responsable de la mitrailleuse. Dans le deuxième groupe, le tireur (homme no 1) est responsable de porter et d’activer l’arme, tandis que son assistant (homme no 2) doit changer et porter les magasins, normalement dans des étuis utilitaires, en plus de transporter un canon de rechange et une boîte à outils. Les soldats du groupe armé de fusils transportent aussi des magasins remplis. De plus, chaque bataillon d’infanterie est associé à un peloton de porte-mitrailleuse équipé de 13 porteurs universels (aussi appelés chenillettes porte-Bren), tous équipés d’une mitrailleuse Bren.
La mitrailleuse Bren est idéalement utilisée au sol, sur un bipied. Un soldat peut toutefois aussi la manier, avec moins de précision, en la posant sur son épaule ou sa hanche. Les soldats l’utilisent généralement en mode automatique, en rafales de deux ou trois coups. Bien qu’elle soit généralement destinée à offrir du soutien terrestre, la mitrailleuse Bren peut aussi être déchargée contre les avions. Il existe d’ailleurs un affût antiaérien spécial pour la mitrailleuse Bren, normalement associé à un chargeur à tambour grande capacité.
À son époque, la mitrailleuse Bren est l’une des mitrailleuses légères les plus utilisées. Bien des gens la considèrent d’ailleurs comme la meilleure en son genre. Dans les années 1950, le Canada la remplace par le FN C2. (Voir Fusil FN C1.)