Article

Monument

Le monument est en général une construction autoportante, assez imposante et souvent ornée, dont la fonction principale est la commémoration de personnes, d'événements ou de concepts estimés suffisamment importants pour mériter un hommage public, visible et permanent.
Monument de Macdonald
Monument de sir John A. Macdonald sur la Colline du Parlement, à Ottawa (photo de T. Atkinson).
Brock
Le Brock's Monument d'origine, à Queenston, au Haut-Canada, vers 1830 (avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/C-12618).
Parc commémoratif de la guerre à Ottawa
Le parc commémoratif de la guerre à Ottawa a été érigé à la mémoire des aviateurs morts au cours de la Deuxième Guerre mondiale, qui n'ont pas de lieu de repos connu (avec la permission de la Commission canadienne du tourisme).

Monument

Le monument est en général une construction autoportante, assez imposante et souvent ornée, dont la fonction principale est la commémoration de personnes, d'événements ou de concepts estimés suffisamment importants pour mériter un hommage public, visible et permanent.

Avant la Confédération

Avant la Confédération (1867), le pays ne compte qu'un nombre restreint de monuments publics importants. La majorité de ceux-ci est dédiée à des rois (Louis XIV à Québec en 1686 et George III à Montréal en 1773) ou à des héros militaires, comme la colonne consacrée à l'amiral Nelson (Montréal, 1809), l'obélisque honorant conjointement WOLFE et MONTCALM (Québec, 1828) et l'imposant monument commémoratif de sir Isaac BROCK (Queenston Heights, Haut-Canada, construit vers 1830). Cependant, tous ne sont pas demeurés intacts : le monument en l'honneur de George III, par exemple, aurait été détruit délibérément vers 1775. Le premier monument dédié à Brock a été la cible, à deux reprises, de saboteurs reliés aux Rébellions de 1837. Lors de la deuxième attaque, en 1840, des explosifs l'endommagent gravement, menant ainsi à sa reconstruction en 1853.

De la Confédération jusqu'à son centenaire (1857-1967)

Dans les 100 ans qui suivent la Confédération, les monuments portent de plus en plus sur la commémoration de personnes spécifiques, particulièrement sur celles qui font l'histoire politique et culturelle du Canada. Dans toutes les villes du pays, ainsi que dans les capitales fédérale et provinciales, on édifie, par exemple, des monuments aux premiers explorateurs et aux premiers ministres fédéraux, aux pionniers et aux premiers ministres provinciaux, et à des citoyens remarquables de tous les milieux. Ce changement d'orientation s'accompagne d'un changement de format : les monuments architecturaux qui prédominent avant la Confédération cèdent graduellement la place (jamais entièrement, toutefois) aux statues de bronze, tandis que les sculpteurs professionnels, qui sont de plus en plus souvent d'origine canadienne, supplantent peu à peu les officiers, les ingénieurs et les architectes militaires qui avaient conçu les monuments antérieurs. On assiste même à une tentative visant à créer une version canadienne de la statue de la Liberté : quand le projet d'un colossal « Ange de la Bienvenue et de la Paix » à Québec échoue, le gouvernement fédéral décide plutôt d'édifier un monument imposant dédié à Madeleine de Verchères, à Verchères, au Québec, qui est destiné à accueillir et à inspirer les nouveaux immigrants qui arrivent au Canada par le fleuve Saint-Laurent.

Le monument aux morts

Le monument aux combattants de la Première Guerre mondiale est de loin le plus répandu au Canada. Peu nombreux, les monuments en l'honneur des morts de la Rébellion du Nord-Ouest et de la guerre des Boers sont souvent très ornés. Toutefois, après la Deuxième Guerre mondiale, on préfère dédier des installations qui servent réellement la communauté, telles que les centres sportifs. (L'Ottawa Memorial, érigé par la Commonwealth War Graves Commission en mémoire des aviateurs morts durant la Deuxième Guerre mondiale et qui n'ont pas tombe connue, est une exception importante.)

Par contraste, les monuments aux morts de la Première Guerre mondiale érigés dans tout le Canada sont plus nombreux et varient beaucoup de formes. Du simple cairn ou du cénotaphe en pierre de taille jusqu'aux arcs, aux portes monumentales et aux tours, ils vont des avenues bordées d'arbres jusqu'aux personnages féminins ailés qui tendent des couronnes de laurier, en signe de victoire, aux soldats en tenue. Le monument le plus commun, cependant, représente un soldat en bronze ou en pierre, souvent édifié près d'une gare de chemin de fer d'où tant de jeunes hommes sont partis.

Le monument en transition (1967 à aujourd'hui)

Bien qu'on érige encore quelques monuments traditionnels durant les années 60 et 70, comme la statue de Louis Saint-Laurent à Ottawa et celle de la reine Élisabeth II à Winnipeg, on note une plus grande tendance à innover dans le style et dans la signification. À l'occasion, on adapte des styles artistiques expérimentaux utilisés généralement dans l'ART DES LIEUX PUBLICS et les SCULPTURES extérieures à des fins commémoratives (avec des réactions publiques variables), comme dans les monuments en l'honneur de Louis RIEL à Regina et à Winnipeg, ou dans les séries de jalons spéciaux érigés par Environnement Canada en l'honneur de personnalités telles que Vilhjalmur STEFANSSON (à Arnes, au Manitoba), le très honorable Alexander MACKENZIE (à Sarnia, en Ontario) ou le capitaine George VANCOUVER (à Vancouver).

Un nouveau type de monument se répand. De grande taille et d'inspiration symbolique, il est habituellement coloré, présente un motif facilement reconnaissable et est fait de matériaux inhabituels (p. ex., le Pysanka à Vegreville, en Alberta, et le Canada Goose à Wawa, en Ontario). Dans les années 80, cependant, une autre tendance émerge avec l'érection de monuments tels que la fontaine Guelph en l'honneur de la famille ou les bustes de John DIEFENBAKER et de Terry FOX à Ottawa. De nombreuses communautés canadiennes expriment ainsi leur désir d'honorer les valeurs traditionnelles de façon traditionnelle. Voir aussi LIEU HISTORIQUE.