Moresby-Sud, secteur
D'une superficie de 1495 km2, le secteur Moresby-Sud est un archipel sauvage des HAIDA GWAII (incluant l'île Moresby au sud de la péninsule Tangil) et fait partie d'une zone protégée de la RÉSERVE DU PARC NATIONAL GWAII HAANAS. Le décor de Moresby-Sud, ou Gwaii Haanas comme l'appellent les HAÏDAS, est magnifique. En été, on peut y pratiquer la voile et le kayak dans les passages abrités de sa côte est, escalader les monts San Cristoval et visiter les ruines des villages haïdas en cèdre, particulièrement celui de Ninstints, (Sgang Gwaay llnagaay) dans l'ÎLE ANTHONY.Écologie
D'anciennes forêts de cèdres et d'épinettes abritent des mousses et des sous-espèces animales rares, preuve que l'endroit était épargné par la glaciation dans le Pacifique Nord il y a environ 10 000 à 75 000 ans. La vie maritime foisonne dans sa zone intertidale. D'énormes colonies d'oiseaux marins se trouvent sur l'eau, et leurs prédateurs rapaces sont nichés dans des aires avoisinantes. Des colonies d'otaries vivent sur les rochers et les îlots, et des grosses baleines migrent en passant par le DÉTROIT D'HÉCATE.
Historique
Ce décor sauvage, secoué par des orages, a été habité durant de nombreux siècles. Lorsque les premiers Européens sont arrivés, en 1789, il existait déjà 40 villages et campements haïdas dans la région de Gwaii Haanas. Les contacts commerciaux entre les Européens et la population, notamment pour la traite de la fourrure de LOUTRE DE MER, ont engendré des épidémies de PETITE VÉROLE qui ont décimé la population de la région. Par la suite, des industries extractives s'y sont établies.
À partir de 1906, on exploite par intermittence des mines de cuivre à Jedway et à Ikeda. Une station de dépeçage de baleines opère à Rose Harbour de 1910 à 1948 et, aux environs de 1925, une exploitation forestière utilise des camions-remorques sur les pentes situées en bord de mer. En 1958, la Colombie-Britannique accorde à une compagnie forestière un permis de coupe de bois sur 56 168 ha du secteur de Moresby-Sud. La coupe à blanc se pratique depuis 1975 sur l'île Lyell.
L'entente de 1988 entre le Canada et la Colombie-Britannique au sujet du parc national est conclue après 13 ans de controverse, voire de désobéissance civile en ce qui concerne l'interdiction de couper du bois. Les 106 millions de dollars investis par le Canada compensent l'annulation de baux et le travail perdu et servent à subventionner des installations comme les camps de base des gardiens haïdas. Cet argent contribue également à développer le tourisme à Haida Gwaii.
La nation haïda revendique la possession entière des îles en 1984. Le 10 novembre 1997, alors que cette revendication n'était toujours pas réglée, un tribunal de la Colombie-Britannique décide que, tant que cette revendication resterait en suspens, les Haïdas ont le droit d'exploiter les ressources naturelles des îles. Cette décision renverse une précédente décision qui avait autorisé une entente entre le gouvernement de la Colombie-Britannique et MACMILLAN BLOEDEL, accordant à ce dernier le droit exclusif d'exploiter les forêts de Haida Gwaii et de certains secteurs de l'ÎLE DE VANCOUVER.