William Murray a servi avec une unité britannique, le 54e escadron du Field Park, pendant la guerre de Corée.
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Transcription
Quand je suis arrivé là-bas, j’ai été affecté à une unité britannique appelée le 54e escadron du Field Park. Le Field Park c’était du matériel, le matériel des gens du génie, des ponts, des mines. La troupe Dog était là-bas avec nous et le matériel lourd. Et je suis allé à – ils avaient trois – c’était une unité britannique et ils avaient trois camions de transport et à benne de deux tonnes et demie américains, vous pouviez mettre une cloison pour en faire des camions benne. Quand c’était un camion de transport, on pouvait tout baisser et utiliser toute la surface de la remorque. Et c’est pour ça que j’étais là-bas, c’était pour conduire un de ces camions, et j’ai fait ça pendant trois mois. On apportait le matériel à l’infanterie.
On était tous frères à l’époque. Nos conditions de vie n’étaient pas des meilleures. En fait, notre campement était installé dans un ancien cimetière, un cimetière coréen. Et il y avait toujours des tombes évidemment. On n’avait pas toujours ce qu’il y avait de mieux, mais on faisait avec.
Sur la colline 355, c’était à l’arrière et ça descendait jusqu’au filet, les Patricias [le régiment Princess Patricia’s Canadian Light Infantry] était sur le filet et il y avait ce qu’ils appelaient une route camouflée. Ce sont les Canadiens qui l’avaient construite en fait. C’était une route qui descendait de la montagne, avec des filets de camouflage par dessus. Mais sur les derniers 800 mètres de l’autre côté du couloir environ, il n’y avait pas de camouflage et c’est là qu’ils engageaient le combat quand vous traversiez par là, avec des mortiers, etc. Et moi je devais aller là-bas très souvent parce que je transportais l’équipement lourd et le commandant de la force, il fallait qu’il voie toutes les routes et c’est lui qui s’occupait de ça.
Dans nos camps de base, on avait ce qu’ils appelaient des « boys ». Il n’y avait pas d’écoles ou quoi que ce soit là-bas, alors les gamins qui avaient dix, douze, treize ans, ils faisaient les lits et ce genre de choses, ils travaillaient à la cuisine et tout ça. Et ce qu’on faisait avec eux, on les ramenait chez eux au village le vendredi soir, et puis le dimanche soir on repassait les chercher. Alors on faisait une razzia dans la cuisine juste avant pour qu’ils aient de la nourriture à remporter chez eux. Et on les payait avec de la monnaie coréenne.
Ce qui faisait vraiment de la peine là-bas, c’était les enfants, de voir les enfants, et les mamans. Ils n’avaient rien. Les enfants mendiaient tout le temps et je n’ai jamais vu un soldat leur refuser sa boîte repas. Un soldat préférait toujours voir l’enfant manger son repas à sa place. Parce que nous, on savait qu’on en aurait un autre plus tard, ce qui n’était pas le cas de l’enfant. Et ça faisait vraiment de la peine, les enfants, de les voir comme ça.