Aimee Marie Ange "Amy" Vetters (née Guite) (source primaire) | l'Encyclopédie Canadienne

Project Mémoire

Aimee Marie Ange "Amy" Vetters (née Guite) (source primaire)

Ce témoignage fait partie de l’archive du Projet mémoire

Aimée Marie Ange « Amy » Vetters (née Guite) a servi dans l’Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Voici son témoignage.

Prenez note que les sources primaires du Projet Mémoire abordent des témoignages personnels qui reflètent les interprétations de l'orateur. Les témoignages ne reflètent pas nécessairement les opinions du Projet Mémoire ou de Historica Canada.

Marie Vetters
Marie Vetters
Marie Aimée Vetters quand elle s'est enrôlée dans les Forces de l'air en 1942.
Marie Vetters
Marie Vetters
Marie Vetters
Déclaration de gratification de service de guerre, 8 mars 1946.
Marie Vetters
Marie Vetters
Marie Vetters
Rapport personnel de la Force de l'Air Royale Canadienne, 11 janvier 1946.
Marie Vetters
Marie Vetters
Marie Vetters
Marie Vetters avec deux officiers RCMP à la légion de Turner Valley le 11 novembre 2008.
Marie Vetters
Bon, Toronto, j’étais à peu près la seule française là-bas qui parlait le français mais pas très bien l’anglais.

Transcription

Je suis née à New Richmond, dans le comté de Bonaventure, au Québec, le 10 septembre 1923. Tout d’abord, j’ai perdu ma mère à un très jeune âge. Ensuite, j’ai perdu mon père et mon frère, qui se sont noyés. Ensuite, je suis allée à Campbellton, au Nouveau-Brunswick, et j’ai suivi des cours d’anglais, après avoir terminé mes cours de français au Québec. Je suis rentrée chez moi l’été et je suis allée vivre avec l’une de mes sœurs un certain temps. À Donnacona, je travaillais au restaurant pendant l’été et un aviateur est venu me voir et m’a demandé pourquoi je ne me joignais pas à l’aviation. Je n’avais jamais vu d’aviateur et je ne connaissais rien du service militaire. Il m’en manquait des bouts, il faut croire! Je me suis dit que c’était sûrement mieux que de travailler dans un restaurant pendant l’été. Un de mes collègues m’a emmenée à Québec, au Château Frontenac, et je me suis enrôlée. C’était le jour de mon anniversaire, j’avais 19 ans. Au Château, après m’être enrôlée, j’ai croisé le copain d’une de mes sœurs qui était infirmière à Québec, une grosse pointure. Il lui a dit qu’il m’avait vue et qu’il ne savait pas ce que je faisais au Château Frontenac. Ma sœur a essayé de m’arrêter. Mais on lui a dit que j’avais 19 ans et qu’elle ne pouvait rien y faire. On m’a envoyée à Toronto. À Toronto, j’étais à peu près la seule francophone et je ne parlais pas très bien anglais. Mais ma grand-mère était anglaise et ma belle-mère était irlandaise. J’aurais donc dû connaître un peu d’anglais! On nous a fait passer des examens et j’ai grandement peiné parce que c’était en anglais. Une seule fille a eu un résultat inférieur au mien. Je n’arrivais pas à voir mes erreurs parce que je ne comprenais rien. Mais je m’en suis bien sortie par la suite. On m’a ensuite envoyée à Halifax. À partir de là, toutes les filles qui n’avaient pas de formation ont été placées dans la cuisine ou autre jusqu’à ce qu’elles soient affectées à un poste. Là-bas on a voulu me nommer caporale et me confier la responsabilité de toutes les filles, mais ça ne m’intéressait pas. J’ai été réaffectée à la poste. C’était mieux que d’être caporale. Je me suis liée d’amitié avec tout le monde. La première était une petite Chinoise de Vancouver. C’était quand je suis arrivée, à Moncton. Pour une quelconque raison, cette Jean Lee et moi avons commencé à suivre des cours de piano dans un couvent à Halifax. C’étaient les mêmes religieuses qui m’avaient enseigné lorsque j’étais enfant. Jean Lee et moi avons donc appris à jouer du piano. Elle est beaucoup plus intelligente que moi, elle y arrivait vraiment bien. J’ai eu une autre meilleure amie, de Terre-Neuve cette fois-ci, Ruth Roberts. Elle était pentecôtiste; pour une raison ou une autre, partout où nous allions, il y avait un lieu catholique et un lieu protestant séparés par un couloir. J’y allais à midi pour faire mes prières, pour passer un peu de temps, parce qu’on en vient à se sentir seul. J’ai commencé à aller la voir chanter. Vu que j’ai de bonnes oreilles, j’ai été capable d’apprendre les chansons juste à les entendre. Ensuite, je rentrais à la maison et j’avais une sœur aînée qui enseignait l’anglais (j’avais en fait plus d’une sœur, six sœurs et cinq frères, et j’étais la cadette). Une fois, je suis allée voir ma sœur et j’ai chanté une chanson. Ma sœur m’a demandé où j’avais appris cette chanson. C’était de mon amie, la pentecôtiste!