Océanographie arctique
L'étude de l'océanographie renseigne sur l'origine, la composition et les mouvements des eaux marines; sur les bassins océaniques (voir Océan); sur les interactions avec l'atmosphère; et sur les organismes vivants de la mer, c'est-à-dire les végétaux et les niveaux successifs d'animaux qui s'en nourrissent (voir Flore marine côtière). Les mers de l'Arctique canadien (dans ce texte, celles qui vont de la mer du Labrador à l'est à la mer de Beaufort à l'ouest) sont recouvertes de glace durant plus de la moitié de l'année. L'eau de surface, froide, constituée de la couche supérieure de 200 à 300 m de l'océan Arctique, s'écoule du bassin arctique par l'archipel arctique canadien et entre le Canada et le Groenland, vers l'océan Atlantique. Dans la baie de Baffin, le détroit de Davis et les régions environnantes, elle se mélange avec l'eau plus chaude de l'Atlantique pour former l'eau subarctique.
Le Subarctique couvre une zone relativement étendue dans l'Est du Canada. Son équivalent de l'Ouest, formé du point de rencontre entre les eaux du Pacifique et de l'Arctique, ne forme qu'une étroite bande le long de la côte de la mer de Beaufort (voir Eaux littorales). Les renseignements océanographiques sur l'Arctique proviennent de nombreux utilisateurs dont les navigateurs, les chasseurs et les pêcheurs, les exploiteurs de mines et de champs pétrolifères, les commerçants et les climatologues.
). Les renseignements océanographiques sur l'Arctique proviennent de nombreux utilisateurs dont les navigateurs, les chasseurs et les pêcheurs, les exploiteurs de mines et de champs pétrolifères, les commerçants et les climatologues.Hachey), appuyée par le gouvernement fédéral, fournit le premier compte rendu approfondi des courants et de l'océanographie physique générale de l'Arctique canadien (voir Industrie océanographique).
En 1948, le gouvernement canadien, conscient de la nécessité d'accroître les efforts du pays dans la recherche sur l'Arctique, fonde les Eastern Arctic Investigations (maintenant la Station de biologie arctique de Sainte-Anne-de-Bellevue, au Québec). Le navire de recherche Calanus, long de 15 m, est construit en Nouvelle-Écosse en 1948 et un programme, axé sur l'océanographie biologique, est lancé dans l'Arctique de l'Est. M.J. Dunbar est chargé du levé. Dans l'Arctique de l'Ouest. G.L. Pickard participe, en 1949, à un programme dans les mers de Béring et des Tchouktches avec le Naval Electronics Laboratory des États-Unis.
La recherche, menée en collaboration avec les océanographes américains, commence au début des années 50 dans la mer de Beaufort. W.M. Maxwell, du Conseil de recherches pour la défense, joue un rôle important dans ces travaux de recherche et de levé. En 1954, le NCSM Labrador termine une croisière qui relie l'Arctique de l'Est à l'Arctique de l'Ouest par le passage du Nord-Ouest, culminant en une circumnavigation de l'Amérique du Nord. Une série de croisières dans l'Arctique de l'Est s'ensuit.
Le Projet d'étude du plateau continental polaire commence en 1959, englobant un large éventail de projets de recherche dans l'Arctique, y compris l'océanographie. Cette organisation fournit encore un service inestimable. Pendant la même décennie, des océanographes canadiens et américains se rejoignent sur la station de recherche de l'île de glace T-3 dans l'océan Arctique. Le Groupe de recherche sur la mer englacée, basé à l'Institute of Ocean Sciences de Victoria, entament ses travaux au début des années 60. À la même époque, l'Institut océanographique de Bedford participe aux levés océanographiques de l'Arctique de l'Est et de l'Arctique central et, en 1969 et 1970, poursuit ses travaux lors de la croisière de l'Hudson, plus spectaculaire, autour des Amériques. Une partie de cette croisière a lieu dans la mer de Beaufort.
L'Hudson (construit en 1963) est le premier navire canadien spécialement conçu pour la recherche océanographique. Par la suite, l'Institut de Bedford effectue, à partir d'un navire, des études multidisciplinaires dans l'Arctique de l'Est.
Les années 70 marquent le début d'une période d'études océanographiques encouragée, en partie au moins, par la question des effets possibles de l'exploration du pétrole et gaz naturel sur l'environnement. Ces études portent sur les effets des courants et des vagues océaniques et de la glace marine sur les vaisseaux et les installations fixes, et réciproquement sur l'impact des navires et des lieux de forage sur l'environnement (p. ex. les conséquences des déversements de pétrole sur le biote des mers arctiques). Pendant cette période, la recherche océanographique commence à être financée sur une vaste échelle par des sources non gouvernementales, alors que les conseillers privés sont de plus en plus nombreux à faire leur apparition dans un domaine jusque-là occupé en grande partie par des chercheurs commandités par le gouvernement.
La première étude importante de cette nouvelle ère est le projet de la mer de Beaufort, commandité conjointement par le gouvernement et l'industrie pétrolière et chapeautant quelque 40 projets traitant de toute les branches de l'océanographie. D'autres études suivent, dont le programme d'études de l'environnement marin dans l'Est de l'Arctique (CEMMAO), dans la baie de Baffin et le détroit de Davis, le programme d'études biologiques au large des côtes du Labrador et le programme de déversement de pétrole à l'île de Baffin.
Au cours des années ultérieures, les océanographes canadiens participent à un grand nombre d'études sur l'Arctique à l'extérieur des eaux canadiennes, la plupart d'entre elles étant des entreprises coopératives internationales. Parmi elles, citons ECDGA (Étude conjointe de la dynamique des glaces de l'Arctique), un programme océanographique canado-américain dans la mer de Beaufort; LOREX (étude de la dorsale Lomonosov); FRAM (une série d'études nommées d'après le vaisseau de l'explorateur de l'Arctique, Fridtjof Nansen); EUBEX (relevé du bassin eurasien) et CESAR (expédition canadienne d'étude de la dorsale Alpha), toutes situées dans le bassin arctique; et MIZEX (expérience relative à la couche de glace marginale), regroupant plusieurs pays au large des côtes du Groenland de l'Est et de l'Alaska.