La rivière Saint-Maurice (dite le Saint-Maurice) coule sur 563 km. Le Saint-Maurice prend sa source à la limite des bassins versants de la baie d'Hudson et de l'Atlantique, en amont du Réservoir Gouin, à 200 km à l'ouest du Lac Saint-Jean, au Québec. Il draine un bassin de 16 700 km2. Après le confluent de la rivière Manouane, il alimente le réservoir Blanc, puis reçoit les rivières Vermillon, la Trenche, la Croche, Matawin et Mékinac. Il construit un delta, composé de trois îles, dans le fleuve Saint-Laurent, à Trois-Rivières - Cap-de-la-Madeleine.
Le haut Saint-Maurice s'écoule dans une vallée retouchée par l'érosion glaciaire. Son tracé anguleux est commandé par des failles dans les roches précambriennes. En aval de la Tuque, le moyen Saint-Maurice est encaissé dans des argiles marines et des sables fluviatiles. Il est bordé de terrasses et traverse des constructions morainiques.
Le bas Saint-Maurice commence à la sortie des Laurentides, aux Grandes Piles. C'est une rivière, au débit de 900 m3/s, encaissée dans des dépôts glaciaires, marins et deltaïques affectés par de vastes glissements de terrain. Elle est aménagée par des barrages à l'emplacement d'anciens rapides à Grand-Mère, Shawinigan et la Gabelle.
Elle servit de voie de pénétration du IIe au XVIIe siècles, comme en témoignent plusieurs sites paléo-indiens. En 1535, Jacques Cartier la nomme « rivière de Fouez » . Les trois chenaux deltaïques de son embouchure sont à l'origine du nom de la ville de Trois-Rivières, fondée en 1634 par Laviolette pour favoriser la traite des fourrures. Le « fleuve du Saint-Maurice » aurait été nommé d'après le prénom de Maurice Poulin de Francheville, postérieurement à 1668.
Le minerai de fer des marais de la Basse Mauricie est exploité dès 1737 au site historique des Vieilles-Forges et dans diverses fonderies locales jusqu'en 1908 (voir Les Forges Saint-Maurice).
Le haut Saint-Maurice est exploré en 1828. Le flottage du bois et l'énergie hydroélectrique favorisent l'implantation d'usines de pâtes à papier et de chimie à Grand-Mère et Shawinigan, fondées en 1890 et 1900. En haute Mauricie, les autochtones attikameks habitent les villages de Manouane, de Weymontachingue et d'Obedjwan. Le parc naturel de la Mauricie est devenu un lieu touristique réputé.