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Sheila Watt-Cloutier

Sheila Watt-Cloutier (née Watt), officier de l’Ordre du Canada, activiste en droits de la personne et en droits ancestraux, militante de la conservation de la culture, politicienne, auteure et éducatrice (née le 2 décembre 1953 à Old Fort Chimo, Québec). Sheila Watt-Cloutier est une représentante politique inuite respectée, qui a acquis une renommée et une reconnaissance à l’échelle internationale dans le domaine du militantisme en faveur des droits, de la sensibilisation à l’environnement et au changement climatique, et de la justice sociale.
Sheila Watt-Cloutier
L'ancien secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies Ban Ki-moon (à gauche) remet en 2007 à Sheila Watt-Cloutier le prix Mahbub ul Haq pour l'excellence dans le développement humain au siège de l'ONU à New York.
Sheila Watt-Cloutier

Jeunesse

Sheila Watt-Cloutier (née Watt) naît dans une petite communauté inuite soudée du Nunavik (dans le nord du Québec) en 1953. Sa mère, Daisy Watt (1921-2002) est une interprète, une guérisseuse et une aînée inuite respectée. Son père, George Kornelson, est un qallunaaq (un Blanc) qui travaille dans le Nord dans les années 1950. Lorsqu’elle est enfant, Sheila Watt-Cloutier ne voit jamais son père.

Baptisée selon la religion anglicane, elle va à l’église et tisse des liens affectifs avec des responsables religieux qui œuvrent au sein de la communauté. Jusqu’à ses quatre ans, la famille de Sheila Watt-Cloutier vit dans l’ancien poste de traite de la Compagnie d​e la Baie d’Hudson (CBH) désigné sous le nom d’Old Fort Chimo (maintenant Kuujjuaq). En 1956, la famille déménage à New Fort Chimo, une ancienne base militaire américaine.

Pendant les dix premières années de sa vie, elle est élevée par sa mère et sa grand-mère maternelle, qui travaille comme employée de maison à la CBH. Le grand-père maternel de Sheila, William Watt, un employé écossais de la CBH, doit quitter sa grand-mère, sa mère et huit autres membres de la famille inuite lorsqu’il est muté par la compagnie. Cet événement est une conséquence tragique et pernicieuse de l’explorat​ion arctique européenne et de la colonisation des peuples autochtones.

Sheila Watt-Cloutier déclarera que les femmes célibataires actives qui l’ont élevée ont été pour elle des modèles d’ingéniosité. La vie en Arctique est particulièrement difficile, car la plupart des membres de sa communauté vivent selon le mode de vie traditionnel des Inuits et, par conséquent, dépendent d’un homme plus âgé pour la pêche et la chasse. Cependant, les femmes Watt surmontent ces conditions, assurant une existence confortable et une vie décente à leurs enfants dans un monde qui change rapidement.

En tant que jeune inuite, Sheila Watt-Cloutier vit selon les coutumes arctiques, c’est-à-dire qu’elle est élevée dans la tradition des rôles dévolus à la femme, tels que la préparation de la nourriture et des animaux, et la confection des vêtements. Le transport en traîneau à chiens (qamutik) reste la principale source de mobilité et de subsistance pour les familles de l’Arctique jusque dans les années 1950 et 1960, la chasse et la pêche sur glace jouant un rôle primordial dans la stratégie de survie des Inuits pendant les longs hivers et les courts étés, plus doux. Pendant son enfance, son peuple vit dans une réalité où « tout importe et tout est relié ». Ces expériences forgent ses convictions en tant que politicienne, activiste et dirigeante communautaire.

Éducation

À l’âge de 10 ans, Sheila Watt-Cloutier, excellente élève, est choisie par le gouve​rnement fédéral pour participer à un programme éducatif dans le sud du Canada. Même si elle a déjà quitté sa communauté inuite étant enfant (lors d’un séjour à l’hôpital et lors de voyages), elle n’est jamais partie aussi longtemps. Elle raconte qu’elle a vécu une arrivée traumatisante dans une famille blanche d’un village isolé de la Nouvelle-Écosse. Enfant dans un endroit étranger, elle s’ennuie de sa maison, de sa famille et de sa culture. Elle persévère, apprend l’anglais et se montre douée pour les études. Mais ceci se fait au détriment de la culture inuite et de la langue inuktitut, et elle ne tarde pas à se poser des questions sur sa propre identité.

Lorsqu’elle a 12 ans, des fonctionnaires du gouvernement la font déménager à Churchill, Manitoba, où elle poursuit ses études au Churchill Vocational Centre. Cette école prône un enseignement professionnel en fonction du sexe : les filles apprennent la cuisine, les tâches ménagères et la couture, alors que les garçons s’initient à la soudure, à la mécanique et à la charpenterie. Grâce à ses aptitudes scolaires, Sheila Watt-Cloutier intègre une filière d’études qui stimule ses capacités d’apprentissage au-delà de la moyenne. Étant également sportive, elle participe à des activités extrascolaires, comme le basketball, le volleyball et la gymnastique.

Sheila Watt-Cloutier précise qu’il lui est plus facile de s’habituer à la vie à Churchill, car plusieurs membres de sa famille s’y trouvent, dont sa sœur, ainsi que des étudiants venant d’autres communautés autochtones. Cependant, ces épisodes laissent des traces. Alors qu’à l’instar de ses camarades, elle est fascinée par la culture populaire américaine des années 1960, elle doit également s’adapter au « nouvel ordre du monde », qui affaiblit le mode de vie traditionnel des Inuits en y introduisant des éléments de la culture « du sud ». Cet ordre des choses cadre bien avec les politiques du gouvernement fédéral de l’époque, qui cherche à assimiler les peuples autochtones (voir le Liv​re blanc de 1969 et la Loi sur les Indiens).

Après trois ans passés au Churchill Vocational Institute, Sheila, adolescente, est de nouveau sélectionnée par le gouvernement pour entrer à l’école secondaire Gloucester d’Ottawa, où elle se sentira déracinée et isolée. Au début, elle est hébergée avec sa cousine Annie par Jake et Ruth Enns, des pacifistes mennonites qui accueillent des conscrits américains réfractaires pendant la guerre ​du Vietnam. La seconde année, elle est séparée de sa cousine. Quant à sa dernière année à Ottawa, elle la passe dans une famille qui a des liens avec sa propre famille à Fort Chimo. Perturbée par de fréquents déménagements, ses résultats scolaires s’en ressentent. Un conseiller du gouvernement la dissuade de poursuivre son rêve d’intégrer une école de médecine en raison de ses faibles résultats en mathématiques et en sciences.

À l’âge de 18 ans, déçue et ayant le mal du pays, Sheila Watt-Cloutier retourne à Fort Chimo, où elle retrouve une communauté « mise à mal et meurtrie » par l’évolution sociale brutale qui a suivi la disparition des pratiques ancestrales et du mode de vie traditionnel, et la dépendance de plus en plus forte aux technologies et à la motoneige.

Début de carrière et mariage

À son retour aux alentours de 1970, Sheila Watt-Cloutier travaille comme interprète dans un établissement hospitalier local pendant quatre ans. Elle apprécie ce rôle, qui lui permet de se refamiliariser avec l’inuktitut et la ramène à son identité de femme inuite. Au cours de cette période passée à l’hôpital, elle ouvre les yeux sur les problèmes de santé chroniques dont la communauté est victime : la violen​ce familiale et la dépendance aux médicaments et à l’alcool, la montée en flèche des maladies respiratoires, des infections de la peau, des affections gastro-intestinales et la prolifération alarmante des infections virales et bactériennes. Elle sait que ces problèmes sont aggravés par la pauvreté et la perte des repères culturels ancestraux qui faisaient l’identité des Inuits, avant le début du commerce avec les Européens. Avec le bouleversement des moyens de subsistance, le gouvernement entreprend plusieurs projets, dont les déplacements forcés, les pensionnats et les politiques d’assimilation, qui font des ravages parmi les communautés inuites (et autochtones en général) au cours du 20e siècle. Dans l’Arctique, cette situation est accentuée par l’effondrement du marché nord-américain de la peau de phoque dans les années 1960, une conséquence malheureuse des interventions des défenseurs des droits des animaux et de célébrités, qui fragilise davantage la pratique des coutumes inuites.

Au printemps 1974, elle épouse Denis Cloutier, un répartiteur canadien-français qu’elle a rencontré à l’aéroport de Fort Chimo. Lorsque son mari est embauché par Tran​sports Canada, le couple emménage dans un logement mis à sa disposition par l’employeur et donne naissance à une fille, Sylvia, suivie d’un fils, Eric.

Travail en éducation et dans les services de santé

En 1977, la famille Watt-Cloutier déménage à Montréal, au Québec, où elle reste plusieurs années avant de s’installer près de St-Eustache. Pendant ce laps de temps, Sheila travaille à Dorval, en banlieue de Montréal, où elle occupe un emploi administratif au siège de la Commission scolaire Kativik, créée en 1975 en vertu de la Convention de la baie James et du Nord québécois (voir aussi les traités​ modernes).

Après avoir vécu à Montréal et dans les environs, la famille retourne à Kuujjuaq. C’est à cette période que Sheila participe à la création d’un comité qui implante une garderie et des terrains de jeux dans la communauté. Elle continue à travailler pour la Commission scolaire Kativik en étant plus proche de sa communauté, ce qui lui permet de mieux comprendre les problèmes complexes auxquels sont confrontées les familles inuites, avec la fracture sociale qui engendre l’abus de médicaments et d’alcool, la violence familiale et le suicide.

Après son retour à Kuujjuaq, Sheila Watt-Cloutier commence à suivre les cours en éducation et counselling des étudiants offerts par l’Université Mc​Gill en partenariat avec la Commission scolaire Kativik, cours qui lui permettent de passer du domaine de la santé à celui de l’éducation. Elle commence à travailler à plein temps pour l’école Jaanimarik de Kuujjuaq, où elle est aux premières loges pour constater les effets désastreux sur les communautés nordiques de l’effondrement du mode de vie autochtone et cherche alors à améliorer la situation par la réforme de l’éducation.

Après le retour de la famille à Montréal, Sheila Watt-Cloutier retourne travailler au siège social de la Commission scolaire Kativik à Dorval en tant que conseillère auprès des étudiants inuits dans le système collégial québécois. En tant que directrice du département des services aux étudiants, elle trouve que la dotation en personnel est insuffisante par rapport au nombre d’étudiants connaissant de graves crises émotionnelles et mentales. Sous sa direction, la commission scolaire réorganise son programme de résidence afin qu’il réponde mieux aux besoins des étudiants, élabore des stratégies pour obtenir davantage de budget et s’attaque aux problèmes urgents de l’alcoolisme et de la dépendance qui sévissent dans la population desservie. Son département sollicite des fonds au titre du Programme national de lutte contre l’abus de l’alcool et des drogues chez les Autochtones et crée un programme de réhabilitation nommé Isuarsivik, ce qui signifie « l’endroit où l’on se sent bien ». Bien qu’il offre des services essentiels, le programme est en difficulté dès l’année suivante suite à l’abandon du programme montréalais par la commission scolaire. Il en résulte une sélection plus stricte des étudiants à l’entrée du programme d’éducation. Malgré ce revers, le programme finit par être mis en place à Kuujjuaq sous le même nom, Isuarsivik.

En 1990, Sheila Watt-Cloutier est chargée par le conseil régional de santé d’étudier les effets de la toxicomanie et de l’alcoolisme sur les communautés nordiques. Une fois le rapport terminé, elle est invitée à participer à titre de conseillère au comité du groupe de travail sur l’éducation, et contribue à la rédaction d’un document en inuktitut, en anglais et en français : Silatunirmut : le chemin de la sagesse. Le rapport souligne la faiblesse du système d’éducation et défend l’idée d’un système répondant aux besoins des communautés en termes d’autonomie gouv​ernementale, de conservation de la culture et d’investissement dans les ressources et les infrastructures communautaires. Cette initiative, à l’image des autres critiques formulées par Sheila Watt-Cloutier par le passé sur l’état de l’éducation dans la communauté, suscite la controverse, et les désaccords qui surgissent sur la voie à suivre donnent lieu à un conflit entre le groupe de travail et les membres de la commission scolaire. Le rapport alimente un vif débat dans la communauté sur l’avenir de l’éducation au Nunavik.

Carrière politique

En 1993, Sheila Watt-Cloutier présente sa candidature au poste de secrétaire générale de la Société Makivik, qui gère les fonds provenant de la Convention de la baie James et du Nord québécois. Bien qu’elle ne soit pas élue, cette expérience lui permet de gagner en confiance par des prises de parole en public et confirme sa détermination à prendre part à la politique. Elle se représente au poste de secrétaire générale de la Société Makivik où elle est élue en 1995, sur la base d’un programme visant à s’attaquer aux problèmes sociaux et éducatifs de la jeunesse du Nunavik. À ce poste, elle chapeaute l’administration générale de Makivik. Elle participe également à la réalisation du film Capturing Spirit: The Inuit Journey, qui sort en 1998. Le film met l’accent sur la remarquable résilience des communautés inuites, qui continuent de faire face à des taux élevés de suicide, à des problèmes de dépendance et à la pauvreté, conséquences tragiques de la perte d’identité culturelle et du choc post-colonial.

En 1995, Sheila Watt-Cloutier est également élue présidente canadienne du Conseil circumpolaire inuit (CCI), poste qu’elle occupera jusqu’en 2002, puis devient la présidente internationale du CCI. En tant que présidente internationale, elle représente les peuples inuits au Canada, au Groenland, en Alaska et en Russie. Elle occupe ce poste jusqu’en 2006. Elle critique ouvertement l’utilisation des produits chimiques de synthèse et leurs effets néfastes sur les sources de nourriture des Inuits et sur leur santé globale. En 2007, Sheila Watt-Cloutier reçoit une nomination pour le prix Nobel de la paix pour ses prises de position politiques et environnementales, plus particulièrement celles sur les effets du changement cli​matique sur les peuples inuits.

Lutte contre le changement climatique

Lorsque dans les années 1990 et au début des années 2000, une série de projets miniers et de développement s’établissent en Arctique, Sheila Watt-Cloutier et les membres de sa communauté luttent contre la fonte du pergélisol et des calottes glaciaires, le réchauffement des températures, la diminution de la couche d’ozone et les événements météorologiques imprévisibles. Ces conditions accélèrent la disparition des moyens traditionnels de subsistance pour les peuples inuits et la prolifération des problèmes de santé associés. Sheila Watt-Cloutier critique de manière véhémente l’utilisation des polluants organiques persistants (POP) – vestiges toxiques des activités liées à l’agriculture, à la combustion des déchets et à la fabrication qui ne se résorbent pas dans l’environnement. Pendant son mandat au Conseil circumpolaire inuit (CCI), elle s’attaque aux POP et met en évidence leurs effets sur le changement climatique et la perte des pratiques ancestrales chez les Inuits. Alors qu’un consensus scientifique commence à voir le jour quant aux effets désastreux des POP sur la chaîne alimentaire, l’Arctique continue de subir de profonds changements environnementaux. Le CCI, et Sheila Watt-Cloutier en tant que présidente canadienne, joue un rôle essentiel dans la Convention de Stockholm, un traité international conclu en 2001 qui restreint l’utilisation des POP, afin de limiter leur incidence néfaste sur les animaux, les végétaux et les êtres humains.

En 2000, l’International Arctic Science Committee (un organisme non gouvernemental spécialisé dans la recherche en Arctique) et le Conseil de l’Arctique (un forum intergouvernemental auquel participent le Canada, les États-Unis, le Danemark, la Finlande, la Suède, l’Islande, la Norvège et la Russie) amorcent une ronde de consultations dans le cadre du programme Évaluation des impacts sur le climat de l’Arctique (ACIA). Sheila Watt-Cloutier participe activement à cette étude, qui tient compte des données scientifiques et des observations sur la tendance au réchauffement dans l’Arctique. Cette entreprise importante s’appuie sur un partenariat multilatéral entre plusieurs parties prenantes, y compris le Conseil de l’Arctique et des groupes autochtones alliés, la Fondation nationale des sciences et la National Ocean and Atmospheric Administration aux États-Unis, et l’Université de l’Alaska de Fairbanks.

Après quatre années de travail, avec notamment des consultations auprès des populations autochtones, l’ACIA est présenté à la quatrième réunion ministérielle du Conseil de l’Arctique à Reykjavik, en Islande, en novembre 2004. Ses principales conclusions mettent en exergue l’augmentation des moyennes annuelles des températures et la fonte généralisée des glaciers et de la glace de mer. En outre, l’étude analyse les conséquences du réchauffement planétaire sur les êtres humains, les animaux de l’Arctique et la vie végétale.

Sheila Watt-Cloutier assiste à toutes les réunions au plus haut niveau du Conseil de l’Arctique en tant que présidente internationale élue du CCI de 2002 à 2006, mais également comme la seule femme autochtone engagée dans le processus. Après une implication aussi active dans les consultations de l’ACIA, Sheila Watt-Cloutier déclare que le document final a de quoi la motiver « pour les années à venir ». Elle s’engage davantage dans l’activisme écologique en s’appuyant sur les conclusions de l’ACIA pour défendre la lutte contre le réchauffement climatique sur la scène politique.

En décembre 2005, elle dépose une requête liée au changement climatique devant la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH). Cette première action en justice mondiale sur le changement climatique soutient que les émissions de gaz à effet de serre non maîtrisées provenant des États-Unis enfreignent les droits de la personne du peuple inuit d’après la Déclaration américaine des droits et devoirs de l’homme de 1948. Même si la CIDH refuse d’instruire l’action de Sheila Watt-Cloutier, la commission l’invite à témoigner lors d’une audition sur les droits de la personne et le changement climatique en mars 2007. Cet événement prépare le terrain aux actions futures reliant le réchauffement planétaire aux droits ancestraux.

Négociatrice et stratège politique accomplie, Sheila Watt-Cloutier, épaulée par divers alliés, continue à demander aux États-nations d’adopter des stratégies permettant de réduire les gaz à effet de serre. Au travers de son action militante et éducative, elle met sa voix, son énergie et son expertise au service de la sensibilisation à la menace du réchauffement planétaire. Ces efforts contribuent à la compréhension et à l’acceptation populaire de la rapidité du changement climatique à l’ère moderne.

Le livre de Sheila Watt-Cloutier : Le droit au froid

En 2015, Sheila Watt-Cloutier publie son livre The Right to be Cold: One Woman’s Story of Protecting Her Culture, the Arctic and the Whole Planet,destiné à recevoir plusieurs prix. Parsemé de souvenirs sur son enfance, sa culture et sa vie, l’ouvrage aborde également les forces et les victoires des peuples inuits, contraints à s’adapter à un monde en évolution rapide. Le livre est un ouvrage documentaire mêlant avec succès activisme écologique et droits de la personne. The Right to be Cold a été proposé pour plusieurs prix littéraires importants, dont le prix BC National Award for Canadian Non-Fiction et le prix Shaughnessy Cohen pour une œuvre politique. Il s’est également retrouvé en lice pour le prix Canada Reads de la CBC.

Prix et distinctions

Lauréate du prix Champions de la Terre (2005)

Prix Sophie (2005)

Lauréate du prix d’excellence aux Autochtones – aujourd’hui Indspire (2004)

Officier de l’Ordre du Can​ada (2006)

Doctorat honorifique en droit de l’Université de Wi​nnipeg (2006)

Right Livelihood Award (2015)

Importance

Sheila Watt-Cloutier est reconnue pour avoir sensibilisé le public au changement climatique et mis en évidence la menace qu’il représente pour les droits de la personne et les populations autochtones à l’échelle nationale et planétaire, un sujet sur lequel elle s’est largement exprimée. Le travail de Sheila Watt-Cloutier au sein du Conseil circumpolaire inuit a permis aux populations autochtones du monde, dont beaucoup subissent de plein fouet la menace du changement climatique, de la destruction des habitats et de la pollution, de collaborer et de se faire entendre. Ces processus continuent de mettre en danger les modes de vie ancestraux, la culture et les moyens de subsistance des populations au Canada et à travers le monde.

Quelques ouvrages publiés

« Honouring our Past, Creating our Future: Education in Northern and Remote Communities », Aboriginal Education: Fulfilling the Promise (2000).

« The Inuit Journey Towards a POPs-Free World », Northern Lights Against POPs: Combating Toxic Threats in the Arctic (2003).

« Climate change and human rights »Human Rights Dialogue2, No. 11 (2004).

« Don’t Abandon the Arctic to Climate Change »Globe and Mail (24 mai 2006).

The Right to be Cold: One Woman’s Story of Protecting her Culture, the Arctic and the Whole Planet (2015).