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Souris (Î.-P.-É)

Souris, Île-du-Prince-Édouard, constituée en tant que ville en 1910, population de 1079 habitants (recensement de 2021), de 1053 habitants (recensement de 2016). Localisée dans le comté de Kings, dans la partie nord-est de l’Île-du-Prince-Édouard, la ville est située le long de la baie de Colville à l’embouchure de la rivière Souris. En raison de l’orientation de son port, il n’y a que peu de banquise côtière (glace ancrée au rivage) dans le port. De plus, il est stratégiquement placé près des principales routes maritimes et il est le port pratique le plus proche de l’Île-du-Prince-Édouard avec son trajet maritime le plus court vers les deux côtés de l’Atlantique. Souris est le lieu où se trouve la gare maritime du traversier interprovincial desservant les Îles-de-la-Madeleine du Québec depuis 1971.


Peuples autochtones

Souris, ainsi que l’ensemble de l’Île-du-Prince-Édouard, est située sur le territoire ancestral et non cédé du peuple mi’kmaq qui, en 1725, signe les Traités de paix et d’amitié avec la Couronne britannique. Le nom traditionnel mi’kmaq de Souris est Sqoliwe'katik, qui signifie « le lieu des grenouilles ».

Colonisation

Souris, venant précisément du nom de l’animal la souris, doit ce nom aux épidémies de souris de 1724, 1728, 1738 et de 1749 qui dévastent les récoltes des premiers colons. Sur une carte de 1757 faite par Jacques Nicolas Bellin, on peut voir la baie, qui est maintenant connue comme Colville, identifiée comme Havre à la Souris.

Pendant la période d’occupation française de l’Île Saint-Jean (aujourd’hui l’Île-du-Prince-Édouard), les trois premières colonies de l’île Saint-Jean sont Port La Joie (Charlottetown), Havre Saint Pierre et Pointe de l’Est. Lors du recensement de la colonie en 1752, on compte d’importantes populations acadiennes et françaises dans les environs de Souris près de la rivière à la Fortune et de la pointe de l’Est.

Développement

Le roi George III nomme Samuel Holland comme arpenteur général du district nord de l’Amérique du Nord (qui comprend l’Île-du-Prince-Édouard). Avec la division de l’île par Samuel Holland en 67 lots entre 1764 et 1765, Souris se développe à l’intérieur des limites du lot 45. Dans le rapport d’arpentage de Samuel Holland en 1765, ce dernier décrit les terres autour de la rivière Souris dans les lots 44 et 45 comme des bois brûlés, des terres médiocres qui ne sont pas défrichées et qui sont généralement moins adaptées à la pêche et à l’agriculture que le lot 43.

En 1798, aucune colonisation n’a lieu, puisque le recensement de cette année-là ne fait état d’aucune personne vivant dans les lots 44 et 45. Toutefois, au tournant du siècle, des colons commencent à arriver, soit Michel Cheverie (en 1805), Jean et Toussaint Longaphie (1810), Fidele et Cyprian Paquet (1813), John MacPhee (1814), François Cheverie (1819), ainsi que François Lavie et Paul Boucher (1820), qui sont parmi les premiers. En 1824, William Johnson de Charlottetown achète 500 acres lors d’une vente pour impôts à Colville Bay.

En 1835, John Knight quitte Halifax en Nouvelle-Écosse, pour s’installer à Souris peu après être devenu propriétaire du quai de Colville Bay. Il prolonge le quai pour en faire un brise-lames, créant ainsi un grand port abrité. John Knight construit un magasin à l’extrémité du quai où il exploite un important commerce d’accastillage de navires.

Port de Souris
Bureau de poste de Souris en 1908
Rue principale de Souris en 1911

Économie et population active

Tout comme d’autres communautés insulaires dotées d’un port, Souris est un lieu de construction navale durant l’âge d’or de la navigation à l’Île-du-Prince-Édouard. Colville Bay se prête bien à la construction navale, car sa profondeur d’eau est suffisante pour accueillir de gros navires. Entre 1787 et 1920, 173 navires sont enregistrés comme ayant été construits à Souris. Bien que le premier navire construit à Souris est le shallop Peggy en 1816, la construction navale ne devient une activité constante qu’en 1824.

Il n’existe que peu de références quant aux prix payés pour la construction de navires à l’Île-du-Prince-Édouard durant la période de construction navale la plus prolifique, soit dans les années 1840 et 1850. Cependant, le brigantin Melbourne Trader, construit par Donald Beaton de Souris, est vendu le 24 octobre 1854 pour 7,18 £ la tonne, ce qui est considéré comme un excellent rendement. Alors que l’industrie décline dans les années 1870 et 1880, Souris est l’un des dix endroits de l’île où la majorité de la construction navale a toujours lieu, avec 29 navires construits entre 1869 et 1880.

Le saviez-vous?
Le Elsie, pesant 316 tonnes, a été lancé à Souris en 1881 par Lemuel C. Owen. Il a été le dernier brigantin construit à l’Île-du-Prince-Édouard.


En 1869, Uriah Matthew et John McLean ouvrent un magasin à Souris. Au cours du siècle suivant, « Matthew and McLean », comme on appelle leur magasin, deviennent des adeptes de la diversification de leurs activités, et ils demeurent ainsi la principale source de quincaillerie et de produits de mercerie de la région jusqu’en 1982.

L’Américain C.J. Haley construit une usine de homard sous le phare de Souris en 1877. Uriah Matthew et John McLean se joignent à lui dans les années 1880, alors qu’ils exploitent également plusieurs conserveries de homard.

En 1910, les frères William et Reginald Dingwell sont parmi les premiers diplômés du Institute of Anatomy, Sanitary Science, and Embalming de la Nouvelle-Angleterre. Ils ouvrent la maison funéraire Dingwell à Souris en 1912, qui est toujours en activité aujourd’hui.

De 1940 à 1993, des chalutiers en eau profonde transportent du poisson de fond, notamment de la morue, du merlu, de l’aiglefin, de la goberge et du sébaste, en provenance du golfe du Saint-Laurent. Le poisson est transformé dans plusieurs usines de Souris, notamment chez Eastern Fisheries Ltd. et Usen Fisheries. L’industrie est un énorme moteur économique pour la ville de Souris, car ces usines de transformation emploient des locaux et des résidents des villes voisines. En 1958, la compagnie de pêche O’Donnell-Usen loue une usine de transformation du poisson à Albert Griffin. L’usine d’Usen devient le plus important employeur de la ville jusqu’à ce qu’elle soit détruite par un incendie en 1993. Cet incendie et le moratoire de 1992 sur la pêche à la morue affaiblissent la pêche au chalut.

Actuellement, le port de Souris est quelque peu unique, car il est à la fois un port de pêche et un port de navigation.

Phare

Gouvernement et politique

La ville de Souris est administrée par un maire, un maire adjoint qui agit à titre de conseiller, ainsi que cinq conseillers supplémentaires. Tous les postes sont élus pour un mandat de deux ans, pour lequel ils reçoivent des honoraires. La ville emploie également six personnes à temps plein et huit personnes à temps partiel.

L’administration de la ville s’effectue à Souris Town Hall. Construit en 1905 dans le style architectural néo-roman, l’hôtel de ville, qui servait à l’origine de bureau de poste et de douane de la ville, est apprécié pour sa rare construction en grès. Bernard Creamer, constructeur local, en est l’entrepreneur, et Edward J. Duffy est le contremaître en maçonnerie.

Le saviez-vous?
Le docteur Augustine A. MacDonald (1874-1970) était connu localement sous le nom de « docteur Gus ». Il s’est installé à Souris et a ouvert sa clinique en 1904.

Le docteur Gus voyageait en calèche, mais il a éventuellement acheté une automobile. Comme il n’y a pas eu d’hôpital dans les environs avant les années 1940, le docteur Gus utilisait les tables de cuisine pour effectuer des interventions chirurgicales. Il était rare que les médecins de campagne soient rémunérés pour leurs services. Les résidents essayaient de le payer de temps en temps avec ce qu’ils pouvaient, mais juste avant son décès, il a demandé à son comptable d’écrire « payé » à côté de chaque nom dans son livre.

En 1968, le gouverneur général Roland Michener a effectué un voyage spécial à Souris pour décerner l’Ordre du Canada au docteur Gus.


Vie culturelle

Créé en 2008 et organisé à Souris depuis 2011, le festival annuel Mermaid Tears Sea Glass Festival est le premier et le plus grand festival de verre de mer au Canada.

Le Silver Threads Seniors Club est créé le 23 mars 1973 et il demeure à ce jour un groupe social actif pour les personnes âgées de la ville.

Le Rollo Bay Fiddle Festival, situé à proximité de Rollo Bay, est une célébration annuelle de la musique traditionnelle de l’Île-du-Prince-Édouard qui a lieu depuis plus de 40 ans.

Situé à proximité de Basin Head, le Basin Head Fisheries Museum présente l’histoire de la pêche côtière historique de l’Île-du-Prince-Édouard. Le musée est un site provincial administré par la PEI Museum and Heritage Foundation.

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