Sugar Sammy

Jeunesse et famille

Samir Khullar naît à Montréal et il grandit dans le quartier multiethnique et multiculturel de Côte-des-Neiges. Il est le fils d’immigrants indiens qui sont arrivés au Canada dans les années 1970 et se sont installés au Québec. Samir Khullar parle couramment le pendjabi, l’hindi, le français, et l’anglais. Il a un frère et une sœur. Il se décrit comme un « enfant de la Loi 101 ». Il fait partie de la première génération d’enfants d’immigrants au Québec qui ont été obligés de fréquenter l’école entièrement en français. (Voir Loi 101; Affaire concernant la Loi 101.) Enfant, Samir Khullar parle l’hindi et le pendjabi avec ses parents à la maison, il parle français à l’école et anglais dans la rue.

Pendant un certain temps, le père de Samir Khullar vend du jus de fruits à l’arrière de son camion, avant d’ouvrir une épicerie de quartier. Éventuellement, il finit par en posséder plusieurs et Samir et son frère y travaillent durant les étés de leur adolescence. La mère de Samir Khullar travaille dans le commerce du textile pendant plusieurs années avant de décider de rester à la maison pour élever ses fils. Durant plusieurs années, la famille étroitement liée vit dans un modeste appartement de sous-sol.

Samir Khullar fréquente l’École secondaire La Voie, bien connue à Montréal pour avoir une longue histoire en tant qu’une des écoles publiques les plus diversifiées. Samir Khullar s’impose comme le clown de la classe. Ses amis viennent d’horizons très divers : d’Haïti, de Chine, d’Amérique centrale, du Maroc, etc. Il raconte avoir trouvé une copie VHS de la vidéo Delirious, un spécial humoristique d’Eddie Murphy datant de 1983, dans un vidéoclub sud-asiatique. C’était la seule vidéo disponible en anglais, et il la cite comme étant sa principale inspiration pour devenir humoriste. Il attribue son succès à la solide éthique de travail de ses parents ainsi qu’à leur soutien dans la carrière qu’il a choisie.

Samir Khullar affirme que le référendum de Québec de 1995 a été un moment charnière dans sa vie. Le dirigeant défait de la campagne du « Oui » (pro-souveraineté) s’en prend aux minorités du Québec pour la perte du référendum. Samir Khullar se souvient qu’enfant et adolescent, il a fait tous les efforts possibles pour s’intégrer à la société québécoise, mais il estime que la réaction colérique des séparatistes (incluant le fait que Jacques Parizeau, alors premier ministre du Québec, a porté le blâme sur « l’argent et le vote ethnique », une remarque dorénavant tristement célèbre) était dirigée vers des gens comme lui. Samir Khullar affirme qu’il a alors senti qu’il ne serait jamais complètement accepté comme étant un vrai Québécois aux yeux de plusieurs souverainistes. Cette expérience jette les bases d’une grande partie de son succès futur. Samir Khullar se décrit comme un ardent Canadien fédéraliste qui croit que le Québec devrait demeurer une partie du Canada.

Débuts de carrière

À la fin de son adolescence, Samir Khullar fréquente le Collège Marianopolis. Il commence sérieusement sa carrière d’humoriste alors qu’il est à cette école en allant à des soirées « open mic » dans les quelques clubs anglais d’humour à Montréal et en faisant des contrats non rémunérés lors de collectes de fonds étudiantes. Il fréquente ensuite l’Université McGill, où il se spécialise en études culturelles, et il suit également des cours en marketing. Tout en continuant à se produire dans les clubs d’humour, il perfectionne son numéro, qui est caractérisé par un travail d’improvisation avec son public, par son esprit vif, et des répliques provocatrices qui repoussent les limites de la race, de la culture et de la politique. Pendant ce temps, il travaille comme promoteur de club, ce qui lui permet de gagner un revenu décent tout en s’établissant comme humoriste. Cela lui vaut également le surnom de Sugar Sammy (très semblable à l’expression « sugar daddy »), car il laisse les femmes participer à ses fêtes et événements gratuitement.

Faits saillants de carrière

La grande percée de Sugar Sammy survient en 2004 lorsqu’il est invité au Festival Juste pour rire de Montréal. Il a auditionné durant plusieurs années pour ce festival et a été rejeté à plusieurs reprises. Il affirme que ceci l’a encouragé à travailler sur son numéro, à peaufiner sa prestation et à élaborer un meilleur spectacle. Après avoir été finalement invité, il se produit durant sept années consécutives au festival annuel et il devient le premier humoriste à se produire dans les éditions française, anglaise, et hindi du festival de Toronto.

Peu après sa performance exceptionnelle à Montréal, Sugar Sammy se retrouve en tournée au Canada, et ensuite autour du monde. Il estime qu’entre 2004 et 2008, il s’est produit sur tous les continents, et plus de 1 500 fois au total. Un spectacle en Afrique du Sud vend 10 000 billets en un mois. En 2009, ses tournées constantes portent fruit. Cette année-là, au Festival Juste pour rire, Sugar Sammy remporte le prestigieux prix Découverte du Festival. Il est également nommé « l’un des 10 humoristes à surveiller » par le Hollywood Reporter.

En 2011, Sugar Sammy propose une idée radicale : un spectacle d’humour à Montréal à la fois en anglais et en français. Les vétérans de l’industrie tentent de l’en dissuader, l’assurant que cela ne fonctionnera pas parce que certains ont déjà essayé et ont échoué, notamment dans le cadre du Festival Juste pour rire. Comme il est incapable d’obtenir du financement pour soutenir ses efforts, Sugar Sammy produit lui-même ce spectacle, qui est initialement conçu comme un événement d’une soirée seulement.

Sugar Sammy: You’re Gonna Rire – Le Show Franglais fait ses débuts en février 2012. Il devient le spectacle d’humour solo le plus réussi de l’histoire de Montréal. Il est produit pour un total de 420 performances, vend plus de 371 000 billets et rapporte plus de 17 millions de dollars. Le spectacle final, devant une foule de plus de 115 000 personnes à la Place des Festivals de Montréal, est la plus grande représentation d’humour en direct de l’histoire du festival et de la ville.

Le spectacle de 2013 de Sugar Sammy, une version en français seulement de You’re gonna rire appelée En français SVP ! connait le même succès. Le spectacle reçoit le prix du meilleur spectacle de l’année au Gala Les Olivier, les prix d’humour au Québec. Sugar Sammy est également nommé Humoriste de l’année (Olivier de l’année) à la fois en 2013 et en 2014. Entre 2014 et 2016, il écrit et joue dans la populaire comédie québécoise Ces gars-là, une comédie sur un étrange duo d’amis qui met également en vedette Simon-Olivier Fecteau.

En mai 2023, Sugar Sammy commence la tournée de son nouveau spectacle, You’re gonna rire 2.

Carrière en France

En 2016, après avoir terminé son spectacle You’re Gonna Rire, Sugar Sammy déménage en France et s’y établit très rapidement. Il effectue une tournée en France, en Belgique et en Suisse, et il conserve un domicile à Paris. En décembre 2017, le magazine GQ France publie un article sur Sugar Sammy qui déclare « l’homme le plus drôle de France est un Québécois ! ». En 2018, le journal quotidien français Le Parisien nomme Sugar Sammy Humoriste de l’année. Également cette année-là, Sugar Sammy devient juge pour l’émission à succès La France a un incroyable talent, qui est la version française de America’s Got Talent.

Prix

• Meilleur humoriste, Canadian Organization for College Activities (COCA) (2009, 2010)
• Prix Découverte du Festival, Juste pour rire (2009)
• Prix québécois de la citoyenneté, ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (2010)
• Meilleur humoriste, Montreal Mirror (2010)
• Meilleur humoriste de Montréal, Montreal Mirror (2011)
• Spectacle de l’année (En français SVP !), Gala Les Olivier (2013)
• Olivier de l’année, Gala Les Olivier (2013, 2014)
• Prix Créa, Campagne de proximité (2019)