Sullivan, Françoise
Françoise Sullivan, sculpteure, peintre, danseuse et chorégraphe (Montréal, 10 juin 1925). Françoise Sullivan étudie à l'École des beaux-arts de Montréal de 1941 à 1945. En 1943, l'historien de l'art Maurice Gagnon demande à Sullivan de participer à l'exposition « Les Sagittaires » à la galerie Dominion, à Montréal. Cet événement passe pour avoir joué un rôle fondamental dans la formation du groupe des AUTOMATISTES. Madame Sullivan étudie aussi la danse, domaine dans lequel elle devient professionnelle, et commence à explorer la chorégraphie en 1945. À l'automne 1946, elle se rend étudier la danse moderne à New York avec Franziska Boas, fille de l'anthropologue Franz Boas, puis avec Martha Graham et Louis Horst. Elle organise à New York une exposition des oeuvres des Automatistes, au studio de Boas.
Explorations
En 1948, F. Sullivan publie un essai sur la danse dans le manifeste du REFUS GLOBAL, dans lequel elle souligne l'importance de la spontanéité des émotions et de l'expression de l'énergie intérieure révélée par le subconscient. Danseuse et chorégraphe novatrice, avec sa collègue Jeanne Renaud, elle modernisent radicalement la danse telle que pratiquée à l'époque à Montréal. Son spectacle « Danse dans la neige » (février 1948), présenté dans les champs de Saint-Hilaire, ouvre la voie à la pratique contemporaine qui consiste à monter des spectacles de danse dans des décors non conventionnels. De 1952 à 1956, elle réalise des chorégraphies et danse pour le réseau de télévision de la Société Radio-Canada. Le ballet Rose Latulippe (1953), adaptation d'une légende racontée par Philippe Aubert de Gaspé, est l'un de ses grands succès à la télévision. À New York, sa chorégraphie inspirée par la danse africaine et hindoue exploite les mouvements naturels de tout le corps (plutôt que de se limiter à la virtuosité des jambes), les gestes simples près du sol, les pieds nus, les costumes dépouillés et les réflexes automatiques.
Sculpture et mouvement chorégraphique
En 1949, Françoise Sullivan épouse le peintre Paterson EWEN et, les responsabilités familiales lui rendant la danse plus difficile, elle abandonne cette discipline pour une autre forme d'expression artistique. Attirée par la technique du métal soudé, elle décide de s'adonner à la sculpture. Encouragée et conseillée par le sculpteur Armand Vaillancourt, elle étudie le soudage à l'École technique de Lachine. Ses sculptures sont souvent conçues comme des mouvements chorégraphiques vus en plongée, et le métal plié de ses compositions prend généralement la forme d'une spirale.
F. Sullivan crée une sculpture monumentale pour EXPO 67 et, à la fin des années 60, commence à travailler le Plexiglas. Au cours d'un séjour en Italie, au début des années 70, elle entreprend des projets d'art conceptuel et, après 1976, travaille en collaboration avec le sculpteur David Moore. Les années 80 marquent un retour à la peinture sur des surfaces inégales. De fréquents séjours en Crète lui inspirent une nouvelle approche thématique dans une série de tableaux sur les mythes antiques. Au cours de ses années d'enseignement au département d'arts visuels et de danse à l'UNIVERSITÉ CONCORDIA (depuis 1977), Françoise Sullivan crée de nouvelles oeuvres chorégraphiques pour des danseurs indépendants. En 1987, elle reçoit le prix Paul-Émile-Borduas. Une rétrospective de ses oeuvres est organisée au Musée des beaux-arts de Montréal en 2003. En 2005, elle se mérite le Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques pour ses exploits artistiques.