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Thunderchild (Peyasiw-Awasis)

Thunderchild (connu comme Peyasiw-Awasis ou Kapitikow, Cri pour « celui qui fait du bruit »), chef des Cris des Plaines (né en 1849, probablement le long de la rivière Saskatchewan Sud; décédé le 29 juin 1927 dans la réserve de Thunderchild, en Saskatchewan). Le chef Thunderchild est signataire du Traité no 6 en 1879. Il est un ardent défenseur des droits issus de traités et des terres autochtones, ainsi que des modes de vie traditionnels des Cris. Thunderchild soutient le droit de chaque réserve des Plaines canadiennes d’avoir son école.
Chef Thunderchild, vers 1925
Drapeau de la Première Nation Thunderchild

Jeunesse

Thunderchild grandit au sein de la bandecri de Mistawasis. Elle chasse le bison à cheval pour survivre dans ce qui est aujourd’hui la Saskatchewan.

À mesure que les bisons disparaissent des Plaines de l’Est, dans les années 1860, Thunderchild et son peuple souffrent de la famine. Les Cris commencent à attaquer le territoire des Pieds-noirs et à se battre contre eux pour l’accès au bison.

Ces altercations, combinées à des épidémies de variole et à une colonisation européenne accrue, déciment les populations autochtones des Plaines du Sud.

Thunderchild et Traité no 6

De 1871 à 1921, le gouvernement fédéral conclut une série de traités – connus sous le nom « Traités numérotés » – avec les peuples autochtones de certaines parties de l’Ouest et du Nord du Canada pour récupérer un territoire propice au développement et à la colonisation.

Thunderchild et d’autres chefs autochtones, comme le chef des Cris des Plaines, Big Bear (Mistahimaskwa), rejettent le Traité no 6, qui couvre 313 389 km2 de territoire autochtone entre les rivières Athabasca et Saskatchewan Sud. Le traité stipule que, en échange de certains biens et paiements annuels (5 $ par personne et 25 $ par chef), les Cris et les autres peuples autochtones de la région doivent céder leurs droits fonciers, vivre dans des réserves et adopter une économie agricole.

Thunderchild et des chefs autochtones partageant les mêmes idées tentent de négocier de meilleures conditions avec le négociateur du traité, Alexander Morris, qui est aussi le lieutenant-gouverneur du Manitoba et le gouverneur des Territoires du Nord-Ouest. Cependant, l’épuisement du bison menace la survie des Autochtones, rendant ainsi difficile pour Thunderchild et son peuple d’attendre pour de meilleurs arrangements. De plus, les colonies agricoles s’installent sur les terres occupées par les Cris et d’autres nations autochtones, malgré leur désapprobation. En conséquence, Thunderchild signe le Traité no 6 en septembre 1879, tandis que d’autres dirigeants autochtones comme Big Bear signent en décembre 1882.

En acceptant le traité, Thunderchild a dit, d’après son petit-fils Gordon un siècle plus tard : « Je renonce à ma terre, aux animaux qui grandissent, aux poissons qui se trouvent dans les lacs, et je donne tout à vous. J’espère que vous pourrez me fournir la même chose que Dieu m’a donnée en me donnant cette terre. »

Vie dans la réserve

Thunderchild commence à servir comme chef en 1880, mais le ministère des Affaires indiennes ne reconnaît son rôle qu’au début de 1884, après que lui et ses membres de la bande commencent à cultiver la terre. L’année précédente, ils s’étaient installés de façon permanente dans leur réserve, à l’ouest de l’actuelle ville de Battleford, en Saskatchewan.

Après avoir réussi à élever du bétail, Thunderchild et sa bande souffrent de mauvaises récoltes et de marchés limités, en raison de politiques ministérielles qui réduisent leur accès aux machines agricoles. La santé des membres de la bande, subséquemment, se détériore.

La faim force Thunderchild à déménager au camp du chef des Cris des Plaines, Poundmaker (Pītikwahanapiwīyin). Cependant, pendant la Résistance du Nord-Ouest, en 1885, il refuse de rejoindre les jeunes membres de Poundmaker contre la Couronne.

Thunderchild défend farouchement les droits issus des traités et les terres de son groupe. Après avoir refusé de céder du terrain pour une école catholique romaine dans sa réserve, en 1889, elle est quand même construite sans sa permission. Quelques années plus tard, portant sa médaille de traité et battant son drapeau de traité, Thunderchild et les siens finissent par démolir le bâtiment.

La réserve de Thunderchild comprend certaines des meilleures terres agricoles de la région. À partir de 1902, des rumeurs circulent selon lesquelles le gouvernement canadien les vendrait aux colons. Après que les représentants du gouvernement et des missionnaires le pressent de céder la terre, en 1908, Thunderchild accepte à contrecœur de négocier. Il vote pour vendre la réserve et utiliser le profit pour acheter des terres ailleurs. La bande déménage dans une nouvelle réserve avec un sol principalement rocheux et non arable près de Brightsand Lake, en Saskatchewan, en 1909.

Quand son groupe n’a pas d’école, en 1910, le chef soutient que sa communauté a le droit d’en avoir une en vertu du traité. Il souligne que l’éducation est essentielle pour que ses membres progressent. Après des années d’inaction gouvernementale, la bande construit son école et le ministère des Affaires indiennes accepte de payer pour un enseignant.

Défenseur de la culture cri

Thunderchild est un fervent partisan des cérémonies traditionnelles des Cris et s’oppose aux efforts du gouvernement pour les mettre hors-la-loi. Il est emprisonné brièvement en 1897 pour avoir participé à une cérémonie spéciale (cérémonie Give Away), événement qui a souvent lieu après un pow-wow et au cours duquel il y a des danses et des échanges de cadeaux. En 1922, il est averti qu’on lui retirerait son statut de chef s’il n’arrête pas de soutenir ces rites.

Un an plus tard, le révérend Edward Ahenakew, petit-neveu de Poundmaker, enregistre les légendes de la jeunesse de Thunderchild. Il décrit les chasses au bison, la faim que lui et son peuple endurent lorsque le bison disparaît, les raids contre les Pieds-noirs, les sports et les divertissements traditionnels des Cris, et les coutumes et la justice tribales.

Mort

Le chef décède le 29 juin 1927 à l’âge de 78 ans dans la réserve Thunderchild, en Saskatchewan.

Il laisse alors plusieurs enfants, mais peu de détails subsistent, même auprès des actuels descendants. Il est le grand-père du chef Gordon Thunderchild (1983-1984 et 1986-1989).

Impact

Le chef Thunderchild se bat pour assurer la survie des Cris, de leurs terres, de leurs droits issus des traités, de leur éducation et de leurs cérémonies traditionnelles en Saskatchewan. Aujourd’hui, une école qui enseigne à la fois les cérémonies traditionnelles cris et le curriculum standard porte son nom : Piyesiw Awasis. Elle est exploitée par la Première Nation Thunderchild près du nord de Battleford.