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Tissage

Depuis les années 60, certains artisans ont délaissé le tissage traditionnel pour créer des « tissus d'art ». Ils recourent toujours aux techniques d'autrefois, mais font appel à une large gamme de matières pour produire des oeuvres uniques.
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Tissage en Nouvelle-France (oeuvre de Lewis Parker).

Tissage

Bien avant que le tissage au métier ne fasse son apparition, on fabrique à la main des paniers tissés et torsadés avec des graminées, des brindilles, des radicelles et des feuilles de plantes indigènes. Les formes des objets de vannerie ont peu changé à ce jour. Au début, le filage ne sert qu'à produire des cordes, des ficelles et des lignes à pêche simples. C'est plus tard seulement qu'on utilisera le procédé pour fabriquer des filés. Avec le temps, la vannerie donne naissance à des techniques de tissage plus complexes, et un nouvel outil, le métier, fait son apparition. Le métier permet d'entrelacer les fibres de manière à obtenir une bande d'étoffe continue (laize) composée de deux séries de fils qui se croisent à angle droit : les fils de chaîne, tendus sur toute la longueur du métier et les fils de trame, insérés sur la largeur. Sur les premiers métiers, on attache des pierres à l'extrémité des fils de trame pour les tendre, un peu comme les premières fileuses suspendaient une quenouille au fil en formation. Quand les exigences du métier à tisser (fils plus résistants) viennent modifier les filés (simples et composés) et vice versa, ces dispositifs simples débouchent sur la technologie moderne du textile. La tapisserie prend naissance à la même époque que le tissage au métier, mais s'exécute sur un autre type de métier. Dans la tapisserie, les fils de trame couvrent la chaîne de façon discontinue. Les premières tapisseries racontent souvent une histoire en images, ce qui est rarement le cas des tapisseries modernes. Les premiers colons arrivés au Canada connaissent déjà très bien les techniques du tissage, et leur industrie familiale répond aux besoins locaux en matière de textiles. Plus tard, le filage et le tissage domestiques déclinent en raison de l'industrialisation, mais font l'objet d'un regain d'intérêt depuis quelques années. Il y aurait 7 000 ou 8 000 tisserands en Ontario, au Québec et en Colombie-Britannique, et il existe des associations de tisserands dans la plupart des grands centres du Canada.

Depuis les années 60, certains artisans ont délaissé le tissage traditionnel pour créer des « tissus d'art ». Ils recourent toujours aux techniques d'autrefois, mais font appel à une large gamme de matières pour produire des oeuvres uniques. Ces artisans vendent habituellement leurs oeuvres dans des galeries, tandis que des établissements publics et des particuliers leur en commandent parfois. Deux tisserandes renommées, principalement en tapisserie - Micheline Beauchemin, de Québec, et Joanna Staniszkis, de la Colombie-Britannique - ont reçu le prix Saidye Bronfman pour leur excellence en artisanat.

Dès la préhistoire, les Premières Nations du Canada et les Inuits connaissent la vannerie, art qui, comme le tissage, est habituellement réservé aux femmes. Les Salish de la côte du Nord-Ouest connaissent depuis très longtemps l'art de fabriquer des textiles avec des poils de chèvres de montagne, de la vergerette et des poils de chien laineux. Leurs couvertures chilkats sont les plus réputées (voir Art autochtone de la côte du nord-ouest). Depuis quelques années, les autochtones au Canada remettent à l'honneur ces talents, notamment en vannerie. Les Nootkas de l'île de Vancouver tressent des paniers avec des graminées et du bois de cerisier et de cèdre. Les Inuits du Poste-de-la-Baleine confectionnent des paniers à couvercle avec cette graminée qu'on appelle élyme, auxquels ils incorporent souvent des noeuds en pierre de savon. Les Micmacs, les Malécites et les peuples autochtones en Ontario se servent habituellement de lanières de frêne. Chez les Salish de la Colombie-Britannique, les vanniers ont accomplit l'exploit de remettre sur pied une industrie familiale florissante en faisant appel, selon leur tradition, à la laine d'animaux de la région et à des colorants naturels. Toutes ces oeuvres, et celles des nombreux autres tisserands talentueux que compte le Canada, sont très recherchées et rapportent des profits qui, même s'ils ne représentent qu'un revenu d'appoint pour beaucoup, sont néanmoins considérables en raison du temps, du soin et du talent que les tisserands et vanniers amoureux de leur art consacrent toujours à leur réalisation.