Les trilobites sont des arthropodes marins éteints qui existaient durant le Paléozoïque (il y a de 544 à 300 millions d’années). Leurs plus proches parents contemporains sont les limules. Les fossiles de trilobites sont relativement abondants partout au Canada.
Description
Les trilobites ont deux yeux sur le dessus de la tête, des antennes qui sortent du dessous de leur tête ou, chez certains, de sous la queue, et deux rangées de membres appariés. Chaque membre pair est constitué de deux branches qui se rejoignent à la base : une branche brachiale en forme de peigne (exite) pour respirer et pour nager, et l’autre est une patte articulée (endite).
Après l’éclosion, les trilobites sécrètent une coquille composée principalement de calcite, mais également de phosphate de calcium et de matière organique. Cette coquille est constituée de parties de la tête et de la queue (céphalon et pygidium, respectivement) séparées par plusieurs segments articulés (thorax). La longueur des adultes varie de moins de 1 cm (par exemple le genre Scharyiades des monts Mackenzie dans les Territoires du Nord-Ouest) à plus de 60 cm (par exemple le Terataspis de l’Ontario).
Certains trilobites sont pélagiques, ils nagent et flottent près de la surface d’anciens océans. La plupart sont benthiques, c’est-à-dire qu’ils se traînent dans la vase au fond de la mer, extrayant les particules organiques de la vase ou filtrant l’eau de mer avec leurs exites en forme de peignes. Les trilobites prédateurs utilisent des épines acérées situées en dessous de ses pattes locomotrices pour saisir ses proies. Certaines espèces peuvent nager en se servant de leurs exites comme des rames. Le trilobite du genre Illaenus a une tête lisse et hémisphérique et comme il vit dans des terriers, il se sert de sa tête comme d’un capuchon pour fermer le terrier si des prédateurs le menacent. Les espèces benthiques laissent des traces rainurées caractéristiques ou des terriers de repos ayant la forme de leur corps au fond de la mer.
Évolution biologique
Les trilobites apparaissent au début de la période cambrienne. Ils augmentent en nombre et en diversité, et on les utilise aujourd’hui pour dater les roches cambriennes (il y a de 544 à 510 millions d’années). Au début de l’ordovicien (510 à 441 millions d’années), une deuxième période de radiation évolutive produit tous les principaux groupes post-cambriens. Leur nombre et leurs variétés diminuent jusqu’à leur extinction à la fin du paléozoïque. Il est probable qu’ils meurent parce qu’ils ne peuvent pas rivaliser avec les poissons actifs et agressifs, ou leur échapper. Les trilobites sont également la proie des étoiles de mer, des céphalopodes, des cœlentérés, etc.
Répartition des fossiles
Les fossiles de trilobites sont abondants de l’ouest de Terre-Neuve-et-Labrador jusque dans les montagnes Rocheuses, et du 49e parallèle jusque dans l’Extrême-Arctique. Leur présence la plus spectaculaire est probablement dans les schistes de Burgess près de Field en Colombie-Britannique (un site du patrimoine mondial). À cet endroit, les parties molles des trilobites et des arthropodes apparentés sont préservées, ce qui a permis d’obtenir des informations sur les relations entre les trilobites et les autres groupes d’arthropodes.
Les spécimens du Bouclier canadien sont souvent magnifiquement préservés. Des squelettes complets de Triarthrus eatoni et de Pseudogygites latimarginatus de Collingwood en Ontario, et de Phacops rana au sud de l’Ontario, sont particulièrement reconnus et recherchés par les collectionneurs. Des spécimens des espèces géantes de Terataspis grandis et Isotelus maximus ont également été trouvés en Ontario.
Le long de la baie d’Hudson dans le nord du Manitoba, on a trouvé le plus gros fossile complet connu d’Isotelus. Ce fossile de 70 cm de long dépasse la plupart des fossiles de trilobites, qui mesurent de 3 à 10 cm.
Les monts Mackenzie contiennent une séquence unique de trilobites dans laquelle le quartz a remplacé les squelettes. Ce type de préservation est souvent tellement efficace que tous les détails sont préservés sur de minuscules trilobites larvaires dont la longueur n’excède pas 0,2 mm. Les cycles de vie complets, de la naissance à l’âge adulte, sont ainsi préservés. Il y a une plus grande quantité de niveaux de trilobites silicifiés, et couvrant une plus longue période de temps, dans cette partie du nord-ouest du Canada que n’importe où ailleurs dans le monde. Ces fossiles varient de 350 à 520 millions d’années en âge et ils sont utilisés pour l’étude de l’évolution, de l’écologie et de la répartition géographique des trilobites.