Troisième option
En 1972, cette déclaration de Mitchell SHARP, secrétaire d'État aux Affaires extérieures, réclame la réduction de l'influence économique et culturelle des États-Unis sur le Canada. Elle figure dans un texte de Sharp intitulé : « Canada-U.S. Relations : Options for the Future » (Perspectives Internationales, 1972). Après avoir constaté la montée du nationalisme des deux côtés de la frontière, Sharp s'interroge sur la façon de vivre en harmonie avec les États-Unis tout en maintenant une identité distincte. Il rejette deux options : l'une, de maintenir le statu quo et l'autre, d'adopter une politique d'intégration plus étroite avec les États-Unis. Il prône plutôt une troisième option qui permettrait le développement et le renforcement de l'économie canadienne et d'autres aspects de la vie nationale, tout en réduisant la vulnérabilité du pays. Cet objectif serait atteint en diversifiant les échanges commerciaux et en mettant en oeuvre une stratégie industrielle nationale axée sur la spécialisation et la concentration des industries entre les mains de Canadiens, ce qui aurait comme effet de renforcer l'autonomie du pays.
Dans le domaine culturel, Sharp préconise la généralisation de politiques portant sur les subventions du gouvernement et les règlements concernant le contenu canadien. Il souligne que la troisième option n'est pas « anti-américaine » mais qu'au contraire, un Canada plus fort et plus confiant serait un meilleur voisin.
Cette option est plus facile à approuver qu'à mettre en oeuvre. Toutefois, Ottawa s'y penche avec sérieux, surtout au cours de la période allant de 1972 à 1976. Pendant cette période, on crée l'AGENCE D'EXAMEN DE L'INVESTISSEMENT ÉTRANGER et PETRO-CANADA et on décourage les entreprises canadiennes de faire de la publicité sur les ondes américaines. Un accord liant le Canada et la Communauté économique européenne est signé en 1976, mais à l'instar des autres initiatives visant la diversification des échanges commerciaux, celui-ci n'est pas très fructueux. En 1986, les exportations vers les États-Unis représentent toujours plus de 77 p. 100 de l'ensemble des produits et services exportés par le Canada, alors que le pourcentage des importations des États-Unis s'est en fait accru. Voir aussi RELATIONS CANADO-AMÉRICAINES; LIBRE-ÉCHANGE.