Union ouvrière canadienne
L'Union ouvrière canadienne, créée en 1873 sur l'initiative de l'Assemblée des métiers de Toronto, représente la première tentative des syndicats canadiens de se regrouper en une fédération nationale. Défendant un syndicalisme modéré tant dans son idéologie que dans ses pratiques, l'Union n'apporte son appui aux syndicats en grève que s'ils ont d'abord tenté de régler leurs différends par arbitrage. Ses deux principales préoccupations touchent l'expansion du syndicalisme et l'adoption de lois favorables aux travailleurs. À ses congrès annuels de 1873 à 1877, les délégués syndicaux votent, entre autres, des résolutions favorables au suffrage universel, à la création du Bureau de la statistique du travail, à une réglementation plus stricte de l'apprentissage, à une réduction des heures de travail et à une représentation des travailleurs au Parlement. En outre, l'organisme s'oppose au travail des enfants, au recours à l'immigration par le gouvernement et à l'utilisation des prisonniers pour leur faire effectuer des tâches qui entrent en concurrence avec celles des travailleurs libres.
Le travail de représentation de l'Union permet des amendements au Code criminel, à la Loi permettant la saisie des salaires et à la Loi des maîtres et serviteurs. En dépit de sa prétention d'être une organisation nationale, l'organisme ne représente guère plus qu'une petite minorité de syndiqués canadiens et reste pratiquement confiné aux syndicats ontariens. L'Union disparaît en 1878, victime des suites de la profonde crise économique de 1873, qui n'en finit plus de faire sentir ses effets.