Éditorial

Vancouver en vedette : Bouddha sourit sur la scène punk de Vancouver

L’article suivant provient de notre série « Vancouver en vedette. » Les articles provenant des séries précédentes ne sont pas mis à jour.


Alors qu’Expo 86 présente Vancouver au monde entier comme un centre de pointe pour le tourisme et le développement haut de gamme, une révolution bien différente s’opère dans la contre-culture. Dans les années 1980, Vancouver est un foyer international pour la musique punk et le Smilin’ Buddha Cabaret en est le centre névralgique.

La scène musicale qui se met en place à Vancouver dans les années 1980 autour des fans de rock est l’antithèse de l’image urbaine que la mairie tente de promouvoir à l’époque. Des groupes tels que les Subhumans, 54-40 et DOA expriment la philosophie punk qui veut que n’importe qui puisse faire partie d’un groupe. Dans leurs chansons à deux accords et au rythme insistant, ils hurlent leur colère contre l’autosatisfaction de la classe moyenne, mais catalysent également une véritable métamorphose de leur public. Ce genre de musique veut bouleverser la vie des jeunes du East End et des banlieues.

Cette scène finit par attirer la curiosité des journalistes étrangers, notamment de Londres, de New York et de San Francisco, qui commencent alors à témoigner de ce qui se passe au Smilin’ Buddha Cabaret et dans d’autres lieux branchés de la ville. Les « stars » de la scène punk internationale font dorénavant escale à Vancouver.

Mais l’embourgeoisement de Yaletown et d’autres zones mal famées de la ville, combinée à la réaction que suscite cette culture punk qui dérange, sonne vite le glas de cette sous-culture. Les salles comme Luvafair, le Town Pump et la Starfish Room finissent par fermer leurs portes. Le Buddha lui-même mettra la clé sous la porte en 1993.