C’est une journée d’été, sous la canicule, mais une forte brise souffle de l’inlet Burrard. Des ouvriers font brûler du bois qu’ils ont déblayé de terres appartenant au Chemin de fer Canadien Pacifique. Une bourrasque se lève et soudain, les baraquements en bois de la petite ville de Vancouver s’embrasent. Vingt-cinq minutes plus tard, il ne reste plus grand-chose de la ville qui a tout juste deux mois.
La ville de Vancouver est incorporée le 6 avril 1886. C’est le président du CFCP, William Van Horne, qui lui donne ce nom, estimant que le terminus occidental du chemin de fer transcontinental mérite un nom plus reconnaissable que Granville, son premier toponyme. Les pères fondateurs placent de grands espoirs dans leur ville, même si la collectivité initiale n’est alors qu’une modeste collection de bâtisses, la plupart en bois.
Ces espoirs sont peut-être réduits à néant moins de trois mois plus tard, lorsque la ville tout entière est engloutie par les flammes. Le départ de l’incendie reste controversé, le vent ayant aussitôt dispersé des braises sur tout le village en créant de nombreux foyers.
La jeune ville répond de manière héroïque à ce désastre. Le gouvernement prend aussitôt des mesures, la police assume ses responsabilités et en l’espace de quelques jours, les travaux de reconstruction sont déjà en route partout en ville. Paradoxalement, cet incendie a quand même un impact positif : la nouvelle ville est maintenant équipée d’un réseau moderne de distribution de l’eau potable et de l’électricité et d’un système de tramways, autant d’infrastructures que n’aurait pu offrir l’ancienne ville.