Film réalisé en 2003 par Bernard Émond, qui à l'instar de La femme qui boit nous fait vivre les méfaits et les conséquences désastreuses de l'alcoolisme. C'est à travers l'excellent - toujours fidèle à lui-même - Luc Picard, que la trame du film suit une série d'incidents anodins (un lacet détaché, une sonnerie) peut-être, mais qui permettront au personnage principal, Gérard (Luc Picard) de ne pas mourir dans l'explosion mystérieuse de son appartement. Six locataires y trouveront la mort dont sa petite voisine de quatre ans. Âme tourmentée, ex-journaliste alcoolique et raté, Gérard se laissera aller à une vague de culpabilité qui lui empêchera d'apprécier le fait d'être encore en vie. Il voudra au contraire comprendre le pourquoi de l'incendie et deviendra obsédé par sa quête. C'est à travers non pas la trame criminelle que Bernard Émond a choisi de nous présenter son histoire, mais plutôt par la déchéance psychologique du seul survivant de cette tragédie.
D'une profonde sensibilité, trait marquant pour ce grand réalisateur, 20h17 rue Darling est un film sobre qui nous plonge dans un quotidien que l'on sait fatal pour chacun, sauf un, des personnages. On retiendra avec émotion les scènes qui nous décrivent les derniers moments de chacun de ces locataires, joués avec retenue et brio par tous les comédiens, spécialement Guylaine Tremblay.
20h17 rue Darling s'est mérité le Prix La Vague, pour le meilleur long-métrage canadien au festival international du film francophone en Acadie (2003) et Luc Picard a remporté, pour sa touchante performance, le prix de la meilleure interprétation masculine au Festival international du film francophone de Namur, en Belgique (2003).